HSBC publie aujourd’hui la quinzième édition de son étude « The Future of Retirement », « L’Avenir des Retraites », réalisée en partenariat avec l’Institut Ipsos MORI.
Cette édition se concentre la perception par les personnes en âge de travailler de ce que sera leur situation financière une fois à la retraite, notamment pour les femmes. Ce sont 17 000 personnes dans 16 pays à travers le Monde qui ont été interrogées.
Les enseignements les plus significatifs sont les suivants :
À l’échelle internationale, 58% des personnes en âge de travailler continuent, dans une certaine mesure, à travailler après leur retraite (32% en France). Si au niveau mondial, 26% des personnes en âge de travailler déclarent épargner régulièrement pour leur vie future, ce sont aussi 43% des personnes en âge de travailler qui déclarent vivre financièrement au jour le jour (respectivement 54% en Chine, 50% aux États-Unis, 44% au Royaume-Uni et 28% en France.)
Dans le monde, 51% des femmes en âge de travailler s’inquiètent de ne pas être en mesure de subvenir à leurs besoins de base à la retraite, à comparer avec la France où les femmes sont 57% à exprimer une crainte similaire.
Au niveau mondial, 46% des femmes ne sont pas en capacité de déterminer précisément combien elles épargnent pour leur retraite ou n’ont pas encore commencé à le faire. La France se situe en tête de peloton, avec 69% des femmes exprimant un constat comparable.
À l’échelle internationale, la gestion du quotidien est le seul type de financement que les femmes contrôlent majoritairement dans le ménage (58%, à comparer à 32% des hommes).
La quinzième édition de l’étude The Future of Retirement intitulée Bridging the Gap, réalisée en partenariat avec Ipsos MORI, est consacrée aux tendances globales de la retraite et fournit un éclairage sur les enjeux clés liés au vieillissement des populations et à l’allongement de la durée de vie.
Cette étude reflète l’opinion de plus de 17 000 personnes dans 16 pays et territoires à travers le monde : Argentine, Australie, Canada, Chine, France, Hong Kong, Inde, Indonésie, Malaisie, Mexique, Singapour, Taïwan, Turquie, Émirats Arabes Unis, Royaume-Uni et États-Unis.
Les résultats sont issus d’une enquête menée sur Internet dans chaque pays auprès de personnes en âge de travailler âgées de 21 ans ou plus ou en retraite, à partir d’échantillons représentatifs à l’échelle nationale. Cette enquête a été conduite en novembre et décembre 2017.
Depuis le lancement de l’étude The Future of Retirement en 2005, ce sont plus de 194 000 personnes qui ont été interrogées dans le monde.
Financement des retraites : seul un quart des personnes dans le monde épargne régulièrement pour sa retraite
Dans le monde, seules 26% des personnes en âge de travailler épargnent régulièrement pour leur retraite. La France se situe nettement en-deçà de cette moyenne, avec seulement 18% des personnes en âge de travailler agissant de façon similaire, à comparer avec le Royaume-Uni (33%), le Canada (38%) et les États-Unis (40%). À l’échelle internationale, moins d’une personne en âge de travailler sur dix (9%) déclare épargner en vue de futurs soins infirmiers ou de frais de maison de retraite. Cela, en dépit du fait que l’espérance de vie moyenne au niveau mondial a connu un bond de cinq ans et demi entre 2000 et 2016, pour atteindre 72 ans (74,2 ans pour les femmes à comparer avec 69,8 ans pour les hommes).
Difficultés économiques et préférence pour le « présent »
À l’échelle internationale, ce manque de prévoyance semble lié à la faible connaissance du budget global nécessaire à la retraite. Ainsi, la plupart des personnes en âge de travailler interrogées déclarent privilégier leurs besoins financiers immédiats, sans anticiper leur retraite. Dans le monde, 43% des personnes en âge de travailler vivent au jour le jour financièrement, 33% en France, et 42% d’entre elles épargnent pour des objectifs à court terme. La France se situe en dessous de cette proportion. Plus encore, au niveau mondial, plus d’une personne en âge de travailler sur trois (33%) préfère profiter de « l’instant présent » plutôt que d’épargner pour sa retraite. En France, cette proportion chute à 26% des personnes en âge de travailler, à comparer avec la Chine, l’Inde et les États-Unis où les personnes interrogées sont respectivement 47%, 46% et 36% à avoir le même ressenti.
Frontière plus floue entre le temps actif et la retraite
Le manque de prévoyance dans l’épargne est dû à la part significative de personnes en âge de travailler, la retraite n’est pas synonyme d’un arrêt total d’activité : bien au contraire, à l’échelle internationale, 58% des personnes interrogées ont l’intention de continuer à travailler, dans une certaine mesure, à la retraite. C’est en France que cette tendance est la moins représentée, avec seulement 32% des personnes en âge de travailler déclarant vouloir continuer à le faire à la retraite, à comparer avec la Chine (60%), les États-Unis (59%) et le Royaume-Uni (48%). Plus encore, au niveau mondial, ce sont 42% des personnes en âge de travailler qui envisagent de se lancer dans un projet entrepreneurial à la retraite. La France et le Royaume-Uni se situent en queue de peloton avec seulement 18% des personnes interrogées exprimant un souhait similaire, à comparer avec les États-Unis (36%) et l’Inde (54%).
