La Mutuelle Intégrance, complémentaire santé à but non lucratif experte des questions liées au handicap et à la perte d’autonomie, dévoile les résultats d’une étude sur les attentes des Français vis-à-vis de la prévention et de la prise en charge de la dépendance et formule des propositions concrètes dans un Livre Blanc.
Alors que la France comptera un tiers de personnes âgées (> 60 ans) en plus en 2030 (20millions contre 15 millions aujourd’hui), et qu’en parallèle, l’action publique dédiée à la compensation de la perte d’autonomie (qui se chiffre aujourd’hui à 63,2milliards d’euros) est jugée insatisfaisante par les Français, la Mutuelle Intégrance a dressé un état des lieux de la prise en charge de la dépendance dans notre pays.
Les craintes liées au vieillissement et les manières de s’y préparer Parmi les craintes les plus fréquemment exprimées par les Français quant à l’idée de vieillir figurent la dépendance (85%), la capacité à être «économiquement indépendant» (61%) notamment chez les femmes dont les revenus restent globalement inférieurs à ceux des hommes, et la peur de se retrouver seul et isolé socialement (57%). Néanmoins, les mesures prises par les Français pour «se préparer à vieillir» restent encore trop rares. La première mesure prise relève de la constitution d’une épargne et ne concerne à peine un peu plus d’un Français sur deux (51 % exactement).
Moins d’un Français sur cinq ont engagé des démarches en faveur de l’aménagement de son logement (17%) et 14% seulement ont signé un contrat d’assurance leur permettant de financer les éventuels frais liés au vieillissement.
Une anticipation jugée insuffisante par plus de 9 Français sur 10 Une enquête Ipsos réalisée en 2018, montre que les personnes âgées de 65 ans et plus, situent en moyenne le moment auquel on devient vieux à 80 ans, soit un âge proche de celui de l’espérance de vie… Toutefois, si les Français reculent volontairement l’âge à partir duquel ils devront se préoccuper de leur vieillissement, ils attendent de la part de la société qu’elle s’en soucie pour eux en adaptant plus fortement la manière dont les seniors y sont accueillis.
Ainsi, 89 % des Français estiment que la manière dont la société est organisée aujourd’hui n’est pas adaptée au vieillissement. 88% des personnes interrogées considèrent que la société n’accorde pas une place suffisamment importante aux personnes âgées. 91 % des Français pensent que la société ne valorise pas les seniors.
Les solutions publiques toujours recherchées
En 2019, les attentes vis-à-vis de l’État restent très fortes. Pour 81% des Français, les réponses liées au vieillissement doivent avant tout être publiques et provenir de l’État (51%), des organismes publics (33%) ou des collectivités territoriales (33%).
En ce qui concerne le financement de l’accueil et de l’accompagnement, 84 % des Français attendent une intervention publique, soit de la part de l’État (56%) et/ou des collectivités territoriales (32 %) et/ou d’organismes publics (31%). À titre d’illustration, la quasi-totalité des Français (88%) sont favorables à ce que les tarifs des EHPAD soient indexés sur les revenus des résidents.
Les acteurs privés de plus en plus plébiscités
De leur côté, les acteurs privés sont de plus en plus attendus car perçus comme légitimes. Les complémentaires santé se situent en 2e position (36%) après l’État (56%) et avant les collectivités territoriales (32%) et d’une manière générale, les solutions «privées» identifiées correspondent aux mesures personnelles (viager, succession, épargne) pour plus d’un Français sur quatre (26%) et aux actions provenant de la famille (13%), des professionnels de santé (5%), et des associations (2%).
En termes de prévention de la dépendance, les structures privées sont attendues aussi : certains acteurs privés«classiques» tels que les groupes de maisons de retraites/médicalisées émergent avec 88% de réponses ainsi que les mutuelles (87%) et les sociétés d’assurance (78%). D’autres acteurs privés moins «conventionnels» ressortent également de ’étude : les promoteurs immobiliers (48%) pour la prise en charge de la dépendance dès la conception et la construction des logements, mais aussi les banques (42%).
En effet, 47% des 55-64 ans estiment être bien informés sur les services à la personne liés au vieillissement contre 59% des 65-75 ans déjà confrontés au problème de dépendance. 42% des 55-64 ans se disent bien informés des possibilités d’aménagement de leur domicile contre 58% des 65-75 ans.
Propositions inédites dans un Livre Blanc
Pour répondre aux attentes des Français, la Mutuelle Intégrance a présenté le 25 juin 2019 un Livre Blanc intitulé La perte d’autonomie – sensibiliser, accompagner, innover dans lequel elle formule 15 propositions concrètes et réalisables à court et moyen termes, parmi lesquelles :
• la création d’un «5e risque Dépendance»,
• la création de lieux de vie alternatifs,
• l’optimisation de la gestion de l’allocation personnalisée d’autonomie, • la labellisation des services et dispositifs d’aide à destination des publics vulnérables, • le développement d’une culture préventive du vieillissement.