L’assureur Aviva France publie aujourd’hui les résultats de son enquête sur la perception des Français et Européens concernant la retraite.
- Les Français souhaiteraient partir à la retraite à l’âge de 59 ans mais pronostiquent qu’ils ne partiront qu’à 65 ans. Ils sont ainsi les plus « optimistes » quant à leurs souhaits et pronostics, par rapport à leurs voisins européens.
- 43 % des Français pensent que leur pays a le meilleur système de retraite en Europe. Néanmoins, 87 % d’entre eux se disent inquiets concernant l’avenir du système en France, opinion la plus pessimiste en Europe.
- 36 % des Français n’ont jamais entendu parler des mesures destinées à renforcer l’épargne retraite dans la Loi PACTE. Parmi ceux suffisamment informés sur cette loi, 68 % ne croient pas qu’elle parviendra à renforcer l’épargne retraite.
- 44 % des Français plébiscitent le système par capitalisation, résultat en augmentation par rapport à 2013. Pour autant, les produits retraite existants peinent à convaincre.
- Enfin, 70 % des Français pensent qu’ils toucheront moins de 30 000 euros annuels lors de leur retraite. Ils sont, là encore, les plus pessimistes en Europe.
Patrick Dixneuf, Directeur Général d’Aviva France, commente : « L’étude européenne dont nous publions les résultats ce jour nous rappelle tous les paradoxes autour du thème de la retraite en Europe et en France. Si les Français prédisent une baisse très significative de leurs revenus à la retraite, ils ne prennent pas encore les mesures nécessaires pour se constituer une épargne retraite ; s’ils considèrent qu’être propriétaire de leur résidence principale au moment de la retraite suffit, ils omettent le fait qu’ils pensent passer plus de 20 ans à la retraite. »
En France, les souhaits et les pronostics de départ en retraite sont les plus « optimistes » d’Europe
En moyenne, les Français souhaiteraient partir à la retraite à 59 ans mais ils pronostiquent qu’ils ne partiront qu’à 65 ans. La France est le pays d’Europe où le souhait de départ en retraite est le plus tôt, comparé à la moyenne en Europe (61 ans), au Royaume-Uni (61 ans) et à l’Allemagne (62 ans). Les Européens pronostiquent également un départ plus tardif que leur souhait : 66 ans en Allemagne, 67 ans en Europe et 68 ans au Royaume-Uni. La France demeure ainsi le pays où le pronostic de départ est le plus optimiste.
Quant à la durée, 55 % des Français pensent qu’ils passeront au moins 20 ans à la retraite. Néanmoins, cette perception dominante doit être nuancée avec le fait qu’1 personne sur 8 anticipe moins de 10 ans de retraite.
Les Français restent très attachés à leur système de retraite… tout en étant extrêmement pessimistes sur son avenir
Pour ces derniers, la France dispose du meilleur système de retraite en Europe : avec 43 % de citations, ils le placent en 1ère position, 10 points devant le système allemand et plus de 30 points devant le système de retraite britannique. De fait, les Européens ne les contredisent pas et placent effectivement le système de retraite français à un très bon niveau parmi ceux de ses voisins européens : il est classé 2ème ex-aequo avec celui de la Grande-Bretagne, derrière l’Allemagne qui culmine en 1ère position.
Pourtant, 87 % des Français se disent inquiets concernant l’avenir du système de retraite dans leur pays, contrairement aux Allemands (75 %) et aux Britanniques, où seuls 60 % d’entre eux se déclarent inquiets. Ainsi, même si tous les Européens sont inquiets à ce sujet (78 %), les Français sont, avec les Italiens (87 %), les plus pessimistes d’Europe.
Cause ou conséquence de cette inquiétude sur l’avenir du système de retraite : 8 Français sur 10 ne font pas confiance au gouvernement pour mener une réforme des retraites efficace. Corolaire à cette inquiétude globale, 68 % des Français qui sont suffisamment informés sur la Loi PACTE ne croient pas qu’elle parviendra à renforcer l’épargne retraite dans notre pays. Il faut souligner que cette loi est largement méconnue puisque 36 % des Français n’ont jamais entendu parler des mesures destinées à renforcer l’épargne retraite au sein de celle-ci.
Les Français anticipent de plus en plus un système par capitalisation pour le financement de leur retraite
Si les Français privilégient toujours notre système de retraite par répartition, ils sont désormais 44 % à plébisciter le système par capitalisation, ce qui représente une augmentation de 3 points par rapport à 2013.
Les Français pensent également qu’en moyenne les deux-tiers de ce qu’ils toucheront durant leur retraite proviendra de leur régime de retraite plutôt que de leur épargne personnelle. Néanmoins, ils sont parmi les plus pessimistes d’Europe sur la somme qu’ils toucheront durant cette période de leur vie :
70 % d’entre eux pensent qu’ils toucheront moins de 30 000 euros annuels. À l’inverse, les Britanniques sont presque trois fois plus nombreux à penser qu’ils gagneront plus de 40 000 euros (31 %) et sont, inversement, minoritaires (47 %) à penser qu’ils gagneront moins de 30 000 euros.
Ils pensent également qu’ils toucheront, en moyenne, 57 % de leur dernier salaire par leur système de retraite, alors qu’actuellement la réversion moyenne est supérieure à 70 % pour les cas-types sans interruptions longues. Toutefois, cette faiblesse des anticipations sur la pension de réversion est partagée dans tous les autres pays d’Europe et la réversion anticipée est même nettement plus basse qu’en France (48 % en moyenne européenne).
Afin de préparer leur retraite, la stratégie des Français repose principalement sur l’immobilier. Conséquence probable de ces faibles anticipations quant au niveau de sa pension de retraite, dans notre pays, 1 Français sur 2 pense que l’acquisition immobilière est la meilleure stratégie pour préparer sa retraite.
Parmi les autres stratégies jugées pertinentes pour préparer sa retraite, une seule rivalise avec l’immobilier : effectuer sa propre capitalisation. Ainsi, 37 % des Français pensent que le mieux est de mettre de l’argent chaque mois sur un livret. En revanche, toutes les autres stratégies sont largement désavouées, notamment les investissements risqués, que ce soit en bourse (5 %) ou en s’endettant pour profiter de l’effet de levier du crédit (2 %). Les Français souhaitent des solutions simples et sécurisées.