Les chutes : un risque majeur
Les chutes représentaient en 1999 la première cause (54 %) des décès par accident de la vie courante : 63 % chez les femmes et 43 % chez les hommes tous âges confondus. Comparativement aux autres pays européens, la France enregistre des taux de mortalité par chute accidentelle parmi les plus élevés.
Près de 90 % des décès par chutes accidentelles sont survenus chez des personnes âgées de 65 ans et plus .
De plus, parmi les décès liés aux accidents de la vie courante, la part des décès dus à une chute augmente très régulièrement avec l’âge : de 55 % pour la classe d’âge 75-84 ans à 72 % pour celle de 85-94 ans, jusqu’à 77 % pour les personnes âgées de 95 ans et plus.
Violence et maltraitance : une prise de conscience qui se développe
La prise de conscience de plus en plus forte de la fréquence des actes de maltraitance, souvent commis dans la sphère familiale, a amené ces dernières années, les chercheurs et les pouvoirs publics à se pencher sur ces phénomènes jusque-là méconnus. Ce sont les femmes, les enfants et les personnes âgées qui apparaissent le plus souvent victimes de ces diverses formes de violence.
L’ampleur du phénomène est difficile à appréhender. L’augmentation du nombre d’appels reçus sur les « numéros verts » et des plaintes ou signalements enregistrés par l’administration témoignent d’une prise de conscience et d’une meilleure communication sur ces thèmes, mais ne renseigne pas sur l’évolution effective des pratiques de maltraitance.
Le recours aux réseaux d’écoute
En France, un réseau d’écoute national « Allô-Maltraitance des personnes âgées » (ALMA), a été mis en place depuis 1995. Le nombre annuel d’appels dénonçant des maltraitances augmente de façon régulière : il est passé de 727 l’année de sa création à 4 800 en 2002.
Plusieurs rapports ont été publiés à partir des analyses des appels reçus. Les victimes se plaignent notamment de problèmes financiers (spoliation d’argent, de biens mobiliers ou immobiliers), de maltraitance psychologiques (menaces de rejet, humiliation, infantilisation) et de maltraitances physiques (brutalités, coups, escarres non soignés).
Les négligences dans l’aide à la vie quotidienne sont également citées (pour se lever, se coucher, la toilette, le repas, la marche). Les auteurs de ces négligences ou maltraitances sont principalement issus de l’entourage familial et le lieu de maltraitance est dans 64 % des cas le domicile (de la personne âgée ou plus rarement de sa famille).
Toutefois, ce ne sont pas forcément les personnes âgées les plus maltraitées ou négligées – tant à domicile qu’en institution – qui appellent les réseaux d’écoute. Soit elles ne connaissent pas l’existence de ce numéro, soit affaiblies par une dépendance physique et/ou psychique prononcée, elles n’en ont pas la possibilité, soit enfin de peur de représailles qui aggraveraient leur situation, elles n’osent le faire.
Une meilleure connaissance des phénomènes de maltraitance apparaît donc comme un enjeu important, à la fois en termes de dépistage et de surveillance, mais aussi dans le cadre d’une approche élargie, aux phénomènes d’abandon ou de négligences des personnes âgées.
La maltraitance en institution et les signalements
La préoccupation concernant les données sur la maltraitance des personnes âgées en institution, et tout particulièrement en maison de retraite, est assez récente. La Direction générale des affaires sociales du ministère de la Santé et de la protection sociale (DGAS) a établi un système de remontée d’informations mais les maisons de retraite n’ont été introduites dans le champ des établissements concernés qu ‘en 2001. Six signalements ont été enregistrés en maison de retraite en 2001, 28 en 2002, soit respectivement 4 % et 13 % de l’ensemble des signalements. Le recul n’est pas suffisant pour que l’on puisse interpréter cette hausse.