Le nombre de décès va augmenter

Le nombre de décès a augmenté de 7% en France entre 2014 et 2015. Est-ce le début d’une nouvelle période après 70 ans où ils sont restés stables ? Gilles Pison et Laurent Toulemon nous expliquent les raisons de cette stabilité étonnante et de la forte augmentation du nombre de décès dans les prochaines années même si la vie continue de s’allonger.

C’est ce qui ressort du numéro Population & Sociétés n° 531, mars 2016, intitulé « Le nombre de décès va augmenter en France dans les prochaines années ».

La population de la France a augmenté de plus de moitié depuis 70 ans et a vieilli, ce qui aurait dû entraîner une hausse du nombre annuel de décès. Deux facteurs expliquent qu’ils se soient maintenus à peu près constants au cours de cette période. Le premier est l’allongement de la vie, l’espérance de vie à la naissance ayant crû de 3 mois et demi par an en moyenne au cours de la période (passant de 62,5 ans à 82,3 ans sexes confondus entre 1946 et 2014).

Le second est l’effet des classes creuses nées pendant la Première Guerre mondiale. Les naissances ont été près de deux fois moins nombreuses dans les années 1915 à 1919 que pendant les années d’avant et d’après-guerre. L’arrivée de ces classes peu nombreuses aux âges où se concentrent aujourd’hui les décès a entraîné pendant plusieurs décennies un nombre de décès moindre que si ces classes avaient eu des effectifs normaux.

Ces classes creuses étant pratiquement éteintes, cet effet s’essouffle. Ce sont maintenant les générations nombreuses nées pendant le baby-boom qui arrivent aux âges élevés où se concentrent les décès, ce qui va entraîner une hausse importante du nombre de décès dans les prochaines années. Même dans un scénario improbable où des innovations majeures en matière de lutte contre le vieillissement biologique permettraient à l’espérance de vie de faire un bond rapide de 10 à 20 ans, on n’échapperait pas à une forte hausse du nombre de décès quand viendrait le moment de la mort pour les baby-boomers, leurs propres décès n’étant alors retardé que d’une à deux décennies.

 

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