Frédérique Laville-Leroy (Directrice marketing Essilor) :  » Assumer sa presbytie c’est aussi avoir une gestuelle plus moderne »

Partager cet article

Pouvez vous nous présenter Essilor ?

Essilor est une société Française qui est aujourd’hui largement internationalisée puisque la France ne représente plus que 10 % de son CA mondial. Nous sommes présents à travers le monde, sur le continent Asiatique, aux USA et en Amérique du Sud depuis très longtemps, nous nous développons également aujourd’hui beaucoup en Europe de l’Est.

Notre spécialité c’est le verre ophtalmique. Celui qui corrige les défauts visuels, qui constitue les lunettes. Nous sommes leaders du marché des verres ophtalmiques (25% de part de marché mondial) et 5 % de notre CA est consacré à la R&D, c’est-à-dire autant que sont capables de faire les n°2 et n°3 du marché.

J’imagine qu’une très grande partie de vos clients finaux ont plus de 50 ans ?

Il se passe quelque chose aux alentours de 47 ans : tout le monde devient presbyte. C’est la difficulté à voir de près en vieillissant. Généralement les premiers signes arrivent aux alentours de 42 ou 43 ans, mais sans gêne précise. C’est évolutif aux alentours de 60 ans au maximum. Ensuite, la vue reste à peu près la même.

En France, il y a environ 60% de la population qui porte des lunettes et au cœur de cette cible, il y a 22 Millions de presbytes.

Cela arrive à un moment assez difficile de la vie car il s’agit de la période où l’on se trouve dans la force de l’âge, entre 40 et 50 ans.

C’est d’ailleurs très intéressant de constater que les personnes qui portent des lunettes depuis toujours, vont passer ce cap de façon quasi inaperçue.  Les gens qui n’ont jamais porté de lunettes, par contre, le vivent vraiment comme un signe de vieillissement. Le regard des autres est d’ailleurs très important et le phénomène est presque vécu comme un traumatisme. Cet accessoire très banal que sont les lunettes, prend alors une dimension très importante chez ces personnes là.

Les 50+ représentent donc pour nous une cible très importante, et très particulière. Sur un plan psychologique ce sont des gens qu’il faut particulièrement bien prendre en charge car le traumatisme est déjà suffisamment important pour que nous n’en rajoutions pas.

J’ai beaucoup entendu parler des problèmes rencontrés par les consommateurs pour réussir à s’adapter aux verres de presbytes, avez vous des projets innovants dans ce domaine ? La première chose, consiste déjà à s’habituer à porter de lunettes sur son nez pour toutes les personnes qui ne portaient pas de lunettes avant.  Ensuite, 3 solutions existent : les lunettes loupes ou les verres unifocaux : beaucoup de personnes commencent avec cela avant de franchir le cap du verre progressif. Enfin, la monture équipée de verres progressifs.

Il y a une légende qui veux que le verre progressif demande une effort d’adaptation : c’était vrai au début, plus aujourd’hui.

Essilor a inventé le verre progressif connu sous la marque Varilux, et tout notre travail depuis 50 ans a été de faire en sorte qu’il n’y ait plus de problèmes d’adaptation.  Il y a eu énormément de progrès qui ont été faits. La dernière génération que nous avons lancée début 2006 est les verres Varilux Physio, qui va encore plus loin d’un point de vue technologique, et nous arrivons à une netteté d’image et un confort formidable. Les porteurs ont l’impression de ne plus porter de lunettes tellement leur vision est naturelle avec ces nouveaux verres.

La presbytie est , comme vous me l’avez dit, un signe de vieillissement… Oui c’est sur, c’est un signe de l’âge qui apparaît en même temps que d’autres comme la ménopause.  Une vraie jolie paire de lunettes est bien plus ‘jeune’ que des lunettes posées sur le bout du nez ! Assumer sa presbytie c’est aussi avoir une gestuelle plus moderne.

Savez-vous combien de temps faut-il au client final pour se décider à s’équiper de lunettes, à franchir le cap ? Il peut mettre 2 à 3 ans pour ceux qui ne portent pas de lunettes, pour plusieurs raisons :  D’abord le fait qu’il ne comprend pas vraiment ce qu’il lui arrive quand il ne porte pas encore de lunettes.  Ensuite, il faut avoir un rendez vous chez l’ophtalmologiste, le délai étant parfois très long. Enfin, les problèmes de vision ne sont souvent pas des situations d’urgences, en comparaison aux maux de dents ou autres : le patient prend donc plus souvent son temps pour s’en occuper, malgré la gêne occasionnée.

Quelle est votre position sur le « coupe de gueule de l’Asnav » ? 

C’est le Comité Interne de l’Optique qui est derrière toute cette campagne. C’est la première fois que toute la profession s’est mobilisée.

Ce qui serait grave c’est que les lunettes perdent leur statut de produits de santé. Et c’est ce pourquoi nous nous mobilisons tous aujourd’hui.

Notre métier est complexe : c’est un métier de pouvoir conseiller un verre, et seul l’opticien est aujourd’hui habilité à le faire, seul l’ophtalmologiste est capable de déceler des pathologies graves chez ses patients.

Pour nous, sortir les lunettes du domaine de la santé, c’est ne plus donner à ceux qui ont des défauts visuels la qualité de vue dont ils ont besoin et çà c’est grave.

Avez-vous des projets de développement à court terme ?

Nous étendons la gamme autour de notre dernier né : Varilux Physio.

Nous avons sorti une version supplémentaire depuis le début de l’année, Varilux Physio Fit. C’est un verre qui nécessite la prise de 5 mesures afin de donner une vision de près encore plus précise au porteur.
Nous lancerons en juin Varilux Physio Short, un verre destiné aux presbytes qui souhaitent porter des petites montures. Encore une fausse image des verres progressifs à combattre : pas besoin de grandes montures pour porter des verres progressifs ; on peut être à la mode et suivre ses envies mêmes après 45 ans… !
Cette année nous allons également sortir la quatrième génération de notre verre haut de gamme, Varilus Ipseo, un verre personnalisé car il prend en compte les mouvements de la tête et des yeux dans l’élaboration de sa surface. On n’a pas les mêmes besoins visuels selon qu’on bouge plus ou moins la tête ou les yeux pour voir. La mesure est faite en magasin avec un appareil spécifiquement conçu pour cela : le Vision Print System.

Pour plus d’informations sur l’entreprise Essilor : www.essilor.fr

 


Partager cet article

Laisser un commentaire