Les baby-boomers et leurs parents




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Les baby-boomers s’apprêtent
peut-être à clore le chapitre de leurs responsabilités parentales,
mais une responsabilité d’un autre type commence à s’imposer à
eux. En effet, un nouveau sondage mené pour le compte du Groupe Investors
révèle que les baby-boomers canadiens investissent temps, argent
et kilométrage pour s’occuper de leurs propres parents et ce, pour une
très grande variété d’activités allant du simple transport
à la clinique médicale, en passant par les décisions financières
ou de santé. Et peu d’entre eux semblent s’en plaindre.

Un sondage national mené auprès de Canadiens de
43 à 63 ans nous apprend que 69 % des personnes interrogées ont
au moins un de leurs parents ou beaux-parents encore en vie. Parmi eux, le tiers
(35 %) affirme s’occuper de leurs parents âgés d’une manière
ou d’une autre. Plus particulièrement, ces baby-boomers parcourent en
moyenne 225 km par mois et consacrent chaque mois l’équivalent d’une
semaine complète de travail (42 heures) pour les aider. De surcroît,
39 % de ces aidants leur fournissent aussi un soutien financier qui s’élève
en moyenne à 498 $ par mois.

"Il n’y a rien de nouveau à s’occuper de ses parents,
mais on peut clairement voir les effets de ce phénomène sur les
ressources des baby-boomers au moment où ils approchent de la retraite,
affirme Claude Paquin, vice-président principal, Québec, au Groupe
Investors. À mesure que leurs parents et qu’eux-mêmes vieilliront,
de plus en plus de baby-boomers devront trouver des moyens de composer avec
cette nouvelle réalité."

Pas une question d’argent

Bien que les baby-boomers qui soutiennent financièrement
leurs parents y consacrent en moyenne près de 6 000 $ par année,
il ne s’agit pas là de la seule responsabilité qu’ils assument
à leur égard. D’après le sondage, les activités
quotidiennes, comme leur tenir compagnie (65 %) ou les conduire à des
rendez-vous ou à des activités sociales (64 %), l’entretien de
la maison (56 %) et les tâches domestiques (55 %), se mêlent à
d’autres qui sont plus lourdes de conséquences, comme les opérations
bancaires et les décisions financières (61 %) ou encore voir à
ce qu’ils reçoivent des soins de santé adéquats (55 %).

La difficile gestion du temps

Seulement un dixième (9 %) de ceux qui viennent en aide
à leurs parents disent que ces responsabilités financières
sont une cause de stress. En fait, près de la moitié d’entre eux
(46 %) se sentent valorisés par ces tâches et les deux tiers (66
%) estiment qu’ils remboursent par ce moyen une dette envers leurs parents,
pour le temps et les efforts que ceux-ci leur ont accordés plus tôt
dans leur vie.

Mais si ces baby-boomers ne voient pas cette responsabilité
comme un fardeau financier, ils ont du mal à trouver le temps et l’énergie
morale de répondre aux attentes de leurs parents. Six aidants sur dix
(62 %) croient en effet que leurs parents s’attendent à ce qu’ils leur
fournissent cette aide et la majorité d’entre eux (51 %) ressentent comme
une pression la dimension émotive de ces attentes.

Quarante pour cent jugent de plus que les demandes de leurs
parents leur imposent des contraintes de temps difficiles à gérer,
ce qui n’est pas surprenant quand on découvre que le tiers (32 %) de
ces aidants doivent empiéter sur leur temps de travail pour s’occuper
de leurs parents.

Qui plus est, le tiers d’entre eux (31 %) doivent aussi s’occuper
de leurs propres enfants. Parmi les baby-boomers dans cette situation, quatre
sur dix (42 %) affirment que cette double prise en charge représente
une source de stress.

"Notre étude révèle que les baby-boomers
acceptent volontiers de faire ces sacrifices, mais qu’ils ne sont pas toujours
préparés à composer avec la charge de travail et la charge
émotive qui viennent avec ces responsabilités", soutient
M. Paquin.

Des sacrifices qui en valent la peine

Malgré l’obligation pour eux de renoncer à une
partie de leur revenu et l’emprise qu’exercent ces tâches accrues sur
leur énergie morale, leur temps de travail et leurs temps libres, les
baby-boomers ont dit tirer, dans le soutien à leurs parents, des bienfaits
qui compensaient largement tous ces sacrifices.

Ainsi, plus de la moitié (56 %) affirment que leur relation
avec leurs parents et leurs liens familiaux se sont resserrés à
travers ces responsabilités, puis 60 % disent passer plus de temps de
qualité avec eux qu’ils ne le feraient autrement.

L’union fait la force

Pour faire face à ce défi, les baby-boomers peuvent
compter sur leur propre réseau. Seulement un aidant sur cinq (22 %) doit
assumer seul ces responsabilités puisque les trois quarts (74 %) peuvent
en partager le fardeau avec leur conjoint, leurs frères et soeurs ou
d’autres membres de la famille.

Étonnamment, peu de répondants disent que ce surcroît
de responsabilités a des conséquences négatives sur leurs
relations avec leur conjoint (24 %), leurs frères et soeurs (17 %), leurs
enfants (15 %) ou d’autres membres de la famille (8 %).

Il est aussi intéressant de noter que si les femmes sont
plus susceptibles de s’occuper de leurs parents, elles ne sont pas les seules
à s’en charger. Parmi les baby-boomers qui remplissent le rôle
d’aidant parental, 46 % sont des hommes et 54 % des femmes, ce qui laisse croire
à un partage presque égal des tâches.

"S’occuper de ses parents ressemble finalement à
un échange de bons procédés : on donne, mais on reçoit
en retour, conclut M. Paquin. Mais il est aussi important de chercher un équilibre
et de ne pas sacrifier ses propres priorités à long terme."

Méthodologie du sondage : Au total, 500 adultes canadiens
de 43 à 63 ans ont répondu au sondage entre le 23 septembre et
le 3 octobre 2009. Suivant un processus similaire à celui d’un sondage
téléphonique, des adresses de courriel ont été puisées
au hasard dans la banque du panel de Harris/Décima. Les participants
qui ont été contactés n’étaient pas au courant de
l’objet du sondage.

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