Vieillissement de la population : cris d’alarme du FMI

C’est un véritable cri d’alarme qu’a lancé le Fonds Monétaire International (FMI), à l’occasion de la publication, récemment, de son rapport semestriel sur les perspectives économiques et les implications du vieillissement de la population.

Soulignant qu’outre les budgets nationaux qui seront plombés par la hausse prévisible des coûts de l’assurance maladie et des retraites, le vieillissement de la population dans les pays à économie avancée aura inévitablement un impact sur la croissance et pourra aussi influencer les mouvements internationaux des biens, capitaux et des emplois, relève le FMI.

Ce rapport, dont l’élaboration s’est faite sur la base d’une étude économétrique qui a concerné quelque 115 pays durant la période allant de 1960 à l’an 2000, a permis aux experts du Fonds Monétaire International d’observer les relations causales entre variations démographiques et croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant et également l’évolution des investissements, des comptes courants et des budgets. Dans cette approche, les experts ont établi que les dépenses liées aux retraites et assurances maladies des personnes âgées dans les pays de l’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) vont augmenter de près de 7 % entre 2000 et 2050 du fait, justement, du vieillissement de la population. Aussi, ils ont estimé que la réduction de la population active entraînera une baisse des rentrées fiscales susceptibles d’entraîner des déséquilibres de la balance des paiements, créant par là de graves déficits budgétaires.

Ces estimations corroborent les conclusions des études statistiques de l’Organisation des Nations Unies (ONU) qui, dans ses précédents rapports sur l’état de la population mondiale, a souligné que le vieillissement est un phénomène « pratiquement irréversible » et qu’ « il y aura, en 2050, plus de personnes âgées de plus de 60 ans qu’il y en aura de moins de 15 ans ». Et d’ajouter qu’il n’y aura alors que quatre « actifs » potentiellement productifs pour chaque personne âgée de 65 ans ou plus, alors qu’elles sont neuf actuellement, et qu’elles étaient douze au milieu du siècle écoulé (en 1950). Selon les données des Nations Unies, ce sont 629 millions de personnes dans le monde – soit une sur dix – qui sont âgées aujourd’hui de 60 ans ou plus et sont trois fois plus nombreuses qu’il y a cinquante ans. En 2050, elles seront une sur cinq, soit deux milliards, et seront alors plus nombreuses que la population, âgée de moins de 14 ans.

L’organisation onusienne prédit dans ce cadre, qu’en 2150, ce sera une personne sur trois qui aura plus de 60 ans.

Certes, le nombre et la proportion des personnes âgées varient considérablement entre les régions développées où elles représentent de nos jours près du cinquième de la population, et seront près du tiers en 2050 ; et les pays en développement où les plus de 60 ans ne représentent actuellement que 8 % de la population, proportion qui atteindra, d’ici à 2050, près de 20 %.

Ces tendances inquiétantes amènent l’Organisation des Nations Unies à mettre en garde contre les conséquences du vieillissement sur la charge supportée par les travailleurs potentiels soulignant qu’entre 1950 et 2000, le chiffre de personnes d’âge actif (entre 15 et 64 ans) par personne âgée est passé de douze à neuf et il ne devrait plus être que de quatre au milieu du siècle actuel.

C’est dire que le vieillissement de la population aura des conséquences de grande portée, universelle et durable et, donc, il met toutes les sociétés devant des énormes défis. Défis en termes de protection sociale à travers la revalorisation des régimes de retraite et de multiplication de canaux de protection. Un assortiment de mesures, politiquement et économiquement réalisables pour contrer les impacts négatifs pouvant être engendrés par le vieillissement, soutient le Fonds Monétaire International (FMI).

Une approche impérative surtout si l’on sait que du fait du vieillissement, les dépenses publiques consacrées au retraites vont augmenter en flèche au cours des 50 prochaines années, mettant à rude épreuve des systèmes déjà mal en point et laissant entrevoir bien des difficultés aussi bien pour les personnes âgées que pour la croissance économique.

 

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