Le dernier recensement nous révèle que la tranche des aînés est en nette progression parmi les groupes de la population canadienne.
En 1998, on estimait à 3.7 millions le nombre de canadiens âgés de 65 ans et plus, soit 57% de plus qu’en 1981 (2.4 millions). À l’opposé, le groupe des moins de 65 ans était en baisse de 20% durant la même période. En 1998, les personnes âgées formaient 12% de la population canadienne, 10% en 1981et 8% en 1971. Le pourcentage de 12% actuel est plus que le double de celui de 1921, alors que l5% seulement des canadiens étaient âgés de 65 ans ou plus.
La population vieillissante augmentera encore plus rapidement dans les prochaines décennies, particulièrement lorsque les baby-boomers des années de l’après-guerre atteindront l’âge de 65 ans. Statistique Canada prévoit qu’en 2016, 16% de tous les canadiens, soit une population de près de 6 millions, seront âgés de 65 ans et plus. La population des aînés ayant atteint un âge avancé augmente également. Environ 1 canadien sur 10 était âgé de 85 ans ou plus au milieu des années 1990, comparativement à 1 sur 20 plus tôt au début du siècle dernier.
La population de personnes âgées augmente en partie à cause du vieillissement des baby-boomers et aussi parce les gens vivent plus longtemps. L’espérance de vie des canadiens est à la hausse depuis le début du 20ième siècle. Le travail éreintant, les maladies infectieuses et les accidents qui autrefois emportaient les plus jeunes ne sont plus aussi prévalents qu’alors et grâce à la médecine moderne la longévité des gens est bien supérieure à celle des générations précédentes. Ce qui devient de plus en plus important, par conséquent, c’est la qualité de vie et la sécurité sur lesquelles les gens peuvent compter pour vivre le reste de leur vie.
Les personnes âgées et la santé
Le comité consultatif national du vieillissement (CCNV) décrit le système de santé canadien comme un système institutionnel, orienté sur haute technologique et le traitement de la maladie. Par contre, CCNV signale que chez les personnes âgées ce sont des besoins de soins prolongés et chroniques qui sont requis. On suggère donc que les personnes âgées exigent une médecine holistique et un soutien multidimensionnel, qui devraient être fourni autant que possible par des organismes communautaires en association avec les secteurs institutionnels et informels. À l’exception d’une minorité de gens, les personnes âgées, incluant les vieilles personnes, peuvent vivre à la maison, mais elles doivent pouvoir compter sur un système de santé de soutien social. Un tel système est nécessaire parce que plus de 80% des personnes âgées de 65 ans et plus, vivant à la maison, souffrent de problèmes de santé chroniques. Plus de 40% de ces personnes souffrent d’arthrite et de rhumatisme, 30% de haute pression, 22% d’allergies alimentaires ou autres, 15% de cataractes et 10% du diabète. Plusieurs ont d’autres problèmes de santé également : bronchite chronique, emphysème, asthme, incontinence urinaire, sinusite, ulcères, glaucome, migraines, maladie d’Alzheimer ou incapacité suite à un accident vasculaire cérébral. Plusieurs souffrent de douleurs et de malaises chroniques.
Personnel âgées et pauvreté
La plupart des gens voient à leurs besoins leur vie durant. Cependant, à un certain âge, l’emploi cesse, leur revenu diminue et elles ne peuvent plus se permettre nombre de choses. Même les personnes âgées avec un revenu au-dessus du niveau de pauvreté doivent être parcimonieux avec leur argent.
Chez les personnes âgées, les femmes sont deux fois plus sujettes que les hommes à jouir d’un faible revenu. En 1997, 24% des femmes âgées de 65 ans et plus vivaient au seuil de la pauvreté, comparativement à 12% chez les hommes du même groupe d’âge. Les personnes âgées seules sont beaucoup plus susceptibles d’être pauvres que celles qui vivent en familles. En 1997, 45% toutes les personnes seules âgées de 65 ans et plus étaient considérées pauvres, comparativement à 6% chez les personnes du même groupe d’âge qui vivaient soit avec leur conjoint, soit avec un ou plusieurs autres membres de leur famille. De plus, parmi les personnes vivant seules, les femmes sont considérablement plus susceptibles que les hommes d’avoir un revenu insuffisant. En 1997, près de la moitié (49%) des femmes avaient un revenu insuffisant, comparativement à 33% chez les hommes.
Personnes âgées et l’isolement
Les personnes âgées vivant seules, qu’elles soient sans famille ou éloignées de leur famille, éprouvent la plus grande difficulté à se débrouiller avec des revenus limités et souffrent très souvent d’isolement extrême. De plus, la proportion des personnes âgées vivant seules est en augmentation. En 1996, 29% des aînés vivaient seuls, alors que ce pourcentage était de 27% en 1981 et de 20% en 1971. Par comparaison, seulement 9% des gens entre 15 et 64 ans vivaient seuls en 1996.
Les femmes âgées, spécialement les plus âgées d’entre elles, sont beaucoup plus susceptibles que les hommes de vivre seules, isolées des membres de la famille. En 1996, seulement 40% des femmes âgées de 85 ans ou plus et 49% de celles âgées entre 75 et 84 ans vivaient avec des membres de la famille.
Le pourcentage des femmes âgées vivant avec leur conjoint diminue substantiellement avec l’âge.
Montée des coûts pour les soins aux aînés
Alors que la tranche de la population des gens âgés ne cesse d’augmenter au Canada, les coûts pour les soins de la santé continueront d’augmenter de manière alarmante. À l’inverse, la tranche de la population active que nécessite le support de cette population vieillissante diminuera d’autant proportionnellement. La population active devra non seulement soutenir la population vieillissante, mais devra également engendrer les revenus pour l’éducation, la construction de systèmes d’infrastructures, le transport et les autres services publiques.
Un domaine qui offre la possibilité de réduire les coûts pour les soins aux aînés est le milieu institutionnel. Une recherche conduite en Colombie Britannique établit qu’il en coûte en moyenne 5,413 $ annuellement pour prendre soin d’un patient à la maison versus 12,504 $ en institution. La recherche conclut que ces épargnes peuvent être réalisées tout en tenant compte des coûts extraordinaires engendrés par les soins à domicile : visites médicales à domicile et visites aux urgences hospitalières, accroissement d’ordonnances pharmaceutiques et services de soins à domicile.