D’après une étude réalisée par CSA Research pour Cofidis, pour les séniors, les difficultés financières ne débutent pas à la retraite : les séniors actifs sont exposés à une situation financière encore plus tendue.
- Les séniors, qu’ils soient actifs ou retraités, émettent une vraie inquiétude sur leur pouvoir d’achat. Les retraités sont particulièrement pessimistes : 80% jugent que leur pouvoir d’achat a diminué au cours des 12 derniers mois (contre 63% des actifs) et 69% estiment qu’il va diminuer au cours des 12 prochains mois (contre 54% des actifs).
- Même si la retraite est une période compliquée du point de vue financier, les séniors actifs sont exposés à une situation financière très difficile, voire plus difficile : la moitié d’entre eux (47%) n’arrive pas à boucler ses fins de mois (contre 35% des retraités) et un tiers d’entre eux (33%) a été à découvert au cours des 12 derniers mois (contre 19% des retraités).
- Cette situation financière particulièrement tendue chez les séniors actifs s’explique par plusieurs facteurs : une précarisation du marché de l’emploi, qui s’accroit avec l’âge (les taux d’activité et d’emploi des séniors sont nettement en deçà des générations plus jeunes, ils sont davantage confrontés au chômage de longue durée, ils travaillent davantage à temps partiel, …) ; des enfants à charge (33% des séniors actifs contre 3% des retraités), et par corrélation un budget consacré au logement nettement supérieur que les retraités ; et une augmentation des dépenses de première nécessité, qui les touche davantage que les retraités
- Au total, les séniors actifs consacrent une part plus importante de leurs revenus aux dépenses de première nécessité (64% de leurs revenus mensuels contre 56% pour les retraités)
Pour pallier leurs difficultés financières et améliorer leur pouvoir d’achat, les séniors actifs déclarent souscrire un crédit à la consommation (16% d’entre eux, principalement pour boucler leurs fins de mois) et emprunter de l’argent à leur entourage (12% d’entre eux contre 6% des retraités) - Ces difficultés financières donnent moins la possibilité aux séniors actifs d’épargner pour leur retraite : 62% des actifs déclarent avoir mis de l’épargne de côté pour leur départ à la retraite (74% des retraités déclarent qu’ils avaient été en mesure de le faire à l’époque)
Les séniors actifs sont toutefois mitigés sur le fait de repousser leur âge de départ à la retraite pour toucher une pension plus importante : 46% d’entre eux y sont favorables
Alors que le mécontentement des retraités sur leur pouvoir d’achat a été au cœur de l’actualité ces derniers mois et que la réforme des retraites est en pleine discussion, Cofidis publie ce jour les résultats de l’enquête « La situation financière des séniors : comparaison entre les actifs et les retraités », réalisée en collaboration avec l’institut CSA Research . Cofidis interroge régulièrement les Français sur leur pouvoir d’achat, leurs arbitrages financiers et de consommation.
Parmi les résultats marquants, on observe que les séniors, qu’ils soient actifs ou retraités, émettent une vraie inquiétude sur leur pouvoir d’achat et sont particulièrement critiques envers l’exécutif : 80% n’ont pas confiance dans le Gouvernement pour améliorer leur pouvoir d’achat (stable entre les actifs et les retraités).
Cette inquiétude est légitime puisque les retraités ont été touchés par une baisse de leur niveau vie ces derniers mois, comme l’attestent plusieurs indicateurs , confirmés par cette étude : 80% d’entre eux jugent que leur pouvoir d’achat a diminué au cours des 12 derniers mois (contre 63% des actifs) et 69% estiment qu’il va diminuer au cours des 12 prochains mois (contre 54% des actifs).
Mais paradoxalement, même si la retraite est une période compliquée du point de vue financier (85% des retraités jugent que leur pouvoir d’achat a diminué depuis leur départ à la retraite), la période qui précède la retraite semble être également difficile, voire plus difficile : la moitié des séniors actifs (47%) n’arrive pas à boucler ses fins de mois (contre 35% des retraités), un tiers d’entre eux (33%) a été à découvert au cours des 12 derniers mois (contre 19% des retraités) et 12% d’entre eux ont emprunté de l’argent à leur entourage au cours des 12 derniers mois (contre 6% des retraités).
Par ailleurs, 72% des séniors actifs ont renoncé à réaliser un achat important ou à mener des projets faute de moyens financiers au cours des 12 derniers mois (contre 67% des retraités).
