Seniors à domicile en situation de perte d’autonomie : des variations géographique

Personne âgée Crédit photo - Geralt
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La perte d’autonomie concerne 6,3 % des seniors vivant à domicile. Cette part s’élève à 14,1 % chez les 75 ans ou plus. Elle varie d’une région à l’autre, indépendamment des différences d’âge au sein de la population des seniors. Les régions dans lesquelles les seniors connaissent le plus de difficultés sociales (Corse, Hauts-de-France, Occitanie, départements et régions d’outre-mer) sont celles où ils résident le plus souvent à domicile et où les situations de perte d’autonomie à domicile sont les plus fréquentes.

C’est ce qui ressort d’un nouveau document de l’Insee.

La part de seniors en perte d’autonomie à leur domicile diffère d’une région à l’autre

En 2014, en France, hors Mayotte, 6,3 % des personnes âgées de 60 ans ou plus, vivant à domicile, sont en situation de perte d’autonomie. Cette proportion s’échelonne de 4,9 % des seniors en Bretagne et dans les Pays de la Loire à 11,8 % en Guadeloupe. Les départements et régions d’outre-mer (Drom), hors Mayotte, se distinguent en effet par des taux de seniors en perte d’autonomie plus élevés qu’en métropole. En France métropolitaine, la part de seniors à domicile en perte d’autonomie est particulièrement élevée dans les Hauts-de-France (7,5 %), en Corse (7,4 %), en Occitanie (7,1 %) et en Provence-Alpes-Côte d’Azur (6,8 %).

Les seniors à domicile, en perte d’autonomie, sont plus nombreux dans les régions les plus peuplées. Ainsi, c’est en Île-de-France qu’on trouve à la fois le plus de seniors et le plus de seniors en perte d’autonomie, même si les seniors franciliens sont, en proportion, moins souvent en perte d’autonomie (5,6 %) que la moyenne de France métropolitaine (6,2 %). L’Auvergne-Rhône-Alpes est la deuxième région comptant le plus de seniors à domicile en perte d’autonomie, alors que leur part au sein des seniors (6,3 %) y est proche de la moyenne nationale.

La perte d’autonomie à domicile augmente avec la part de seniors à domicile…

Les seniors en situation de perte d’autonomie peuvent être pris en charge en institution ou résider à domicile, en ayant recours aux services d’aide à la personne ou à l’aide de leur entourage. De manière générale, la part de seniors à domicile en situation de perte d’autonomie est plus élevée dans les régions où les seniors sont plus fréquemment à domicile. De plus, la part de seniors à domicile est évidemment plus importante dans les régions comptant le moins de places en institution par habitant de 75 ans ou plus.

Les Pays de la Loire et la Bretagne, qui sont les régions les moins concernées par la perte d’autonomie des seniors à domicile, sont aussi celles où les parts de seniors vivant à domicile sont les plus faibles. Cela va de pair avec le fait qu’elles font partie des régions les mieux équipées en places en institution. Le nombre moyen de places pour la population des 75 ans ou plus est de 155 pour mille en Pays de la Loire et de 133 pour mille en Bretagne, contre 121 pour mille en moyenne nationale (source : FINESS, 2014). À l’opposé de ce classement, les Hauts-de-France, l’Occitanie et la Corse présentent une importante proportion de seniors résidant à domicile.

Toutefois, la relation entre part de seniors à domicile et offre de places en institution n’est pas automatique, du fait des préférences individuelles et des migrations résidentielles : certains seniors en situation de perte d’autonomie font le choix de rester à domicile avec l’aide de leur entourage ou en ayant recours à des services d’aide à la personne, d’autres choisissent un établissement en dehors de leur région de résidence. Dans les Hauts-de-France, la part des seniors à domicile est parmi les plus élevées, tandis que le taux d’équipement en places d’hébergement pour personnes âgées est proche de la moyenne métropolitaine. Les établissements y sont majoritairement situés dans l’Oise, c’est-à-dire à la frontière de l’Île-de-France, où le taux d’équipement est bien plus faible. Les établissements étant en partie occupés par d’anciens franciliens, les seniors des Hauts-de-France restent donc plus souvent à domicile qu’ailleurs.


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