Selon une étude « Le funéraire de demain » réalisée pour Le Voeu, les Français souhaitent une évolution forte du funéraire, notamment vers plus d’écologie, à l’instar de ce qui se pratique ailleurs en Europe. Un dernier geste, en faveur de l’environnement, avec des obsèques écologiques ? Interrogés pour la première fois sur ce thème, 70% des Français se montrent intéressés par des « funérailles vertes ».
Le Voeu a interrogé des français sur le thème du funéraire et de l’écologie. Les opinions exprimées témoignent d’une véritable sensibilité pour des « funérailles vertes », accréditant l’engagement du Voeu en faveur d’une démarche plus respectueuse de l’environnement.
Parce que « c’est à chacun d’entre nous d’agir pour l’environnement », Le Voeu souhaite interpeller les pouvoirs publics français sur la nécessité d’adopter dès à présent une véritable démarche éco citoyenne dans le secteur funéraire. Et en faire un nouvel acteur moteur, en faveur du développement durable.
En Europe, des modèles à suivre
« La France accumule un retard par rapport à ses voisins européens et anglo-saxons » explique Le Voeu. Dans ces pays, la démarche respectueuse de l’environnement intègre déjà tous les aspects de la filière : utilisation de matériaux composites pour les articles funéraires (cercueils en papier, en carton, en herbe de mer, capitons biodégradables…), modes de crémation verte, création de cimetières paysagers et forestiers… pour répondre au plébiscite croissant du public en faveur d’un retour à la nature.
Crémation et environnement relèvent d’une même philosophie. Ils témoignent d’un profond changement de mentalités en faveur d’une vision hygiéniste du corps et du respect de la nature. Les pays qui enregistrent les plus forts taux de crémation (72% au Danemark, 70% en Grande-Bretagne, 69% en Suède, 52% aux Pays- Bas, 43% en Allemagne…) sont également ceux qui intègrent déjà la dimension environnementale au cœur des funérailles.
En France, la crémation est une pratique en forte progression, représentant déjà 28% des obsèques en 2007 (source AFIF), avec une surreprésentation dans les grandes villes. Ce taux, qui reste encore un des plus faibles d’Europe, devrait atteindre 50% des décès à l’orée 2030 (source CREDOC). Oublié des débats publics actuels, le funéraire écologique en France est appelé à s’imposer comme un enjeu majeur à court terme, en réponse au développement exponentiel de la crémation.
Les obsèques, source de pollutions multiples
60% des Français estiment que l’environnement doit être pris en compte dans l’organisation des funérailles. Une prise de conscience nouvelle en réponse à une réalité : les obsèques peuvent constituer une source de pollution importante, même s’il n’existe à l’heure actuelle aucune étude approfondie sur le sujet. Si le choix de la crémation témoigne souvent d’une préoccupation environnementale de la part du particulier, ce mode de sépulture représente paradoxalement une source de pollution majeure. Rejet de gaz toxiques, poussières de mercure, consommation considérable d’énergie pour la combustion du corps… Plus « propre », l’inhumation n’en reste pas moins vecteur de toxicité. L’usage de solvants dans les colles, les poignées et ornements métalliques, le vernis des cercueils, les capitons et autres articles funéraires non biodégradables… ont une répercussion directe sur l’environnement.
Certains pays européens encadrent ces risques avec une législation adaptée. Ainsi au Danemark, les cercueils vernis sontils désormais interdits. En Italie, les décorations et ornements sont retirés. En Allemagne, le défunt doit être vêtu avec des habits biodégradables…
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