Le Club Landoy (groupe Bayard), un collectif d’entreprises innovantes et engagées, agit pour transformer la transition démographique en levier d’innovation sociale et construire un pacte social durable sur les plans économique et humain. Il publie l’édition 2024 du Baromètre Landoy de la France qui vieillit, une enquête menée avec l’Ifop pour analyser la perception des Français face aux défis du vieillissement.
Les Français et l’allongement de la vie : entre optimisme et paradoxes
La majorité des Français perçoit positivement l’allongement de l’espérance de vie, qui a gagné 10 ans en 50 ans : 88 % des sondés le considèrent comme un progrès. Face à l’idée de vivre jusqu’à 100 ans, seuls 33 % ressentent de l’inquiétude, tandis que les autres expriment de l’enthousiasme, de la curiosité ou de l’indifférence. Environ 59 % des répondants disent même souhaiter atteindre cet âge.
Cependant, cette vision optimiste est nuancée par une inquiétude collective : 78 % estiment que la longévité soulève des problèmes économiques majeurs, et 69 % jugent le système social mal préparé. Un paradoxe émerge : bien que les Français se réjouissent de vivre plus longtemps, ils rejettent l’idée d’allonger leur temps de travail. En effet, ils souhaitent même réduire leur durée de vie professionnelle, déconnectant ainsi les gains d’espérance de vie de leur impact sur le travail et la solidarité intergénérationnelle.
Le regard sur la retraite et le travail après 50 ans
L’âge actuel de départ à la retraite (63,5 ans) semble aligné avec les attentes, mais l’âge idéal évoqué par les sondés est bien plus bas : 59,1 ans. Ce souhait va à l’encontre des tendances observées dans les pays développés, où le temps de travail s’allonge. Avec un âge estimé de bonne santé à 78,7 ans, le baromètre met en lumière un désir commun de profiter d’une retraite en bonne santé pendant 15 à 20 ans.
Le seuil des 50 ans marque une étape perçue comme un frein dans la carrière professionnelle. Selon les sondés, les opportunités d’évolution ou de retour à l’emploi deviennent plus difficiles à partir de 51,3 ans. Les entreprises sont jugées peu actives en matière de formation et de recrutement pour les salariés de plus de 50 ans, renforçant ce sentiment d’exclusion.
Une demande forte de formation et d’information
Face aux défis liés à la longévité, les salariés expriment un besoin important de préparation et d’accompagnement. Selon le Baromètre, l’idéal serait de commencer à préparer sa retraite dès 40 ans. Pourtant, seules 32 % des personnes interrogées ont calculé leur pension nécessaire, un chiffre qui monte à peine à 38 % chez les 50-64 ans.
L’intérêt pour des ateliers en entreprise est marqué :
- 66 % des sondés souhaitent des ateliers de préparation à la retraite,
- 55 % aimeraient des formations sur la fiche de paie ou l’éducation financière,
- et 84 % appellent à former les managers pour inclure toutes les générations.
Le besoin de sensibilisation et de responsabilisation face au défi démographique est criant. Ce baromètre souligne ainsi l’importance d’outils pédagogiques pour aider les citoyens à mieux anticiper et gérer les implications d’une vie longue.
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