Ces difficultés financières plus marquées chez les séniors actifs peuvent s’expliquer par plusieurs facteurs : – Une précarisation du marché de l’emploi, qui s’accroit avec l’âge. Les taux d’activité et d’emploi des séniors sont nettement en deçà de celui des générations plus jeunes . Ils sont davantage confrontés au chômage de longue durée et travaillent davantage à temps partiel . – Des enfants à charge (33% contre 3% pour les retraités), ce qui explique qu’ils consacrent un budget nettement supérieur au logement (450 euros par mois en moyenne, contre 221 euros pour les retraités). A noter que 56% des séniors actifs avec des enfants à charge déclarent ne pas avoir assez d’argent pour finir le mois (contre 35% des retraités) et 41% d’entre eux déclarent avoir été régulièrement à découvert au cours des 12 derniers mois (contre 19% des retraités). – Une augmentation des dépenses de première nécessité ces cinq dernières années, qui pèse de plus en plus lourd sur leur budget.
Même si ce phénomène concerne également les retraités, on observe que l’augmentation des postes de dépenses les plus coûteux (comme le logement, l’alimentation ou les impôts) a davantage touché les actifs. Concernant le logement, 27% des actifs estiment que son coût a augmenté ces 5 dernières années (contre 14% des retraités). Concernant l’alimentation, c’est 60% d’entre eux qui jugent que son coût a augmenté ces 5 dernières années (contre 57% des retraités). Enfin, concernant les impôts, 58% d’entre eux déclarent que son coût a augmenté ces 5 dernières années (contre 51% des retraités).
Au total, les dépenses de première nécessité des séniors actifs (logement, alimentation, impôts, santé/assurances, énergie et transports) représentent 1604 euros en moyenne par mois, soit 64% de leurs revenus moyens mensuels. Ces mêmes dépenses représentent 1487 euros pour les retraités, soit 56% de leurs revenus moyens mensuels .
Ces difficultés financières donnent moins la possibilité aux séniors actifs d’épargner pour leur retraite 62% des actifs déclarent avoir anticipé leur départ à la retraite avec de l’épargne de côté contre 74% des retraités.
En pleine discussion sur la réforme des retraites et alors que l’âge moyen du départ à la retraite recule d’années en années , les séniors actifs (46%) sont mitigés sur le fait de repousser leur âge de départ à la retraite pour toucher une pension plus importante. Les CSP+ y sont plus favorables (51%) que les CSP- (41%).
Pour pallier leurs difficultés financières et améliorer leur pouvoir d’achat :
– 15% des séniors (soit 4 millions de personnes ; 16% des actifs et 15% des retraités) ont contracté un crédit à la consommation au cours des 12 derniers mois. Ils l’ont souscrit principalement auprès d’un organisme spécialisé (65%), loin devant les banques (33%) et les banques en ligne (2%). Les motifs de souscription des séniors actifs sont « boucler leurs fins de mois » (34%), l’achat d’un véhicule (30%) et « financer un coup dur » (28%).
– Les séniors font également preuve d’astuces : profiter des soldes ou des ventes privées pour faire ses achats (66% des actifs et 63% des retraités), acheter en promotions ou des marques distributeurs pour faire des économies (57% des actifs et 62% des retraités), participer à un programme de fidélité (45% des actifs et 38% des retraités) et acheter/revendre un produit d’occasion (45% des actifs et 33% des retraités).
« Les retraités sont très pessimistes sur leur pouvoir d’achat. C’est légitime puisqu’ils ont subi une baisse de leur niveau de vie ces derniers mois. Paradoxalement, les séniors actifs sont moins pessimistes alors qu’ils sont confrontés à une situation financière plus compliquée. Cette période d’une dizaine d’années avant le départ à la retraite est particulièrement tendue. Les séniors actifs sont en effet confrontés à une précarisation du marché de l’emploi qui s’accroit avec l’âge et ont souvent encore des enfants à charge. Les dépenses de première nécessité, comme le logement et l’alimentation, pèsent donc très lourd sur leur budget. Pour pallier leurs difficultés financières, 16% des séniors actifs souscrivent un crédit à la consommation, dont plus d’un tiers pour boucler leurs fins de mois », déclare Céline François, Directrice Marketing de Cofidis France.
La situation financière des seniors
Les séniors émettent de vraies inquiétudes : 74% jugent que leur pouvoir d’achat a diminué au cours des 12 derniers mois, notamment les personnes âgées de 75 ans et plus (81%). 64% estiment qu’il va diminuer au cours des 12 prochains mois, notamment les personnes âgées de 75 ans et plus (75%).