Carence d’informations
Dès lors qu’il s’agit d’appréhender le budget nécessaire à la retraite, seule la moitié des personnes en âge de travailler s’estime bien informée quant au coût des frais liés à un hébergement en maison de retraite. Elles sont encore moins nombreuses (42%) à savoir combien elles devront dépenser pour financer des soins médicaux à domicile. Comparativement, c’est en France que les personnes en âge de travailler sont les mieux informées : elles sont respectivement 65% et 55% à se déclarer conscientes du montant des frais liés à un placement en maison de retraite et aux soins médicaux à domicile.
Les français en âge de travailler considèrent que la retraite est un temps positif
À l’échelle internationale, la perception de la retraite s’avère généralement positive. La plupart des personnes en âge de travailler interrogées espèrent ainsi y trouver une plus grande liberté (72%), s’ouvrir à de nouveaux loisirs (75%) et retrouver la forme physique (59%).
C’est en France que ces proportions sont globalement les plus élevées : les français en âge de travailler sont ainsi respectivement 75% et 76% à envisager la retraite comme une période de plus grande liberté et comme une opportunité de découverte de nouveaux centres d’intérêts. Ils ne sont toutefois que 47% à y voir une opportunité pour renouer avec la forme physique.
Plus encore, les français en âge de travailler sont plus de la moitié (53%) à associer la retraite à la tranquillité. Pour plus d’un tiers d’entre eux, la retraite est également synonyme de relaxation (38%) et de bonheur (33%). Enfin, contrairement aux idées reçues, les français en âge de travailler ne sont que 12% à déclarer associer la retraite à un sentiment d’ennui.
Dans le monde, les femmes sont plus positives que les hommes concernant la retraite. Environ huit femmes en âge de travailler sur dix (78 %) espèrent découvrir de nouveaux loisirs (79 % en France). Les hommes en âge de travailler ne sont que 73% à exprimer une position identique (72% en France).
La moitié des femmes dans le monde craint de ne pas être en mesure de subvenir à ses besoins une fois le temps de la retraite venu
Quelles craintes ?
Au niveau mondial, six femmes en âge de travailler sur dix (60%) s’inquiètent de ne pas être en capacité de payer leurs propres soins médicaux à la retraite, contre 55% des hommes en âge de travailler. Comparativement, en France, ces proportions s’élèvent respectivement à 67% et 56%. Près de la moitié des femmes (47%) pense rencontrer des difficultés pour se débrouiller financièrement, dans l’hypothèse du décès de son conjoint, tandis que les hommes ne sont que 41% à exprimer une crainte similaire. En France, cet écart est encore plus significatif, puisque les femmes et les hommes sont respectivement 51% et 36% à faire part d’une crainte comparable.
Plus de la moitié des femmes en âge de travailler dans le monde (51%) craint de rencontrer des difficultés pour subvenir à ses besoins quotidiens élémentaires – alimentation, chauffage, eau – à la retraite. En France, cette proportion grimpe à 57% (49% des hommes), à comparer avec les États-Unis et le Royaume-Uni où les femmes sont respectivement 48% et 57% à exprimer une crainte identique.
Une préparation financière problématique
Malgré une longévité sensiblement supérieure à celle des hommes, les femmes s’avèrent paradoxalement moins bien préparées que ces derniers à leur retraite.
Dans le monde, seules 29% des femmes en âge de travailler déclarent contribuer beaucoup plus ou un peu plus que leur conjoint à l’épargne du couple pour la retraite. Comparativement, les hommes sont 53% dans cette situation. La France se situe en-deçà de cette proportion, puisque les femmes en âge de travailler ne sont que 13% à déclarer contribuer davantage que leur conjoint, nettement en dessous des hommes (23%).
Près de la moitié des femmes (46 %) ne sait pas non plus combien elle épargne pour sa retraite, ou n’a pas encore commencé à le faire. Un contraste important avec les hommes, qui sont seulement 37% à exprimer un constat comparable.
Les femmes, sous-représentées dans la planification financière du ménage
Dans le monde, les femmes sont toujours sous-représentées dans la planification financière du ménage, les hommes prenant toujours la plupart des décisions financières du foyer.
Parmi les couples en âge de travailler, la gestion du quotidien est le seul type de financement où les femmes ont plus de responsabilités que les hommes, avec 58 % d’entre elles gérant les achats hebdomadaires (55 % en France) contre 32% des hommes (15 % en France).
Les hommes ont tendance à maîtriser davantage l’épargne du couple (51%, contre 42% des femmes), à comparer avec la France où ces proportions atteignent respectivement 35% et 29%.
Cette tendance est également observable en ce qui concerne les décisions d’investissement – 50% des hommes contre 34% des femmes – et les achats les plus importants du ménage (47% des hommes contre 27% des femmes).
Une sous-information chronique
À l’échelle internationale, seules 42% des femmes en âge de travailler s’estiment bien informées quant aux questions financières contre 54% pour les hommes. Cet écart est également significatif en France, les femmes et les hommes en âge de travailler étant respectivement 29% et 41% à exprimer des perceptions comparables. Bien plus, dans le monde, seule une femme sur quatre (27%) estime bénéficier d’une connaissance financière supérieure à celle de son conjoint, alors même que les hommes en âge de travailler sont 49% à exprimer une position comparable. Comparativement, en France, seules 17% des femmes estiment bénéficier d’un niveau de connaissance supérieur à celui de leurs conjoints, là où les hommes sont 37% à le considérer.