Wandercraft : offrir une version de l’exosquelette pour les personnes âgées

Wandercraft est pionnier dans le développement d’exosquelette dynamique pour les personnes paraplégiques et myopathes. Interview de ses dirigeants.

Pouvez-vous présenter votre société Wandercraft ?

Wandercraft a pour ambition de mettre les innovations technologiques au service des personnes paraplégiques et de certains myopathes en développant un exosquelette de jambes motorisé. Nous résumons la mission que nous nous sommes donné par cette phrase : Une vie ordinaire pour des personnes extraordinaires. Il s’agit de redonner à tous ceux qui le désirent l’autonomie dont dispose la plupart d’entre nous – la capacité de mener une vie ordinaire, mais qui demande aujourd’hui une extraordinaire débauche d’énergie pour ces personnes.

En utilisant les théories les plus avancées de la robotique humanoïde, nous développons un exosquelette qui autorise une marche quasi normale, d’utilisation intuitive, autonome, rapide et sûr.
Fondée par trois jeunes diplômés de l’Ecole Polytechnique, la startup Wandercraft a été créée en octobre 2012. Primée dans plusieurs concours d’entrepreneuriat (Concours mondial de l’innovation, EDF Pulse,…) et collaborant avec des partenaires scientifiques reconnus, Wandercraft poursuit son projet ambitieux et compte aujourd’hui 24 membres qui travaillent à implémenter des algorithmes de robotique dynamique de dernière génération sur Atalante, son prototype d’exosquelette.

Quels sont les spécificités de l’exosquelette, sur lequel vous travaillez ?

Les exosquelettes existants sont incapables de gérer l’équilibre de leur utilisateur, car leur architecture mécanique est trop simple et ne dispose pas des degrés de libertés nécessaires. En fait ces limitations font que l’exosquelette ne peut pas tourner par ses propres moyens.

Pour toutes ces raisons, l’utilisateur est équipé de béquilles ce qui est une gêne importante. Nous développons le premier exosquelette qui équilibrera dynamiquement l’utilisateur, et lui permettra de se déplacer de manière intuitive dans toutes les directions ! Cela nécessite de déployer des algorithmes puissants, capable de modéliser finement le comportement du système mais suffisamment rapide pour pouvoir s’exécuter en temps réel – condition impérative pour disposer d’une réactivité suffisante.

A qui sera-t-il destiné ? Pensez-vous qu’il sera utilisable dans le futur par les personnes âgées ?

Oui ! Nos premiers utilisateurs seront les personnes paraplégiques et myopathes qui tireront un bénéfice immédiat de l’utilisation de l’exosquelette. Celle-ci se fera d’abord en centre médical pour s’assurer de la bonne utilisation de l’exosquelette et avoir une regard médical sur celle-ci. Par la suite, nous développerons des versions de plus en plus robustes et capables d’évoluer dans des environnements toujours plus contraints.

Ce niveau de robustesse nous permettra d’offrir une version de l’exosquelette pour les personnes âgées, très nombreuses, qui souffrent de problèmes de mobilité et désirent une solution leur permettant de se déplacer de manière naturelle.

Où en est son développement ? Quand sera-t-il commercialisé ?

Nous testons actuellement Atalante, notre prototype, sur des utilisateurs valides. Nous avons défini un certain nombre de fonctionnalités (lever, marche, assise, …) que nous déployons l’une après l’autre en vérifiant leur fiabilité et leur niveau de performance. Nous passerons ensuite sur une phase réglementaire qui aboutira à la certification de l’exosquelette comme dispositif médical, et nous permettra de commencer la commercialisation. Cette étape est envisagée fin 2017.