67% des français constatent un déficit dans la prise en charge des personnes âgées

La SOFRES vient de réaliser un sondage sur les français et le grand âge pour la FHF (Fédération Hospitalière de France), l’Express, le Mensuel des maisons de retraite et Géront’Expo-Handicap’Expo.



Ce sondage a été réalisé les 9 et 10 février 2005 auprès de 1000 personnes représentatives de la population, en face à face, à leur domicile.
Certaines questions avaient été posées en 2003 et 2004, l’évolution des résultats apporte des enseignements.


Comment éviter le placement ?


C’est souvent dans une situation d’urgence que le directeur de maison de retraite rencontre un candidat et/ou sa famille. Conjoints, enfants, neveux quêtent brusquement un hébergement pour un parent que l’hôpital libère dans les 48 heures et pour lequel le retour à domicile est inenvisageable.
On parle alors de placement mais aussi de désarroi familial.


Face au scénario classique du « placement en 24 heures… », nous ne pouvons que plaider pour une anticipation de la crise avec la personne aidée, pour tenter de garantir son libre choix.

Si des centrales de réservation privées peuvent vous accompagner, il va falloir : connaître les centres d’informations (annuaires, CLICS), évaluer les besoins : le niveau de dépendance, de handicap…
Certains ouvrages vous élairerons comme « la Vie en maison de retraite » de Claudine Badey-Rodriguez chez Albin Michel.
Car plus de 150 000 personnes entrent chaque année en maison de retraite.


Faudra-t-il descendre dans la rue ?


La politique menée par les pouvoirs publics avait été épinglée en 2003 avec 63% d’opinions défavorables. Ce mauvais score était descendu à 55% en 2004 suite aux annonces post-canicules : les plans bleus, la climatisation des maisons de retraite, le jour férié…
En revanche, l’opinion est aujourd’hui pire qu’il y a deux ans : 67% des français estiment que l’action des pouvoirs publics est insuffisante concernant la prise en charge des personnes âgées.

Comme le constate Claude Evin, président de la FHF : « Le grand âge, on n’en parle pas assez ».
Ainsi selon le sondage, 59% des français se disent mal informés sur les dispositifs d’aide et de prise en charge.
Pour Claude Evin, « l’absence de lobby du Grand Age est un handicap certain.
Les politiques ont du mal à obtenir des arbitrages favorables pour les personnes âgées, car la pression médiatique, sociale, politique (lobby) est faible.
Or les besoins vont aller croissants, avec quelques 160 000 nouveaux cas de maladie d’Alzheimer par ans !
A la différence du secteur du handicap : on se bat pour ses enfants handicapés mais pas pour les personnes âgées »,
analyse Claude Evin.

Or selon ce sondage, 90% des français souhaitent s’investir auprès d’une personne âgée de leur entourage et lui consacrer du temps !

Faudra-t-il descendre dans la rue pour faire entendre les préoccupations?


Les principales préoccupations des français sur le grand âge


Si les choses se sont améliorées concernant « la prise en charge médicale (67%), la « prise en charge par les institutions locales » (56%), l’aid eapportée par la solidarité nationale (52%), et les maisons de retraite (51%), elles se sont dégradées en ce qui concerne le « niveau de vie, le pouvoir d’achat des très âgés » (45%) et les « liens avec l’entourage » (50%).
Statu quo sur l’image des personnes âgées qui n’aurait pas évolué dans un sens positif ou négatif.

Pour les français, le grand âge commence à 83 ans

La principale crainte concernant le grand âge est la peur de la dépendance, pour 33% d’entre eux, et en particulier les conséquences de la Maladie d’Alzheimer.
Loin derrière, pour 19% d’entre eux, vient la peur de la solitude et de l’isolement, et enfin les maladies et problèmes de santé.

NDRL : Il est à noter que le risque de dépendance est souvent lié au risque de contracter une maladie invalidante. Mais ce risque « dépendance » n’est toujours pas pris en compte par la« Sécurité sociale ».

Aussi la question est jugée trop lourde : on l’élude.
Si un français sur trois connaît directement dans son entourage une personne âgée en perte d’autonomie, 41% disent « ne pas y penser ».
Seuls 12% ont exprimés ou pris des dispositions au cas où cela leur arriverait.


38% des français ont une image négative des maisons de retraite


Le maintien à domicile est le choix du coeur, la maison de retraite reste le choix de la raison, car on y entre pour des questions de sécutité (57%) et de rupture de l’isolement (55%).
Selon les résultats du sondage, la maison de retraite apparaît comme une solution par défaut, préférable plutôt aux enfants qu’aux personnes âgées elles-mêmes.
Concernant les soins, les français vont jusqu’à juger que les personnes âgées sont aussi bien traitées à domicile !

La faiblesse des opinions favorables aux maisons de retraite ne bouge pas depuis 3 ans (respectivement 51% en 2003, 53% en 2004, puis 52% en 2005). Luc Broussy, du Mensuel des maisons de retraite, souligne « qu’il y a deux ans, cette majorité d’opinions favorables avait pu mettre du baume au coeur des professionnels de maisons de retraite plutôt malmenés par les médias (malatraitance, incendie…). Mais cette stagnation et surtout « ces 38% d’opinions défavorables traduisent selon lui des attentes et besoins non satisfaits, notamment en terme de modernisation de l’offre ».
« Des établissements sont fermés par les autorités, le parc se climatise à 80%, des cahiers des charges découlent des conventions tripartites… mais le secteur reste à dynamiser » poursuit Luc Broussy.

Mais pour Claude Evin de la FHF, les problèmes sont surtout de deux ordres : le personnel et les infrastructures


– Il faut doubler les effectifs de personnels soignants : ils sont de 0.18 agent pour une personne accueillie. Ils devraient être de 0.3 pour répondre aux cahiers des charges (sécurité, présence 24H/24…).
Cette dépense s’élèverait à 1,2 millions d’euros, selon Claude Evin, au vue des dépenses globales de l’assurance maladie… c’est un choix politique à assumer. D’autant que les coûts avals (dans les urgences notamment) sont importants et perturbateurs.
Selon le sondage, 61% des français conseilleraient à un proche ou un enfant de s’orienter vers un métier d’aide ou de prise en charge des personnes âgées



– Il faut débloquer l’investissement pour la réhabilitation des bâtiments : 1 établissement sur 2 n’est pas adapté aux malades Alzheimer, 1 sur 4 ou 5 n’est pas aux normes de sécurité.
50 millions d’euros ont étét récemment débloqués. La FHF a écrit au premier minstre pour demandé 200 millions d’euros.
Sachant que la pression démographique n’est pas encore à son maximum !



Source : Agevillage

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