P.Y. Champagne (Co-assist) : Un bracelet d’alerte innovant pour sécuriser l’autonomie des personnes âgées

Pierre-Yves-Champagne

Pierre-Yves Champagne, vous êtes le Président et directeur des opérations de la société Co-Assist, pouvez-vous la présenter ?

Co-assist développe un bracelet d’alerte pour sécuriser l’autonomie des personnes âgées partout et tout le temps.

Ce bracelet permet de signaler une alerte et il détecte automatiquement chutes, malaises et égarement de personnes souffrant d’Alzheimer. Il fonctionne sans transmetteur fixe, au domicile et au dehors sans avoir besoin de recharger la batterie pendant plusieurs mois.

J’ai commencé à m’intéresser aux problématiques des personnes âgées dès ma sortie d’école d’ingénieurs. Je voyais alors tout mes camarades innover pour résoudre leurs problèmes et avait le sentiment qu’il fallait aussi innover pour résoudre les problèmes des autres. En étudiant les besoins des personnes âgées, je me suis rendu compte que les chutes étaient le point de basculement entre une vie autonome et une fragilité conduisant à la dépendance. Avec un ami Jean qui m’a rejoint par la suite, nous avons donc travaillé sur une solution technologique pour limiter la perte d’autonomie consécutive à une chute en réduisant l’attente au sol.

Vous proposez une “Téléassistance 2.0”, de quoi s’agit-il ?

La téléassistance 2.0 est une solution d’alerte pour les personnes âgées qui prend en compte d’une part les avancées technologiques récentes et d’autre part les évolutions des modes de vie des personnes âgées depuis les années 80.

La référence est en particulier au « web 2.0 » c’est-à-dire au web des réseaux sociaux. En effet, la solution Co-assist a la particularité d’être une solution collaborative. Contrairement aux systèmes existants, Co-assist ne contacte pas un standard téléphonique en cas de problème mais directement les personnes les plus pertinentes pour porter assistance à la personne âgée. Leur pertinence s’évalue notamment en fonction de leur position géographique. La force de cette solution est de pouvoir contacter à la fois des proches (enfants, voisins…) de la personne âgée mais aussi des proches d’autres clients afin de créer un maillage dense et une solution de secours plus efficace que les systèmes traditionnels.

Quels sont ses avantages par rapport à une téléassistance plus classique ?

La solution Co-assist a trois avantages majeurs par rapport à la téléassistance traditionnelle

Premièrement, elle est automatisée d’un bout à l’autre du processus d’alerte. En effet, le déclenchement peut se faire automatiquement en cas de chute notamment. L’alerte alors envoyée par le bracelet entraine une recherche des personnes les plus pertinentes à contacter. Puis des appels téléphoniques ou des notifications sur une application smartphone sont émis de façon autonome et intelligente.

Deuxièmement, la solution Co-assist est très simple. En effet, il n’y a pas de transmetteur à installer au téléphone fixe ou de rechargement de la batterie à faire tous les deux jours comme c’est le cas avec les solutions qui utilisent le réseau de téléphonie mobile.

Troisièmement, la solution Co-assist ne se limite pas aux frontières du domicile, elle est mobile. Elle sécurise la personne quand elle sort de chez elle sans limitation.

Nous espérons que ces avantages ainsi qu’un travail important sur le design et la stigmatisation de ces solutions permettront de résoudre la principale limite d’usage de la téléassistance qui est que les personnes ne portent pas les bracelets.

Comment l’avez-vous développée ?

La principale innovation technologique de Co-assist consiste à proposer une solution de téléassistance mobile qui ne nécessite pas de recharge pendant plusieurs mois. Ceci est rendu possible grâce à l’utilisation du réseau de communication entre objets Sigfox. Ce réseau développé par une start-up toulousaine est disponible partout en France. Un émetteur Sigfox comme le bracelet Co-assist peut envoyer de petits messages (un dixième de sms) et ne peut pas recevoir de message. Ainsi, il minimise la dépense énergétique du système.

D’un point de vue opérationnel, Co-assist a pu s’appuyer sur les compétences techniques de Jean Guérin ancien chercheur au CNRS. Il possède notamment une expertise en architecture des systèmes embarqués, machine learning et Big Data. Nous avons eu aussi la chance d’être aidés par de jeunes ingénieurs talentueux pour le développement informatique.

Comment allez-vous la commercialiser ?

En supprimant le standard téléphonique de notre solution, nous avons profondément transformé notre structure de coûts en comparaison de nos concurrents traditionnels. Par conséquent, de nombreuses opportunités nous sont offertes.

Tout d’abord, début 2016, nous allons commencé par proposer notre solution aux maisons de retraite soucieuses de sécuriser leurs résidents dans et au-delà de leurs murs. Nous testons actuellement notre solution au sein d’EHPAD.

Puis, nous proposerons notre produit en location au travers de notre site internet bien sûr mais aussi d’assureurs, de mutuelles ou d’entreprises de services à la personne.

Enfin, nous serons capables de vendre notre solution sans aucun coût additionnel pour l’utilisateur via des magasins d’électronique, de matériel médical ou encore des pharmacies.

Recherchez-vous des partenaires ?

Activement. Tous les médias de commercialisation mentionnés précédemment sont à construire. Nous cherchons donc dès à présent à réfléchir avec des partenaires potentiels à la façon dont notre offre pourrait s’intégrer à leur offre existante.

Nous cherchons aussi à mener des partenariats avec des groupes de maisons de retraite afin de tester le concept de notre solution dans leurs établissements.

Enfin, nous voulons effectuer une levée de fonds mi-2016 pour financer l’accélération de la commercialisation vers les particuliers et cherchons donc dès à présent des partenaires pour financer notre développement.

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