Les difficultés financières n’épargnent pas les retraités. Selon Humanis, près de 2 retraités sur 3 estiment que leur niveau de vie s’est détérioré (63%) depuis qu’ils ne sont plus en activité. Ils sont 3 sur 10 à avouer rencontrer des difficultés pour payer leurs dépenses courantes et 24% déclarent avoir régulièrement du mal à payer certains actes médicaux.
Finalement, seuls 10% des retraités déclarent n’avoir jamais ou rarement eu des difficultés pour payer leurs dépenses courantes.
Accès aux soins : trop cher, trop loin, trop compliqué
Des tarifs trop élevés au regard du montant moyen de la pension de retraite (1 493 euros nets par mois) [2], des dépassements d’honoraires trop fréquents non remboursés par l’Assurance maladie sont autant d’éléments à prendre en compte pour expliquer ces chiffres.
39% de renoncement aux soins dentaires
Mais le renoncement aux soins commence avant la retraite. Pourtant, les Français entre 50 et 65 ans sont 71% à penser que « bien vieillir » est synonyme d’être en bonne santé. Il n’en reste pas moins que 39% d’entre eux déclarent avoir renoncé à des soins dentaires, à des consultations de spécialistes, ou à des soins ophtalmologiques et des lunettes (21%). C’est le prix trop élevé qui est avancé comme principale explication par les personnees interrogées dans l’étude Audencia-Humanis, mais aussi les horaires jugés peu pratiques et l’éloignement de certains spécialistes.
Les patients en question évoquent à 59 % le reste à charge trop élevé et à 32 % l’avance de frais impossible.
Près de 80 % des « renonceurs » sont pourtant couverts par une complémentaire santé. Et un sur cinq bénéficie de la couverture maladie universelle complémentaire. La plupart des renonceurs semble donc ne pas se servir de l’aide à la complémentaire santé (ACS) alors qu’ils pourraient y avoir droit [3].
L’avénement du « zéro reste à charge » confirmé par le gouvernement lors du congrès de la Mutualité en juin 2018 pourrait pourrait donc traiter une partie des causes du renoncement aux soins des séniors.
Les séniors s’inquiètent aussi d’une désertification médicale, tout particulièrement dans les campagnes où 70% des sondés estiment que le nombre de médeceins généralistes diminue, contre 40% en ville. Les délais de rendez-vous trop longs ou le manque de disponibilité des médecins ne sont mis en avant que dans respectivement 12 % et 11 % des cas.