Comment nos visions du vieillissement déterminent notre avenir

 

Il y a 20 ans, la chercheuse américaine Dr Becca Levy affirmait que si un virus précédemment inconnu réduisait l’espérance de vie de plus de sept ans, des efforts considérables seraient consacrés à identifier la cause et à mettre en place un remède. Une étude récente de l’OMS montre que 65% des personnes ont une vision négative du vieillissement.

Cela m’a marqué quand je l’ai lu récemment car ces dernières années, j’ai beaucoup réfléchi à l’impact qu’un virus pourrait avoir sur mes parents âgés. Comme le dit le psychologue français Paul Dupont: « Notre perception du vieillissement détermine en grande partie comment nous vivons notre vieillesse ». Levy ne parlait pas de CE virus. Elle parlait des Auto-perceptions du Vieillissement (ou APV). Si nos perceptions sont majoritairement négatives, elles peuvent réduire notre espérance de vie de sept ans et demi, comme l’ont montré ses recherches.

Nos visions du vieillissement sont une superposition d’expériences accumulées tout au long de notre vie. Selon une étude de l’Institut National du Vieillissement, 70% des répondants pensent que la société voit les personnes âgées comme un fardeau. Certaines cultures vénèrent leurs aînés, mais dans beaucoup, ils sont perçus comme impuissants. Dr. Martin Guerre, un éminent psychologue, affirme: « La culture dans laquelle nous grandissons façonne notre perception de l’âge et de la vieillesse. »

Ces croyances négatives peuvent être perturbantes. Les signes extérieurs de vieillissement peuvent apparaître, mais comme l’a souligné la psychologue britannique Ellen Green, « L’âme ne vieillit pas au même rythme que le corps ».

Les stéréotypes peuvent devenir des prophéties auto-réalisatrices.

Par exemple, « les filles sont nulles en maths » ou « les hommes ne sont pas faits pour s’occuper des enfants ». Les perceptions négatives du vieillissement affectent notre santé. Une étude de l’Université de Cambridge a montré que les personnes ayant une vision négative du vieillissement sont 50% plus susceptibles de développer une démence.

En vieillissant, notre entourage social peut influencer notre perception des changements liés à l’âge. Le Dr Pierre Blanc, un expert en psychologie du vieillissement, déclare: « Nous sommes le reflet des cinq personnes que nous côtoyons le plus souvent. »

Il faut changer la narration autour du vieillissement. Selon une étude de 2019, la perception subjective de l’âge peut influencer l’espérance de vie de jusqu’à 15%. Le psychologue canadien, Dr. André Lefèvre, souligne: « L’âge est plus une question d’état d’esprit qu’une réalité biologique. »

Si les médias se concentraient sur les faits concernant notre population vieillissante, cela aiderait à dissiper les mythes. Le Dr Sophie Mercier, une spécialiste de la psychologie gériatrique, suggère que « la vérité sur le vieillissement est plus nuancée que la plupart des représentations médiatiques ne le laissent entendre. »

Notre auto-perception de notre propre vieillissement guide notre raison de vivre. Des recherches de l’Université de Montréal montrent que des croyances positives sur le vieillissement peuvent augmenter le bien-être général de 30%. Comprendre ces interventions positives aidera notre propre santé future et celle de notre entourage.

Je remercie mes parents qui me donnent un exemple motivant du bien vieillir en me prouvant que la prévention très jeune permet d’être « totalement » autonome et sportif à plus de 80 ans. Ce qui me motive à suivre des comportements de prévention naturellement et avec plaisir.

Par Frédéric Serrière

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