Japon : Papero, un robot pour les enfants et les Seniors

La Japon doit faire face au vieillissement sans précédent de sa population. Le manque d’enfants et la hausse du nombre de centenaires fait dire à certains que les robots ont de l’avenir : venir en aide aux personnes âgées.



Le groupe japonais d’électronique NEC a présenté le 16 mars à Tokyo les petits derniers de sa famille de robots de compagnie Papero, dont un modèle spécifiquement conçu pour s’occuper des enfants. Baptisés Papero 2005 et Childcare Papero (Papero garde-enfants), ils ressemblent «physiquement» à leurs grands frères datant de 1997, 2001 et 2003, mais sont bien plus intelligents.



Ce robot communique vocalement avec la gent humaine, reconnaît les visages de ses familiers, se déplace agilement sur des roulettes, écarquille de grands yeux (caméras), sait différencier les couleurs et lire des caractères manuscrits, ou encore danser. Il rend aussi bien des services: allumer la télévision ou changer de chaîne par exemple, le tout en obéissant à la voix et aux gestes.



Son jumeau Childcare Papero fait encore mieux, qui est spécifiquement programmé pour veiller sur une ribambelle d’enfants, les compter, ou les faire jouer à des jeux de réflexions. Grâce à sa caméra, il peut également adresser des images par réseau de télécommunication mobile vers un téléphone compatible, permettant ainsi à une mère de famille de surveiller à distance que tout se passe bien.



Le développement des robots d’assistance est considéré par les industriels et les pouvoirs publics japonais comme une priorité, non seulement pour l’avancée technologique du pays mais aussi pour faire face aux problèmes de sécurités ou au vieillissement de la population et aux besoins d’aide à domicile.



Le vieillissement de la population japonaise est une réalité



D’après le dernier rapport du ministère japonais de la Santé est formel, un taux de fécondité de 1,29 enfant par femme va faire passer la population nipponne de 127 millions de personnes aujourd’hui à 100 millions en 2050, puis à 64 millions en 2100. Parmi les explications de ce phénomène, on trouve un âge moyen élevé pour le mariage et une augmentation considérable du nombre de célibataires.



Conséquence inéluctable si la situation persiste : le vieillissement de la population.


Aujourd’hui, près d’un Japonais sur cinq a plus de 65 ans, en 2020, la proportion augmentera à un pour quatre. D’après les projections démographiques, en 2100, 35 millions de Japonais travailleront contre 70 millions aujourd’hui. Dès 2050, pour trois actifs, on aura deux retraités. Le budget ne le supportera pas, estiment les experts. D’après les simulations, les prestations devraient bondir de 80.000 milliards de yens actuellement (600 milliards d’euros et 16% du PIB) à 110.000 milliards de yens (820 milliards d’euros) en 2010 et 180.000 milliards en 2025.


Pour le gouvernement, la solution proposée est de relever l’âge de la retraite de 60 à 65 ans en 2025, d’augmenter les cotisations de 13,6% du revenu annuel brut à 20% en 2022 et de diminuer les pensions de 59,4% à 55% du dernier salaire.


De telles mesures sont très mal perçues par l’opinion. Selon un récent sondage, 56,2% des Japonais sont « très inquiets » de l’avenir du système social et 38,7% sont « inquiets ou un peu inquiets ». En tête de leurs préoccupations, la crainte de ne pas toucher assez d’argent même s’ils ont normalement cotisé (82%), le fardeau trop lourd de leurs contributions (75,5%) et la hausse des dépenses de maladie (65,4%).


Ils ne sont en revanche qu’une petite moitié (53,7%) à juger que le maintien du système de sécurité sociale au Japon est rendue difficile par le ralentissement de l’économie. C’est assez dire à quel point ils n’ont que faire des arguments budgétaires du gouvernement. Le Parlement a adopté l’an dernier une loi « d’aide au développement des nouvelles générations », dans l’espoir de relancer la natalité. Elle vise à « insister sur le rôle crucial de la famille et permettre aux femmes de concilier travail et vie de famille ».


Malheureusement, elle laisse indifférents les « arubeito », ces jeunes qui préfèrent les petits jobs à l’intégration dans une entreprise. Et elle est loin des préoccupations du Japonais moyen. Moins de 38% de la population considère l’assurance-chômage comme une priorité sociale.


Source : NEC

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