Ils sont très critiques envers l’exécutif : 80% n’ont pas confiance dans le Gouvernement pour améliorer leur pouvoir d’achat – 82% des actifs et 80% des retraités).
Les mesures prises par le Gouvernement pour améliorer le pouvoir d’achat ne sont pas plébiscitées : 27% des séniors jugent que la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des ménages, aura un impact sur leur pouvoir d’achat ; 17% d’entre eux estiment que la réforme du « reste à charge zéro » aura un impact sur leur pouvoir d’achat ; seuls 14% d’entre eux jugent que l’annulation de la hausse de la CSG pour les retraités touchant moins de 2000 euros par mois, aura un impact sur leur pouvoir d’achat.
Parmi les séniors, les retraités sont particulièrement pessimistes. Même si la retraite est synonyme de soulagement (pour 36% d’entre eux) et de joie (pour 31% d’entre eux), le sentiment d’inquiétude est aussi présent chez les retraités (pour 19% d’entre eux).
Cette inquiétude est légitime puisque :
Le départ à la retraite est une période charnière où ils subissent mécaniquement une baisse de revenus : 85% des retraités jugent que leur pouvoir d’achat a diminué depuis leur départ à la retraite.
Les retraités ont été touchés par une baisse de niveau vie, comme l’attestent plusieurs indicateurs , confirmés par cette étude : 80% jugent que leur pouvoir d’achat a diminué au cours des 12 derniers mois (contre 63% des actifs) et 69% estiment qu’il va diminuer au cours des 12 prochains mois (contre 54% des actifs).
Les séniors actifs sont confrontés à des difficultés financières importantes
Même si la retraite est une période compliquée du point de vue financier, la période qui la précède semble être également difficile, voire plus difficile :
– La moitié des séniors actifs (47%) n’arrive pas à boucler ses fins de mois (contre 35% des retraités), notamment les employés (59%), les personnes seules (55%) et les femmes (52%).
– Un tiers d’entre eux (33%) a été à découvert au cours des 12 derniers mois (contre 19% des retraités), notamment les employés (43%) et les CSP- (42%).
– 12% d’entre eux ont emprunté de l’argent à leur entourage au cours des 12 derniers mois (contre 6% des retraités), notamment ceux ayant leurs parents à charge (27%) et les CSP- (15%).
Par ailleurs, 72% des séniors actifs ont renoncé à réaliser un achat important ou à mener des projets faute de moyens financiers au cours des 12 derniers mois (contre 67% des retraités), notamment ceux ayant leurs parents à charge (85%) et les femmes (80%).
Les séniors actifs ont principalement renoncé à la rénovation de leur logement (pour 45% d’entre eux), à une activité de loisirs / une sortie (pour 33% d’entre eux) et à un achat de vêtement (pour 32% d’entre eux).
Plusieurs facteurs expliquent la situation financière particulièrement tendue des séniors actifs
Ces difficultés financières plus marquées chez les séniors actifs, par rapport aux retraités, peuvent s’expliquer par :
Une précarisation du marché de l’emploi, qui s’accroit avec l’âge
En moyenne en 2018, 56% des personnes âgées de 55 à 64 ans sont actives en France (hors Mayotte) : 52,1% sont en emploi et 3,8% sont au chômage. Cette moyenne résulte d’un taux d’activité élevé à 55 ans qui décroît rapidement à partir de 59 ans. Alors que 77,2 % des 55-59 ans sont actifs, ils ne sont plus que 33,5 % parmi les 60-64 ans .
Les séniors sont également davantage confrontés au chômage de longue durée. En 2018, comme depuis 2003, la part des chômeurs de longue durée est nettement plus élevée pour cette catégorie de la population: 60,2 % des 55 ans ou plus au chômage le sont depuis au moins 1 an, contre 41,8 % pour l’ensemble des chômeurs de 15 à 64 ans11.
Ils sont également plus nombreux à travailler à temps partiel : 25,5 % des 55 ans ou plus en emploi sont à temps partiel en 2018, contre 18,5 % pour l’ensemble des personnes en emploi en 201811.
Des enfants à charge (33% contre 3% pour les retraités), ce qui explique qu’ils consacrent un budget nettement supérieur au logement (450 euros par mois en moyenne, contre 221 euros pour les retraités)
56% des séniors actifs avec des enfants à charge déclarent ne pas avoir assez d’argent pour finir le mois (contre 35% des retraités), 41% déclarent avoir été régulièrement à découvert au cours des 12 derniers mois (contre 19% des retraités) et 78% ont renoncé à réaliser un achat important ou à mener des projets faute de moyens financiers au cours des 12 derniers mois (contre 67% des retraités).
