Réduction de l’écart entre l’espérance de vie des femmes et des hommes

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Les femmes vivent toujours plus longtemps que les hommes en moyenne mais l’espérance de vie progresse désormais plus rapidement chez les hommes que chez les femmes. L’Institut national des études démographiques (INED) a étudié six pays industrialisés dont la France.



En France, l’espérance de vie d’une femme est aujourd’hui de 82,8 ans et celle d’un homme de 75,3 ans. En 1980, elle était respectivement de 78,4 ans et 70,2 ans. « L’écart n’était plus que de sept ans en 2003 alors qu’il avait culminé à 8,2 ans dans les années 80 », détaille l’INED.



Sur 20 ans, la tendance est la même dans les autres pays étudiés (Angleterre-Galles, Etats-Unis où l’écart femme-homme a diminué de deux ans, en Suède et en Italie). Seule exception : le Japon, où l’écart d’espérance de vie entre les sexes a augmenté (6,9 ans au bénéfice des femmes en 2003, contre 5,3 en 1980).



A quoi tient cette tendance ? Pour répondre, l’INED rappelle les raisons de la surmortalité masculine : « Plus engagés dans des activités professionnelles à risque, consommant davantage d’alcool et de tabac, conduisant plus souvent, les hommes ont été touchés, plus prématurément et plus fortement que les femmes, par l’émergence des maladies de société ».



Les progrès sanitaires



« L’explosion des accidents de la circulation et la montée inexorable des cancers du poumon, pour ne citer que ces deux exemples, ont concouru à creuser profondément les écarts d’espérance de vie entre les sexes », ajoute l’auteur de l’étude, France Meslé.



Dans les années 60 et 70, « l’espérance de vie des femmes continua de progresser plus rapidement que celles des hommes », car ce sont elles qui ont principalement tiré profit des nouveaux progrès sanitaires (régime alimentaire, prévention, nouveaux traitements…).



Des inégalités demeurent



Mais « petit à petit, les hommes ont modifié leurs comportements et davantage pris en charge leur santé, tirant partie à leur tour des progrès remportés dans la lutte contre les maladies cardio-vasculaires », poursuit l’INED.



En France, les loi Veil de 1976 et Evin de 1991 règlementant la consommation de tabac « ont eu un effet notable sur la consommation de tabac, qui diminue depuis 1978. Cet effet porte essentiellement sur les hommes, chez lesquels le pourcentage est en nette diminution ».



En revanche, la surmortalité masculine ne diminue pas à tous les âges. On note ainsi « un risque de décès accidentel bien plus élevé chez les hommes autour de 20 ans : leur probabilité de mourir dans l’année est trois fois supérieur à celle des femmes du même âge ».


Quant au contre-exemple du Japon (où l’écart d’espérance de vie continue à augmenter au bénéfice des femmes), il montre que « même avec des niveaux d’espérance de vie les plus élevés du monde, les inégalités de santé entre hommes et femmes peuvent encore s’accroître ».


« En France aussi, la mortalité au-delà de 80 ans est en baisse à un rythme plus rapide pour le sexe féminin que pour le sexe masculin », souligne l’INED. « Les inégalités de mortalité hommes-femmes ne sont sans doute pas près de totalement s’estomper ».



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