Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ?
Notre société est spécialisée dans la fabrication d’appareils auditifs (Contours, intra auriculaires, RIC) depuis 50 ans. C’est une société familiale dont les fondateurs Danois sont toujours propriétaires. Cela nous permet de travailler sur le long terme à partir de notre savoir-faire et maintenir une qualité assurée au cours des années. Nous travaillons beaucoup sur la fiabilité de nos produits et sur le design également depuis peu.
Avez-vous déjà réfléchi au potentiel que représente la clientèle des Boomers pour votre entreprise ?
Un client type qui achète un appareil auditif pour la première fois a environ 68 ans. Ce que nous constatons, c’est que l’âge moyen de nos clients ne diminue pas forcément. Cela s’explique d’un point de vue démographique ;: en moyenne, la population franchit le pas de l’acte d’achat au même âge depuis des années, mais le fait que les Boomers achètent plus tôt est contrebalancé du fait qu’il y en a d’autres qui vivent plus long temps et achètent à un âge plus senior. D’un point de vue générationnel, les Boomers vont utiliser les appareils auditifs plus longtemps, et surtout à des fins différentes (maintien de l’activité professionnelle, sportive, sociale, etc…). Un appareil doit aujourd’hui répondre à un niveau d’exigence du client supérieur en termes de finalité d’utilisation.
A votre avis, pourquoi les Boomers se freinent à acheter une aide auditive alors qu’ils en ont le besoin, pour une partie ? L’image de l’appareil auditif se rapproche du vieillissement. Tout le monde connaît une personne de son entourage qui porte ou a porté un appareil auditif. Ces personnes appareillées sont souvent plus âgées. Il y a donc toujours cette association entre un appareil auditif et l’âge. C’est la même chose avec les lunettes, d’ailleurs.
Vous pensez que l’aspect psychologique et identique pour les lunettes et l’appareil auditif ?
Clairement oui. Je peux prendre mon exemple, à 42 ans, je sens que je ne vais pas tarder à avoir besoin de lunettes. Je tiens encore quelques années, mais sans plus. Je pense qu’à 50 ans, pour les appareil auditifs, psychologiquement, c’est la même chose ;: on repousse toujours le moment où l’on doit passer à l’acte, on se trouve toujours trop jeune. On cherche des excuses – mais il faut rester réaliste et surtout faire très attention aux signes qui indiquent qu’on ne capte plus des éléments essentiels pour lire, suivre, comprendre et agir.
Vous savez certainement que la génération des 50-65 ans est bien différente de celle de leurs parents en termes de comportement de consommation… Savez vous vous comment appréhender ce changement de clientèle ;? D’une part, c’est une génération très exigeante et en demande. Notre problématique est de répondre à cette demande. Lorsque nous proposons une solution, nous pouvons être sûrs que nous allons être testés sur la qualité de ce que nous fournissons.
C’est un challenge au niveau technique. C’est ce qui nous pousse à rester compétitifs au niveau de notre offre. Par exemple, la miniaturisation est vraiment incontournable aujourd’hui, ainsi que le design du produit. Même un appareil auditif performant, fiable et quasi invisible doit également être « chic ».
D’autre part, c’est une génération qui veut profiter au maximum de la vie. Les appareils doivent donc être capables de s’adapter à tous les moments de vie ;: réunion, puis randonnée, puis cinéma, puis déjeuner de famille, etc…
La relation à l’audioprothésiste est-elle particulière ?
Oui. Dans le secteur paramédical, il faut d’abord se poser à la question du client / patient. Ces 2 notions sont à respecter. L’étape de passer chez un médecin ORL ou généraliste est quasi obligatoire, or ensuite en ce qui concerne l’appareillage et l’acquisition de l’aide auditive, l’utilisateur devient surtout un client. Le boomer recherche un dialogue avec un professionnel avant tout – tant au niveau humain que technique.