Une augmentation des dépenses de première nécessité ces cinq dernières années, qui pèse de plus en plus lourd sur leur budget.
Même si ce phénomène concerne également les retraités, on observe que l’augmentation des principaux postes de dépenses a touché une part plus importante d’actifs.
Parmi les postes de dépenses les plus coûteux :
- Logement : 27% d’entre eux estiment que ce poste a augmenté ces 5 dernières années (contre 14% des retraités).
- Alimentation : 60% jugent que ce poste a augmenté ces 5 dernières années (contre 57% des retraités).
Impôts : 58% déclarent que ce poste a augmenté ces 5 dernières années (contre 51% des retraités).
Concernant les autres postes de dépenses :
- Énergie : 71% estiment que ce poste a augmenté ces 5 dernières années (stable par rapport aux retraités).
- Transports : 69% estiment que ce poste a augmenté ces 5 dernières années (contre 63% des retraités).
- Loisirs : 27% jugent que ce poste a augmenté ces 5 dernières années (contre 24% des retraités).
- Habillement : 26% estiment que ce poste a augmenté ces 5 dernières années (contre 16% des retraités).
- Équipement de la maison : 26% estiment que ce poste a augmenté ces 5 dernières années (contre 20% des retraités).
- La hausse des dépenses de santé/assurances semble avoir touché davantage les retraités (76% d’entre eux contre 71% des séniors actifs au cours des 5 dernières années). On observe la même tendance pour les dépenses liées aux télécommunications (36% des retraités estiment que ce poste a augmenté au cours des 5 dernières années, contre 32% des séniors actifs).
Au total, les dépenses de première nécessité des séniors actifs (logement, alimentation, impôts, santé/assurances, énergie et transports) représentent 1604 euros en moyenne par mois, soit 64% de leurs revenus moyens mensuels. Ces mêmes dépenses représentent 1487 euros pour les retraités, soit 56% de leurs revenus moyens mensuels .
Des difficultés financières qui pénalisent la préparation de la retraite
Ces difficultés financières donnent moins la possibilité aux séniors actifs d’épargner pour leur retraite 62% d’entre eux déclarent avoir anticipé leur départ à la retraite avec de l’épargne (contre 74% des retraités), notamment les cadres/professions libérales (79%), les CSP+ (71%) et hommes (68%).
En pleine discussion sur la réforme des retraites et alors que l’âge moyen du départ à la retraite recule d’années en années , les séniors actifs (46%) sont mitigés sur le fait de repousser leur âge de départ à la retraite pour toucher une pension plus importante. Les CSP+ y sont plus favorables (51%) que les CSP- (41%).
Les séniors s’organisent pour pallier leurs difficultés financières et améliorer leur pouvoir d’achat
Pour pallier leurs difficultés financières et améliorer leur pouvoir d’achat, les séniors s’organisent :
15% d’entre eux (soit 4 millions de personnes ; 16% des actifs et 15% des retraités) ont contracté un crédit à la consommation au cours des 12 derniers mois. Ils l’ont souscrit principalement auprès d’un organisme spécialisé (65%), loin devant les banques (33%) et les banques en ligne (2%).
Le principal motif de souscription pour les séniors actifs est de boucler leurs fins de mois (34%), notamment les employés (45%) et ceux ayant des enfants à charge (45%). Les autres raisons sont l’achat d’un véhicule (30%) et le financement d’un coup dur (28%), notamment les CSP- (39%).
Les séniors font également preuve d’astuces : profiter des soldes ou des ventes privées pour faire ses achats (66% des actifs et 63% des retraités), acheter en promotions ou des marques distributeurs pour faire des économies (57% des actifs et 62% des retraités), participer à un programme de fidélité (45% des actifs et 38% des retraités) et acheter/revendre un produit d’occasion (45% des actifs et 33% des retraités).
(1) Ces montants sont basés sur du déclaratif et concernent les revenus nets mensuels avant prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu si la personne interrogée est concernée. Ils incluent les revenus des personnes interrogées qui travaillent à temps partiel et à temps complet (28% des femmes déclarent travailler à temps partiel vs. 8% des hommes). Ils n’incluent pas les aides financières / allocations perçues (35% des femmes et 13% des hommes déclarent toucher des aides financières / allocations. Le montant de ces aides est de 362 euros par mois en moyenne pour les femmes et 318 euros par mois en moyenne pour les hommes).
(2) Enquête Cofidis / CSA, Portrait-robot des emprunteurs, mai 2018.