L’espérance de vie dans l’OCDE a augmenté de 8,7 ans en 40 ans. L’espérance de vie à la naissance, au cours des 40 dernières années, a augmenté de 8,7 ans en moyenne dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui a présenté jeudi ses indicateurs dans un Panorama de la Santé.
Ainsi, l’espérance de vie a atteint 77,2 ans en 2000, alors qu’elle était de 68,5 ans en 1960. L’espérance de vie a surtout augmenté en Corée du Sud (bond de 23,1 ans entre 1960 et 1999), en Turquie (bond de 20 ans en 40 ans) et au Mexique (gain de 16,6 ans). L’écart entre les sexes était de 5,9 ans en moyenne dans les pays de l’OCDE en 2000 : l’espérance de vie était de 80,1 ans pour les femmes et de 74,2 ans pour les hommes. L’OCDE publie aussi des indicateurs pour l’espérance de vie à 65 ans, « qui a constamment progressé tant pour les hommes que pour les femmes pendant les dernières décennies ». En moyenne, dans les 30 pays de l’OCDE, l’espérance de vie après 65 ans a augmenté de 3,4 ans pour les femmes et de 2,8 ans pour les hommes entre 1970 et 2000. Ainsi en l’an 2000, une personne âgée de 65 ans vivant dans un de ces pays pouvait espérer vivre encore 18,9 ans en moyenne pour les femmes et 15,4 ans pour les hommes. Malgré la diminution des décès dus aux maladies cardiaques constatée depuis les années 1970, les cardiopathies provoquées par l’accumulation de dépôts graisseux sur la paroi interne d’une artère coronaire restent l’une des causes majeures de mortalité et sont responsables de 15 à 25% de l’ensemble des décès dans de nombreux pays. Les plus forts taux de mortalité due à ces maladies sont enregistrés en République slovaque (279 décès pour 100.000 habitants) ainsi qu’en Hongrie et République tchèque (185 et 179 décès). A l’opposé, la Corée du Sud détient le taux le plus bas : 32 décès pour 100.000 habitants. Si le progrès médical a contribué à la réduction de la mortalité, d’autres facteurs sont évoqués, comme la réduction de la consommation du tabac. Mais la tendance à l’augmentation de l’obésité pourrait jouer un rôle inverse.
La proportion de fumeurs quotidiens parmi la population adulte est passée en moyenne de 36% en 1980 à 26% en 2000 au sein de l’OCDE. Ce taux descend à 19% ou 20% dans quatre pays : Australie, Canada, Etats-Unis et Suède. Toutefois le tabagisme féminin a augmenté depuis 1980 en Finlande, en France, en Norvège et en Espagne. Le cancer est la seconde cause majeure de mortalité dans la plupart des pays de l’OCDE après les maladies du système circulatoire : il est responsable de 20 à 30% de tous les décès. Toutefois le taux de décès par cancer a régressé dans la plupart des pays pendant les années 1990, malgré l’augmentation du nombre de nouveaux cas. Ce qui montre que le taux de survie a augmenté.
Facteur important de dégradation de l’espérance de vie en bonne santé lorsqu’elle est excessive, la consommation d’alcool a diminué au sein de l’OCDE, particulièrement en France et en Italie, mais elle a fortement augmenté en Irlande entre 1970 et 2000. Par ailleurs, ce Panorama de la Santé souligne que les dépenses de santé ont « augmenté dans tous les pays de l’OCDE », représentant aujourd’hui « plus de 8% du produit intérieur brut ».
Le rapport de l’OCDE souligne également que l’obésité a fortement augmenté au cours des vingt dernières années dans les pays de l’OCDE et est à présent devenue un problème
de santé majeur. La proportion d’obèses reste très variable, avec des
taux allant de 3% en Corée du sud et au Japon en 2001 à 31% aux Etats-Unis
dès 1999. En Europe, le taux se situe dans une fourchette comprise entre
6% (Norvège) et 19% (Hongrie), exception faite du Royaume Uni (22%) qui
arrive en 3ème position au niveau mondial derrière les Etats-Unis et le
Mexique (24%), et devant l’Australie (21% en 1999).
Le rapport relève cependant qu’aux Etats-Unis, comme en Australie et au Royaume Uni, les taux d’obésité se fondent sur des examens de santé, alors que dans les autres pays ils reposent généralement sur des données fournies par les personnes elles-mêmes, ce qui conduit à sous-estimer la proportion d’obèses. Le taux d’obésité a plus que doublé en Australie et aux Etats-Unis en vingt ans, alors qu’il a triplé au Royaume-Uni, d’après les résultats dans ces trois pays d’examens au cours desquels taille et poids sont mesurés. Dans les pays nordiques et ceux d’Europe continentale, le taux d’obésité a également « considérablement » augmenté, passant notamment au cours des dix dernières années de 6% à 9% en France et en Suède et 8 à 12% en Islande. Même en tenant compte des différences de méthodes de mesures, la proportion d’obèses y reste bien inférieure aux chiffres enregistrés dans les pays anglophones.
La population adulte compte plus de 20% d’obèses en Australie et au Royaume-Uni, ce qui se rapproche des taux enregistré aux Etats-Unis au début des années 90, note l’OCDE, insistant sur les « implications considérables » à l’avenir de l’obésité en termes de santé et de dépenses de santé.