La Société Française des Technologies pour l’Autonomie et de Gérontechnologie (SFTAG) a pour champ d’activité l’assistance aux personnes âgées et/ou en situation de handicap par des moyens et une organisation faisant appel aux nouvelles technologies de tous types. Interview de Vincent Rialle, son Président.
Vincent Rialle sera présent au Colloque européen Silver Economie et Habitat à Bordeaux le 25 octobre 2016
Monsieur Rialle, vous êtes président de la Société Française des Technologies pour l’Autonomie et de Gérontechnologie, décrivez-nous en quelques mots votre rôle et vos missions.
En tant que Président de la SFTAG, mes missions sont toutes orientées vers les professionnels du soin médical ou social, vers les industriels, les familles, mais aussi vers les responsables de politiques de santé.
Ma mission a été, depuis mon élection en 2013, de donner une nouvelle impulsion à cette société savante qu’est la SFTAG pour la développer et élargir si possible ses perspectives, ses moyens et ses ambitions justifiées. En interne, c’est en particulier le développement d’une réflexion sur la Gérontechnologie en tant que discipline scientifique et éthique (dont l’un des sous-produits sont les silver-technologies), la création de nombreuses commissions de travail, une intensification des réflexions sur le devenir de la SFTAG dans un paysage social, scientifique et économique de plus en plus dense et, bien sûr la réalisation de colloques (ou Journées Annuelles) tels celui de 2016 organisé en partenariat avec le Centre Expert National Centich à Angers..
L’une des commissions les plus actives et celle de la Formation des professionnels du soin et des professionnels de l’accompagnement. Cette commission s’emploie à promouvoir une éducation pour tous et à tous les niveaux pour une bonne naissance des technologies pertinentes, un bon usage de ces technologies en lien avec une modernisation et une valorisation des métiers (santé, accompagnement social) et au service du parcours de santé des aînés, tout cela en relation étroite avec les éthiques (médicale, du « care »
).
Je citerai également une commission appelée Orthogériatrie-technologie qui a publié un rapport disponible sur le site de la SFTAG.
Je suis en outre membre du bureau de l’International Society For Gerontechnology (ISG, à laquelle nous sommes statutairement associés) et y siège depuis récemment en tant que Président du Chapitre Francophone de l’ISG.
Comment accompagnez-vous les professionnels des EPHADs vers une meilleure utilisation de la technologie au service des seniors ?
Les EHPAD connaissent des problématiques complexes, notamment une rotation de l’emploi (turn over) importante, des prix souvent élevés et des conditions d’accueil des résidents pas toujours optimales. Bien que cela ne soit pas encore très perceptible, nous menons une réflexion active en direction des EHPAD.
Pour accompagner les professionnels des EHPAD, nous avons plusieurs voix d’actions. Tout d’abord, au niveau de la représentation,, nous avons professionnels et chefs de ces établissements au sein même du CA et du Bureau la SFTAG..
Il y a de grandes lacunes dans la connaissance notamment dans l’information concernant les silver-technologies, ce qui fonctionne et ou fonctionne moins bien, mais également sur les bénéfices que nous pouvons tirer de ces technologies et les moyens d’en éviter les dérives et les effets pervers (technopénie notamment).
Nous sommes soucieux de l’invention de nouveaux moyens dans le champ de la convivialité entre les générations. En effet la question des EHPAD est très liée à la question de l’isolement des personnes très âgées, avec la question multiple du comment rompre cet isolement ?, Comment réintégrer les personnes âgées dans la communauté humaine ? Comment les écouter ? Comment redonner sens à la vieillesse et à la fin de vie ?
Avez-vous mené des études d’impacts sur l’intégration des gérontechnologies au sein des environnements des seniors ? Si oui quelles en sont les conclusions notamment en termes d’acceptabilité ?
La SFTAG ne mène pas directement d’étude sur la gérontologie parce que nous nous basons sur les laboratoires de recherche existants et ainsi les études que ces laboratoires ou d’autres organismes mènent. La SFTAG est certes une société savante, mais qui ne se substitue pas aux laboratoires de recherche.
Sur le fond, nous sommes moins sensibles à la question de l’acceptabilité des silver-tecnologies par les personnes âgées, qu’à celle de l’envie même d’utilisation de ces technologies par les personnes âgées. Autrement dit, dans quelle mesure les technologies qui nous entourent, peuvent-elles réellement répondre aux besoins et aux envies des personnes âgées ?