Quel avenir pour les relations entre générations ?

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Un des défis majeurs des changements de la structure par âge de la population française porte sur l’avenir des relations entre générations aux échelles micro et macroscopique. La société française doit se transformer pour réduire les risques de conflit entre générations.

Pour que les actifs puissent faire face, sans réduction de leur niveau de vie, à la progression attendue de la proportion d’inactifs âgés, il faudra non seulement une croissance économique forte mais aussi une amélioration de la situation de l’emploi, en particulier pour les jeunes entrant sur le marché du travail et pour les actifs de plus de 55 ans.

Les relations intergénérationnelles sont en partie, mais pas exclusivement, des relations de nature familiale. Si la famille est une unité intergénérationnelle par nature, ses transformations peuvent avoir un effet sur les relations effectives entre les générations. Une enquête récente a montré que lorsque les parents sont séparés, les enfants voient plus souvent leur mère que leur père (Régnier-Loilier, 2006). Malgré le développement du téléphone et du courrier électronique, la distance géographique reste une variable fondamentale des relations entre générations au sein des familles : plus on vit proche de ses parents, plus on les voit souvent.

Mais la proximité géographique entre parents et enfants peut également être la conséquence de liens familiaux forts. Les relations intergénérationnelles ne se réduisent pas aux seules relations familiales, elles sont aussi des relations de voisinage ou même des relations professionnelles. Il apparaît aujourd’hui de plus en plus nécessaire qu’existent des lieux et des temps pour ces échanges entre générations (Véron, 2005).

L’aspiration au maintien à domicile est aujourd’hui très forte chez les personnes âgées et reste un objectif constant des politiques publiques. Il y a peu de doute sur le fait que cette revendication à l’autonomie résidentielle ne cesse de se renforcer dans l’avenir, d’autant plus que les générations du baby-boom disposent de revenus et de capitaux permettant d’espérer la satisfaire. Les membres de ces générations qui vivront les plus vieux ou seront confrontés au problème de la dépendance seront contraints d’arbitrer entre le maintien du niveau de vie ou la prise en charge de la dépendance et la transmission de leur patrimoine à leurs enfants. Le désir d’autonomie résidentielle risque toutefois de se payer par l’isolement et la solitude, en particulier après la perte d’un conjoint.

Les changements de la structure par âge à venir font que les sociétés devront relever d’importants défis, pour maintenir le contrat social liant les générations. Les changements démographiques conditionneront les transformations économiques et sociales, sans pour autant les déterminer à eux seuls. Il appartiendra à la société française de se reconfigurer, en tenant compte au mieux de cette nouvelle réalité démographique, qui est un vieillissement accéléré de sa population.

Source : Les changements de la structure par âge de la population et leurs conséquences sur le développement


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