Il n’y a pas d’âge limite pour entreprendre (Etude BPI)

entrepreneur seniors etude bpi

Et si les entrepreneurs seniors étaient l’un des viviers les plus prometteurs du moment ?
C’est ce que confirme l’étude publiée par Bpifrance Le Lab, dévoilée le 11 avril 2025, à partir d’une enquête menée auprès de 1 347 dirigeants d’entreprise âgés de 18 à 72 ans.

À rebours des stéréotypes, l’âge ne freine pas l’entrepreneuriat – il le renforce. Explications.


Seniors entrepreneurs : un état d’esprit plus fort avec l’âge

Les données sont claires :

  • Les entrepreneurs de plus de 50 ans ont les mêmes ambitions stratégiques que leurs cadets.
  • Ils déclarent le même goût du risque, la même capacité à innover et la même volonté de croissance.
  • Mais surtout, leur niveau de satisfaction augmente avec l’âge : ils sont plus de 40 % à se dire « très satisfaits » de leur rôle de dirigeant après 50 ans (contre moins de 30 % avant).

Un avantage caché : santé et sérénité

Contrairement aux idées reçues :

  • Les entrepreneurs seniors dorment mieux, se déclarent en meilleure santé physique et mentale, y compris après 70 ans.
  • Leur résilience face au stress entrepreneurial est plus élevée : ils ont traversé des crises, vécu des redressements, géré des conflits. Ils savent faire face.

« L’expérience paie. Et le réseau ouvre des portes », souligne Elise Tissier, directrice de Bpifrance Le Lab.


Le financement : une peur plus qu’un frein

S’ils craignent d’être désavantagés (64 % des 50+, 68 % des 60+ le pensent), les faits contredisent ce ressenti :

  • Les entrepreneurs seniors ne rencontrent pas plus de difficultés d’accès au financement que les plus jeunes.
  • Le véritable critère est le profil de l’entreprise, son ancienneté, sa taille ou sa trajectoire (reprise ou création).

À noter : après 60 ans, il devient indispensable d’avoir pensé sa succession pour rassurer investisseurs ou banques (associés plus jeunes, managers à faire monter au capital…).


Trois profils d’entrepreneurs seniors

L’étude distingue trois grandes figures :

1. L’entrepreneur de carrière

Il a créé ou repris son entreprise jeune et continue à la piloter avec les années.

2. L’entrepreneur de seconde carrière

Ancien cadre d’un grand groupe, il se lance après un tournant professionnel, souvent avec une posture de repreneur.

3. Le chercheur entrepreneur

Issu du monde académique ou scientifique, il fonde une startup (souvent deeptech) par passion pour l’innovation.


Les femmes seniors : plus nombreuses, mais encore confrontées à une double difficulté

Fait marquant de l’étude :

  • Les femmes représentent 22 % des primo-entrepreneurs seniors, bien plus que leur part habituelle dans la direction des PME-ETI (12 %).
  • Elles se lancent plus tardivement que les hommes : 30 % après 50 ans contre 21 % pour les hommes.
  • Elles déclarent une levée de fonds plus difficile (30 % contre 19 % pour les hommes seniors).

Leurs entreprises sont généralement :

  • Plus petites (moins de 10 salariés),
  • Plus souvent familiales,
  • Moins portées sur la reprise externe.

Leur motivation est souvent sociétale : 27 % d’entre elles veulent créer un impact positif (contre 17 % des hommes).


Un message clair pour les acteurs du marché

« À rebours du salarié senior, l’entrepreneur senior voit son horizon s’élargir : son âge devient un capital. »

Cette phrase de Nicolas Dufourcq, Directeur général de Bpifrance, résume parfaitement la conclusion de l’étude.

Les seniors ne doivent pas être vus comme une population à soutenir, mais comme un réservoir de valeur stratégique pour l’économie :

  • Prêts à entreprendre.
  • Dotés d’un réseau.
  • Forts d’une expérience rare.

Ils représentent une opportunité majeure pour les politiques de reprise d’entreprise, mais aussi pour l’innovation, y compris dans la deeptech.


Méthodologie

  • 1 347 entrepreneurs interrogés entre novembre 2023 et février 2024, dont 939 âgés de plus de 50 ans.
  • 60 entretiens qualitatifs avec des dirigeants, experts, financeurs et banquiers.
  • Analyse sémiologique de l’écosystème entrepreneurial senior.

À retenir

  • Il n’y a pas d’âge limite pour entreprendre.
  • L’âge apporte plus de satisfaction, plus de force mentale, et un recul stratégique utile.
  • Les acteurs de l’innovation, du financement et de l’accompagnement doivent intégrer cette réalité dans leur approche.
Newsletter AgeEconomie

Laisser un commentaire