« Jean-Yves Maurel : Les Seniors, une des cibles de OuiKAN »

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Faire faire ses courses par une tierce personne pour ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas les faire, c’est l’idée développée par la start-up fondée par Jean-Yves Maurel, un ancien de la grande distribution.

Pouvez-vous vous présenter ?

J’ai 55 ans et j’ai passé 18 ans chez Auchan à divers postes de direction notamment en innovation et sur des projets internationaux. Cela m’a permis de bien comprendre le fonctionnement de la distribution et aussi de bien appréhender le marché et son évolution.

Vous dirigez la société OuiKAN, pouvez-vous nous présenter le service proposé ?

Le cheminement de l’idée de OuiKAN a démarré avec le constat, que de plus en plus de personnes ne veulent pas faire leurs courses, parce qu’elles sont débordées ou qu’elles ont autre chose à faire, mais aussi des personnes qui ne peuvent pas parce qu’elles sont vieillissantes et qu’elles ont des problèmes de santé ou de mobilité.

Le deuxième constat est que les solutions qui sont actuellement proposées par la distribution, notamment le e-Commerce, le Drive et la livraison, répondent seulement en partie au problème, mais aucune d’elles n’y répond totalement. Les solutions qui sont liées à l’e-commerce ou au drive proposent une offre de produits limitée par rapport à ce que nous pouvons trouver dans les commerces et notamment dans les grandes surfaces. De plus, la livraison peut engendrer des coûts supplémentaires.

Donc ces solutions ne répondent pas totalement à l’envie des personnes qui veulent faire leurs courses tout ayant du choix et sans se déplacer.

Le troisième constat est que de plus en plus de personnes sont intéressées par le numérique et en même temps recherchent du lien social.

Et à la périphérie de l’ensemble, nous avons le contexte du vieillissement démographique avec une partie des personnes âgées qui peut se sentir isolée en raison de son lieu d’habitation ou de sa santé.

Donc, nous avons créé un dispositif qui permet de vraiment s’affranchir de la contrainte des courses, sans pour autant renoncer au choix que l’on peut trouver en magasin.

Ensuite, lorsque vous étudiez les solutions qui existent comme le drive ou l’e-commerce ou la livraison des courses, vous pouvez noter que les distributeurs ne veulent pas augmenter leurs prix. Or, ce sont des services qui leur coûtent, qui dégrade la rentabilité ou qui nécessite de mettre en place des options, comme des montants minimums pour offrir la livraison.

Pour notre solution, si nous nous étions contentés de mettre en relation la personne qui souhaite faire faire ses courses avec le « shoppeur » (la personne qui fait les courses), nous nous serions heurté également au coût du shoppeur comme les frais d’essence, par exemple.

Ainsi, notre idée a été de dire que les distributeurs dépensent déjà pour le fonctionnement de leur drive, e-commerce et livraison des courses à domicile et qu’ils seraient, peut-être, enclins à participer au financement du shoppeur.

Ainsi, notre service fonctionne à 3, avec le distributeur qui participe au financement du service proposé.

C’est à dire que le shoppeur est payé par le magasin ?

Avec ma connaissance du secteur la distribution, du fonctionnement des drives et des livraisons traditionnelles, je savais qu’il ne fallait surtout pas se connecter au système informatique des distributeurs.

Alors, nous nous sommes orientés vers une solution originale et souple : l’utilisation de la carte de fidélité.

La personne qui demande à faire faire ses courses, va renoncer à ses avantages indirects de la carte de fidélité : la cagnotte, les bons de réduction, etc. Cela représente environ 5 euros pour un montant de courses de 100 euros.

Du côté des distributeurs, par exemple dans le cadre des partenariats que nous avons avec Auchan et Carrefour, ils ajoutent 5 % du montant des courses sur le compte du shoppeur.

Au final, le compte du shoppeur est crédité d’environ 10 % du montant des courses qu’il réalise.

Pour vous, les Seniors étaient des clients naturels de votre service ?

Nous avions identifié deux cibles : d’une part, effectivement, les Seniors et ensuite les familles surbookées.

En complément, nous constatons une sur-représentation des jeunes seniors parmi les shoppers, qu’ils soient encore actifs ou déjà à la retraite. Ces « shoppeurs Seniors » veulent essentiellement garder un lien social avec leur environnement.

Cependant, en termes de clients, nous avons pour le moment une sur-représentation de familles surbookées par rapport aux Seniors.

 

 


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