Invisible mais incontournable : Quand le Vieillissement devient un Atout

Benoit Goblot
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Aujourd’hui, je voudrais vous parler de l’événement de l’été, les jeux olympiques et surtout des jeux paralympiques.

Par Benoît Goblot, Directeur de l’Agence Matinal

Puis, vous parler un peu de politique, mais rassurez-vous sans faire de politique.

Et pour finir, je vous propose quelques vers d’un très beau poème de Victor Hugo Cet été a été rythmé par nos Jeux olympiques de Paris 2024, 100 ans après ceux de 1924. Le parallèle a souvent été fait entre ces deux dates et de nombreux commentateurs laissaient à penser qu’entre ces deux dates, la France n’avait pas accueilli les Jeux.

Or, en 1968, les JO d’hiver avaient lieu à Grenoble et voyaient couronner le triple médaillé d’or Jean-Claude Killy. Et en 1992, Albertville organisait les JO avec à sa tête un certain Michel Barnier !

Il y a une dimension morale dans les jeux paralympiques, On parle d’inclusion, de solidarité qui rentre en compte désormais dans les Jeux Olympiques, ce qui n’était pas dans le schéma mental des grecs.

C’est sûr qu’il n’y aurait pas eu de jeux paralympiques dans un monde violemment aristocratique. Aujourd’hui, il y a une dimension morale, mais avant tout ces athlètes sont formidables sur le plan sportif.

Il y a une véritable dimension de travail pour arriver au sommet de sa discipline et en être récompensé car on lutte contre une nature qui a été abimée par un accident ou une maladie. Ces Jeux constituent un modèle formidable de ce qui peut être fait pour l’ensemble de nos congénères en France et partout dans le monde.

Mais il reste la question d’après : que va-t-on faire pour intégrer davantage et mieux ces personnes qui ont des difficultés ?

Le parallèle avec les personnes âgées est évident. Il est temps de regarder notre société les yeux dans les yeux. Notre société vieillit et ce n’est pas une tare, car ces personnes âgées ont d’abord été jeunes, puis actives et ont participé à la création de richesse. Lorsqu’elles quittent le monde du travail, elles basculent souvent dans le bénévolat, ce qui est souvent valorisé financièrement et de manière incroyable.

Le vieillissement de la population est une chance pour nos entreprises avec la création, la production et la distribution de services et produits dédiés.

A quand les Jeux Seniors afin de montrer les exploits quotidiens réalisés par des personnes âgées ?

Parlons un peu de politique

La nomination de Michel Barnier est, je l’espère une bonne chose pour notre pays, c’est un homme d’un certain âge, 73 ans, c’est un homme d’expérience, un homme qui a une trajectoire cohérente, comme Cazeneuve qui n’est pas un gamin non plus, 61 ans. Sans oublier que tous les deux sont des baby-boomers, dont je répète souvent qu’ils ne sont pas près de lâcher les commandes. Ils ont fait la société à leur image et voudront en garder le contrôle jusqu’au bout. D’ailleurs, Mélenchon est également âgé de 73 ans. Et il ne semble pas vouloir lâcher la bride non plus.

Alors que ces dernières années, voire ce deniers mois entre Gabriel Attal, Jordan Bardella, voire Lucie Castets, des jeunes hommes et des jeunes femmes occupaient le devant de la scène ; et leur âge était le gage de leurs qualités immenses et la réponse à toutes les questions qui se posent à nous. Mais certains les voient comme des gamins qui parlent sans

arrêt, qui ne font pas ce qu’ils disent et ne disent pas ce qu’ils font, et qui décridibilisent la politique. L’expérience ne se remplace pas.

Le Premier Ministre le plus âgé de la Ve République a remplacé le plus jeune.

Autre sujet de réflexion : la réforme des retraites et l’âge pivôt de 64 ans. Ce sujet est au centre des promesses de nombreux partis politiques, notamment des extrêmes, et devra être traité par un homme qui démarre sa carrière de Premier Ministre à 73 ans. Sacré pied de nez.

Evidemment, il ne faut pas oublier la pénibilité de certains métiers, et j’en connais, ni la différence entre travail choisi et travail subi.

Victor Hugo

Booz était couché de fatigue accablé ;
Il avait tout le jour travaillé dans son aire ;
Puis avait fait son lit à sa place ordinaire ;
Booz dormait auprès des boisseaux pleins de blé.
Ce vieillard possédait des champs de blés et d’orge ; Il était, quoique riche, à la justice enclin ;
Il n’avait pas de fange en l’eau de son moulin ; Il n’avait pas d’enfer dans le feu de sa forge.
Sa barbe était d’argent comme un ruisseau d’avril.
Sa gerbe n’était point avare ni haineuse ;
Quand il voyait passer quelque pauvre glaneuse :
Laissez tomber exprès des épis, disait-il.
Cet homme marchait pur loin des sentiers obliques, Vêtu de probité candide et de lin blanc ;
Et, toujours du côté des pauvres ruisselant,
Ses sacs de grains semblaient des fontaines publiques.
Booz était bon maître et fidèle parent ;
Il était généreux, quoiqu’il fût économe ;
Les femmes regardaient Booz plus qu’un jeune homme, Car le jeune homme est beau, mais le vieillard est grand.
Le vieillard, qui revient vers la source première,
Entre aux jours éternels et sort des jours changeants ; Et l’on voit de la flamme aux yeux des jeunes gens, Mais dans l’œil du vieillard on voit de la lumière.


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