Le Think Tank Matières Grises publie son étude intitulée : « Les personnes âgées en 2030 : portrait-robot de la génération qui vient » avec un tour d’horizon : État de santé, démographie, revenus, territoires, modes de vie : portrait-robot de la génération qui vient.
L’augmentation quantitative de la population âgée est un phénomène connu et identifié par tous depuis longtemps. Elle repose d’abord et avant tout sur l’augmentation continue (mais jusqu’où ?) de l’espérance de vie.
Mais le vieillissement n’est pas un phénomène uniforme. On peut en effet considérer schématiquement 3 types de vieillesse, chaque stade ne correspondant évidemment pas à des limites d’âge identiques pour tous. Seule certitude : dans les années à venir, une triple massification va s’opérer :
• celle, évidente, du nombre de personnes âgées dans leur ensemble : c’est l’effet démographique
• celle, prévisible, du nombre de personnes âgées dépendantes : c’est l’effet épidémiologique
• celle, moins visible, aux contours plus flous mais aux enjeux essentiels, du nombre de personnes âgées en fragilité, c’est-à-dire dans un moment dont la réversibilité est possible et doit être recherchée.
Au-delà de la question du nombre et de l’état de santé et de dépendance des personnes âgées à l’horizon 2030, il est important de savoir où les Français vieilliront demain sur le territoire français.
D’abord parce que le vieillissement est vécu, par les individus concernés et leurs proches, à l’échelle d’un territoire, d’une ville voire d’un quartier. Ensuite parce que les données nationales ne doivent pas masquer les fortes disparités régionales, départementales et même infra-départementales qui permettent d’affirmer que dans certains territoires le défi du vieillissement sera bien plus accentué qu’ailleurs.
Le niveau des revenus d’une personne âgée conditionne évidemment sa faculté à se procurer des produits et services (aide à domicile, recours à un établissement, adaptation de son logement, appareillages…) de nature à pourvoir à sa fragilité au-delà des aides publiques qui peuvent exister. C’est le fameux débat sur le « reste à charge » qui devrait être au cœur du débat législatif de 2019.
Mais les approches par la fragilité, comme les constats régulièrement formulés sur les inégalités du système de santé, indiquent que le niveau de revenu est aussi un déterminant essentiel de l’espérance de vie en bonne santé et de la survenance de la perte d’autonomie.
C’est pourquoi l’évolution attendue des revenus et du niveau de vie des retraités, parfois sujette à inquiétudes plus ou moins fondées, doit être suivie avec attention.