Revalorisation de l’Allocation personnalisée à l’autonomie (APA), nouvelles aides, création du droit au répit pour les proches aidants, la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement vise à sensibiliser les Français quant à l’anticipation et la prise en charge garantissant l’autonomie des personnes âgées.
(Tribune d’Olivier Milon, Président de Prudalis, membre de la Chambre Nationale des Conseillers en Investissements Financiers (CNCIF))
Elle se compose de cinq grands principes :
– L’amélioration de l’APA à domicile
– La reconnaissance et le soutien aux proches aidants à travers le droit au répit
– La réforme du congé de soutien familial qui devient congé de proche aidant
– De nouvelles aides pour améliorer la prévention de la perte d’autonomie
– Un renforcement de la transparence et de l’information sur les prix pratiqués en EHPAD
Cette nouvelle loi met plus en lumière une nécessaire adaptation de notre société au vieillissement de ces citoyens. C’est également une incitation pour les conseillers en gestion de patrimoine non initiés à ce sujet, à s’intéresser à diversification de leurs activités voire une spécialisation : l’approche patrimoniale des personnes âgées. En effet, à l’horizon de 2060, un tiers des Français aura plus de 60 ans. Les plus de 85 ans seront près de 5 millions, contre 1,4 millions aujourd’hui et une large majorité souhaite pouvoir continuer de vivre chez eux dans les meilleures conditions. De fait, notre profession aura un rôle de pédagogie en direction des particuliers, qu’ils soient concernés directement ou indirectement par la perte d’autonomie, le handicap et/ou la protection juridique.
Prévoir maintenant pour vivre demain sereinement
Il est donc nécessaire d’anticiper les conséquences du vieillissement de la population sur la vie sociale des ménages. C’est le rôle des CGP formés aux spécificités de la protection juridique des personnes vulnérables, rompus aux aides et aux particularités fiscales liées aux situations de handicap et/ou de dépendance. De plus en plus, le CGP devra intégrer dans ses préconisations, les conséquences liées à la perte d’autonomie (difficultés financières, respects des choix de son client lorsqu’il lui sera devenu difficile de les exprimer). Une démarche qui doit s’effectuer dans le respect de l’indépendance et la déontologie avec lesquels le CGP doit conduire sa mission.
L’approche professionnelle
Pour cela, le CGP doit faire évoluer sa pratique et son formalisme afin que son obligation d’information et son devoir de conseil ne puisse être remis en cause sur le simple fait qu’il été inadapté. Cela l’oblige donc à tenir compte de la possible altération des facultés de compréhension et de concentration de la personne âgée par exemple.
Il devra également être attentif à ne pas faire réaliser un acte, si en sa qualité de professionnel, il n’a pas la certitude la compréhension de son client. Dans le cas contraire, il devra passer, par le biais des différentes possibilités offertes par la protection juridique, afin d’assurer la validité de l’opération.
Enfin, le CGP devra pouvoir informer la personne et sa famille sur les tenants et aboutissants de la protection juridique afin de les orienter dans une démarche appropriée. Une fois la mesure en place, il lui faudra comprendre le fonctionnement de celle-ci afin de faciliter les relations avec le Juge et le cas échéant obtenir son accord.
Longtemps, le vieillissement et le handicap sont restés des questions sur lesquelles, les professionnels de la gestion de patrimoine n’avaient qu’une résolution limitée. Le fait que l’Etat s’empare de la question en traduisant sa volonté par une loi, ouvre un nouvel enjeu pour la profession. Accompagné par les intervenants du monde judiciaire et encadré les dispositions réglementaires, notre métier va désormais accompagner les particuliers tout au long de leur vie.