Les pensions des anciens indépendants (hors professions libérales) sont en moyenne moins élevées que celles des salariés des secteurs public et privé, surtout celles des exploitants agricoles qui sont de 30 % inférieures à celles des ménages d’anciens commerçants ou artisans.
La réalisation de leur patrimoine pourrait théoriquement apporter à ces ménages un flux supplémentaire de revenus qui modifierait la comparaison. En effet, le niveau global du patrimoine des anciens indépendants est sensiblement supérieur à celui des anciens salariés, et les revenus du patrimoine constituent un apport supplémentaire d’environ 30 % à leur niveau de vie.
Cette étude tente d’estimer le supplément théorique de revenu qu’apporterait aux retraités la réalisation de leur patrimoine. Elle se limite toutefois à la conversion fictive en rente viagère de leurs éléments de patrimoine financier, l’hypothèse sous-jacente étant que cette épargne n’a pas été accumulée pour être transmise et que sa conversion totale en rente est envisageable.
Les anciens indépendants qui détiennent les patrimoines financiers les plus élevés, bénéficieraient bien d’un apport théorique potentiel en termes de revenus plus élevé : il accroîtrait leur revenu de 50 % pour les ménages de 60 à 69 ans et de 70 % pour ceux de 75 ans et plus. Pour les anciens salariés des secteurs privé et public, l’accroissement irait respectivement de 20 % à 50 %. Égal à 50 % au départ, leur écart de revenus avec les anciens salariés du privé se réduirait, avec les flux potentiels ainsi calculés, à 23 % pour les 60-69 ans, 36 % pour les 70-74 ans et 30 % pour les 75 ans et plus.
La conversion des patrimoines en rente viagère ne modifierait toutefois pas la position relative des agriculteurs retraités, dont le revenu total potentiel estimé resterait inférieur d’environ 20 % à celui de l’ensemble des indépendants.