En France, la pyramide des âges n’a plus rien d’une pyramide. Cela témoigne d’un progrès sans précédent pour notre société où, comme le soulignait récemment le sociologue Jean Viard, une 4e génération est venue s’ajouter aux familles depuis un demi-siècle. Cette longévité induit un changement inédit : elle confère aux séniors un poids grandissant.
D’un cinquième de la population française en 2000, ils en constituent désormais un quart et sont amenés à compter pour un tiers en 2060. Cette population a des besoins spécifiques auxquels il faut répondre. Sa diversité n’en fait pas un simple marché. La problématique du bien vieillir, c’est véritablement un univers de services, que chaque secteur doit intégrer dans son fonctionnement, sans restreindre l’innovation au seul sujet de la perte d’autonomie. C’est cette perspective que l’on appelle Silver Economie.
Si l’on s’en tient à la définition la plus commune, je suis moi-même entré dans cette catégorie cette année. Cependant, pour les spécialistes du marketing, j’y suis déjà depuis dix ans et pour les médecins, je n’y serai que dans dix ans. Autant dire que cette notion est relative. Aussi la notion de Silver économie, perçue souvent de manière réductrice comme un nouvel eldorado par des commerciaux concevant le 3e âge comme un segment marketing homogène est-elle peu précise.