Suisse : Le vieillissement de la population

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La Suisse passera de 7,4 millions de résidants permanents début 2005 à 8,2 millions en 2036 et à 8,1 millions en 2050 selon le nouveau scénario de référence réalisé par l’Office fédéral de la statistique (OFS). La population âgée de 65 ans ou plus augmentera de plus de 90% au cours de cette période, alors que la population de 20 à 64 ans baissera légèrement de 4% et que la population de 0 à 19 ans diminuera de 15%. La population active augmentera de 4,2 millions au début de l’année 2005 à 4,5 millions en 2018, puis diminuera pour atteindre un niveau de 4,1 millions à fin 2050. Tels sont les résultats de la nouvelle série de scénarios élaborée par l’OFS portant sur l’évolution de la population et de la population active de la Suisse pour la période 2005-2050.

Encore trois décennies de croissance modérée

Le scénario de référence, projetant des migrations proches des valeurs moyennes observées lors des dernières décennies et une fécondité se stabilisant au niveau actuel, envisage une croissance de la population jusqu’en 2036, avec un effectif total d’environ 8,2 millions de personnes en fin d’année. Au-delà, le solde migratoire ne parviendra plus à compenser l’excédent des décès sur les naissances, qui apparaîtra en 2025, et la population commencera à décroître parvenant en 2050 à un effectif d’un peu moins de 8,1 millions. Le scénario « haut », qui suppose un solde migratoire deux fois plus élevé que le scénario de référence et une fécondité en augmentation, envisage une croissance s’amortissant légèrement sur l’ensemble de la période conduisant à un effectif de 9,7 millions en 2050. Le scénario « bas », avec un solde migratoire nul dès 2020 et une fécondité baissant selon les tendances des dernières décennies, conduit, en raison d’un solde naturel négatif dès 2007, à une décroissance de la population à partir de 2015: le nombre de résidants atteindra 6,5 millions en 2050.

Un vieillissement démographique inéluctable

La croissance ne concernera pas tous les groupes d’âge. Selon le scénario de référence, les effectifs des 0-19 ans et des 20-64 ans diminueront au cours des prochaines décennies. A l’horizon 2050, la Suisse ne comptera ainsi plus que 1,4 millions de résidants âgés de moins de 20 ans, contre 1,6 millions au début de l’année 2005, ce qui représente un recul de 15%. La décroissance sera moins forte pour les personnes âgées de 20 à 64 ans, dont l’effectif se montant au 1er janvier 2005 à 4,6 millions, diminuera de 4% d’ici 2050. Par contre, la croissance de la population âgée de 65 ans ou plus sera inéluctable. En effet, les personnes qui font ou feront partie de ce groupe d’âge sont déjà nées et sont par conséquent déjà présentes dans la population actuelle. Entre 2005 et 2035, l’entrée progressive dans le troisième et quatrième âge des générations très nombreuses du baby-boom constituera le principal facteur de croissance de la population âgée de 65 ans ou plus. Lors de ces prochaines décennies, ce groupe d’âge progressera de 60 à 124% selon le scénario envisagé. A l’horizon 2050, la Suisse dénombrera 2,2 millions de personnes âgées de 65 ans ou plus selon le scénario de référence, 2,6 millions selon le scénario « haut » et 1,9 millions selon le scénario « bas », contre 1,2 million début 2005. La Suisse ne comptera environ plus que deux personnes en âge de travailler pour une personne âgée de 65 ans ou plus, alors que ce rapport est actuellement de quatre pour un.

Une population active en diminution malgré l’augmentation de la participation des femmes au marché du travail
Ces prochaines années, l’évolution de la population active sera fortement conditionnée par l’évolution démographique comme le montrent les projections de la population active réalisées par l’OFS sur la base des scénarios de l’évolution de la population et sur des projections de taux d’activité.

Selon le scénario de référence, le taux d’activité des personnes âgées de 20 à 64 ans augmentera légèrement, passant de 83% début 2005 à 86% à fin 2050. L’évolution est différente selon le sexe, le taux d’activité des hommes restant stable à 90% sur la période considérée alors qu’il augmente chez les femmes de 76% en 2005 à 82% en 2050. L’évolution de la structure par âge et, dans une moindre mesure, celle des taux d’activité conduisent à une augmentation de la population active jusqu’en 2018, puis à une décroissance pour atteindre, selon le scénario « moyen », 4,1 millions d’actifs en 2050 (quasiment le même effectif qu’en 2005 avec 4,2 millions d’actifs).
La diminution du nombre d’actifs masculins (-2,2% entre 2005 et 2050) n’est compensée que partiellement par l’augmentation du nombre de femmes actives (+1,5%). Exprimées en équivalents plein temps, les tendances sont plus marquées : le nombre de femmes actives augmentera fortement entre 2005 et 2050 (+10,0%), traduisant une tendance à la hausse des taux d’occupation. Le mouvement sera inverse chez les hommes (équivalents plein temps : -4,8%) en raison d’une progression du travail à temps partiel chez les pères de famille.

Le vieillissement de la population affecte aussi la population active

Si le taux d’activité des 20 à 64 ans est en progression sur la période considérée, il en va tout autrement de celui des 20 ans ou plus (68% en 2005), qui est influencé considérablement par le poids des personnes âgées. Quel que soit le scénario choisi, ce taux diminue fortement pour atteindre 59% en 2050 selon le scénario de référence. La prévision la plus optimiste est de 61% selon le scénario « haut » et la plus pessimiste de 57% selon le scénario « bas ».
Augmentation du niveau de formation de la population de nationalité suisse

Si la population active diminuera ces prochaines décennies, le niveau de formation de la population de nationalité suisse en âge de travailler progressera nettement quel que soit le scénario. En 2050, 44% de la population suisse aura achevé une formation de degré tertiaire selon le scénario « moyen » (29% en 2005). L’écart entre hommes et femmes se réduira puisqu’elles seront 39% (18% en 2005) à avoir terminé des études de degré tertiaire contre 49% chez les hommes (40% en 2005). La part des personnes sans formation postobligatoire diminuera pour atteindre 5% en 2050 (12% en 2005).

En savoir plus : http://www.bfs.admin.ch

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