Ce premier module rassemble les informations nécessaires pour comprendre le phénomène de la croissance démographique. Celle-ci découle de l’excédent de naissances sur les décès. Au mur, le premier des “chiffres-clés” qui jalonneront le parcours de l’exposition : 2 humains en plus sur Terre à chaque seconde. Un métronome scande la cadence : deux coups par seconde. Le visiteur est invité à participer au premier “… et moi ?” du parcours. Il lui permet de découvrir combien d’individus sont nés la même année que lui et combien sont encore en vie aujourd’hui.
Enregistrer les naissances
Des fac-similés de registres paroissiaux et d’état civil, présentés dans une vitrine, montrent les sources d’informations utilisées pour reconstituer la natalité. Si l’enregistrement des naissances date en France de l’Ancien Régime, il existe encore aujourd’hui de nombreux pays (en Afrique subsaharienne, en Amérique latine et en Asie), dans lesquels les naissances ne sont pas toutes répertoriées.
Ainsi 40 % des naissances dans le monde ne font-elles l’objet d’aucune déclaration. Les démographes ont alors recours à des enquêtes pour en estimer le nombre.
Une autre donnée importante pour le travail des démographes, le “sexe ratio”, vient tordre le cou à une idée reçue, celle qui prétend qu’il y a plus de filles que de garçons. On apprend ainsi, que pour 100 naissances de filles dans le monde, il naît 105 garçons. Mais cet écart est corrigé par la nature : en effet, à l’âge adulte le rapport s’équilibre à 101 hommes pour 100 femmes.
La fécondité : en baisse rapide
L’attention du visiteur est ensuite attirée par la silhouette découpée d’une femme et de ses 2 enfants et demi ! Cette représentation rend lisible un concept pour le moins abstrait et pourtant essentiel si l’on veut analyser l’évolution d’une population : le taux de fécondité. Traduction du nombre moyen d’enfants mis au monde par chaque femme, le taux de fécondité a considérablement chuté depuis 20 ans.
2,5 enfants par femme aujourd’hui c’est peu, mais c’est encore beaucoup en terme de croissance de la population. La moindre variation du taux de fécondité est lourde de conséquences. Un panneau présente les scénarios avec un taux de fécondité à terme de 1,5, 2,1 et 2,5. Avec une fécondité de 1,5 enfant par femme, la population commencerait à diminuer dès 2030 ; à 2,1, le renouvellement des générations est assuré et la population se stabilise, tandis qu’à 2,5 la population continue de croître indéfiniment.
Clin d’oeil ! Cinq gâteaux de mariage traités en volume démontrent par des exemples concrets que l’âge de la mise en couple influence la fécondité. Chacun porte le nom du pays, l’âge moyen des femmes à leur mariage et le taux de fécondité dans le pays considéré. Ces chiffres illustrent que plus on se marie tard et moins on a d’enfants.
La moyenne actuelle de 2,5 enfants par femme cache aussi de grandes disparités. Un planisphère met en évidence les contrastes entre les continents et parfois même entre les pays d’un même continent.
Facilitée par les méthodes modernes de contraception, la maîtrise de la fécondité constitue une véritable révolution. Une vitrine présente les procédés anticonceptionnels les plus utilisés dans le monde : stérilisation, stérilet, pilule, préservatif…
Une série d’affiches de propagande incitant tantôt à la repopulation, tantôt à la limitation des naissances, relate des politiques de population édictées par certains Etats.
Mortalité en baisse : la durée de vie s’allonge
Un nouveau “100” nous le rappelle, 100 % des hommes sont appelés à mourir. En revanche, nul ne connaît la date de sa propre mort. Pourtant, une chose est sûre, l’espérance de vie a quasiment triplé en l’espace de 200 ans. C’est ce que nous relate un élément composé de deux graphes. Le premier représente la durée moyenne de vie dans le monde à trois dates précises : 25 ans en 1800, 35 ans en 1900 et 65 ans en 2000 ; le second représente la durée de vie actuelle dans une sélection de pays. Il existe aujourd’hui, entre le Japon et le Mozambique, une différence de 47 ans d’espérance de vie à la naissance. La durée de vie s’est tout d’abord allongée grâce au recul de la mortalité infantile, amorcée dès 1800 en Europe. Au niveau mondial, plusieurs facteurs, tels que les progrès de l’hygiène et de la médecine, l’amélioration de l’alimentation et la généralisation des vaccinations, ont permis de réduire, de plus de moitié, les décès d’enfants depuis 25 ans. Des objets emblématiques évoquent les moyens de lutte simples contre la mort des enfants : le vaccin contre la variole (1796) rappelle la victoire sur les maladies infectieuses, des sels de réhydratation (1980) leur rôle prépondérant dans le traitement de la diarrhée.
Un rayonnage de bibliothèque montre le lien existant entre le niveau d’instruction des femmes et la mortalité infantile. Pour mémoire, près de 2/3 des 900 millions d’analphabètes dans le monde sont des femmes.
Après la victoire sur la mort des enfants, un nouveau défi est en passe d’être relevé, la diminution de la mortalité des adultes. A travers l’évolution des causes de décès en France de 1925 à 2000, le visiteur mesure l’impact positif des progrès de la médecine et de la prévention des comportements à risque dans les domaines des maladies cardiovasculaires et des cancers. Une série d’affiches de prophylaxie évoque les menaces que représentent la recrudescence de maladies que l’on croyait vaincues (tuberculose, paludisme…) et l’émergence de nouvelles maladies (sida…).
Un histogramme indique les taux de mortalité maternelle en 2000 dans une sélection de pays : pour 100 000 naissances, les chiffres passent de 2 décès en Suède à 1 900 décès en Afghanistan. Il nous rappelle que dans le monde une femme meurt de sa grossesse toutes les minutes.
La visite de ce module se termine sur une note d’humour. Un petit catalogue de recettes pour vivre plus longtemps montre à quel point la citation de Francis Blanche, “Mieux vaut être riche et bien portant que pauvre et malade” reste d’actualité.
Source ;: La population mondiale… Et moi ?
Une exposition présentée du 5 avril au 2 novembre 2005 à la Cité des sciences et de l’industrie