Les résultats de l’étude « Devenir le parent de ses parents », menée par OpinionWay pour Groupama qui lance au même moment Noé : une offre de téléassisatnce connectée au service des familles
Prendre en charge ses parents âgés et les maintenir à leur domicile, une problématique de plus en plus complexe
Avec l’allongement de l’espérance de vie, de plus en plus de personnes âgées de 70 ans ou plus vivent en autonomie à leur domicile : 55% des Français de 40 à 70 ans ont au moins un parent dans ce cas.
La grande majorité des personnes ayant un parent âgé vivant à son domicile lui apporte une aide régulière (87%). Cela passe avant tout par le maintien du lien social : 70% prennent régulièrement des nouvelles de leur parent et 62% vont régulièrement le voir à son domicile. Cette aide peut également se traduire par une assistance dans les tâches de la vie courante. Ainsi, 36% des personnes interrogées apportent leur aide pour gérer les papiers administratifs et 28% aident pour faire des courses. Le soutien financier apparaît un peu moins fréquent : 5% financent la venue d’un aide à domicile pour leur parent (ménage, jardinage, portage de repas…) et 4% apportent une aide financière directe.
o L’avancée en âge des enfants les amène à être eux-mêmes souvent plus présents auprès de leurs parents devenus très âgés : ils prennent des nouvelles plus régulièrement (78% pour les personnes âgées de 60 à 70 ans contre 67% pour les personnes âgées de 40 à 49 ans), apportent davantage leur aide pour remplir des papiers administratifs (42% contre 32%) ou encore pour faire les courses (35% contre 22%). En revanche, ils ont moins de possibilité ou de volonté d’apporter un soutien financier direct à leurs parents (2% contre 5%).
Les enfants de parents âgés veillent à leur apporter de manière régulière un soutien moral et affectif.
o Le téléphone constitue le moyen privilégié pour communiquer avec ses parents (85%), suivi par les visites au domicile (65%). Les autres moyens de communication liés aux nouvelles technologies, sans doute plus difficiles à prendre en main pour une partie des personnes âgées, sont employés de manière plus marginale pour prendre des nouvelles: les SMS sont utilisés par 11%, les emails par 8%. Ces méthodes ont néanmoins supplanté le courrier, utilisé par 4%. Les personnes interrogées préfèrent rendre des nouvelles directement de leur parent plutôt que de s’adresser à un tiers, puisque seulement 7% s’informent de leur état via d’autres (femme de ménage, infirmière…).
o Les communications entre les parents âgés et leurs enfants s’effectuent à une fréquence soutenue : 82% des personnes ayant un parent âgé prennent de ses nouvelles au moins une fois par semaine, dont un peu plus d’une personne sur 5 (22%) en prend de manière quotidienne.
La fréquence de contact est jugée satisfaisante par 70% des personnes interrogées, bien qu’environ un quart (24%) estiment ne pas prendre suffisamment de nouvelles et souhaiteraient en prendre davantage. De la même façon, 69% des personnes ayant un parent âgé vivant à son domicile aimeraient pouvoir être plus présentes à ses côtés et s’en occuper davantage, dont 20% tout à fait. Ce sentiment est partagé aussi bien par les hommes (69%) que par les femmes (70%).
Toutefois, bien que les enfants de parents âgés expriment le désir d’être plus présents à leurs côtés, ils identifient plusieurs contraintes.
o Il s’agit avant tout de l’éloignement géographique (48%) et du manque de temps (43%, 56% chez les actifs). Le manque de moyens financiers est également ressenti par près du quart des personnes interrogées (24%) et 14% estiment ne pas avoir les compétences nécessaires pour s’occuper de parents qui peuvent être dépendants ou faire face à des maladies complexes. Le manque d’envie de s’impliquer davantage pour le bien-être de ses parents ne concerne que 9%.
o Logiquement, le sentiment de manquer de moyens financiers pour aider ses parents concerne avant tout les personnes ayant de faibles revenus : 37% pour les personnes gagnant moins de 2000 euros par mois, contre 19% pour les personnes gagnant plus.
Malgré une évidente volonté d’être plus présent aux côtés de leurs parents âgés, les personnes interrogées font le constat qu’il devient de plus en plus complexe de prendre en charge des parents âgés ou isolés (78%), qui peuvent souffrir de pathologies difficiles à vivre au quotidien. Ce constat est aggravé par le fait qu’au cours des dernières décennies, les personnes interrogées perçoivent que les logiques de solidarité familiale et les liens intergénérationnels se sont desserrés (74%), renforçant ainsi l’isolement des personnes âgées. Au final, 39% des enfants ayant un parent âgé reconnaissent qu’il peut parfois s’avérer difficile de prendre des nouvelles au quotidien.
Cette difficulté est exacerbée par le fait que les personnes âgées ont souvent plus de mal à utiliser des technologies de communication, ce qui complique le maintien d’un lien régulier pour les personnes habitant loin de leurs parents ou manquant de temps (66%).
Les nouvelles technologies, une solution pour maintenir ses parents âgés à domicile ?
Cet isolement accru des personnes âgées peut s’avérer problématique pour assurer leur maintien à domicile dans de bonnes conditions. Les enfants ne pouvant pas toujours être présents auprès de leurs parents âgés, ils souhaitent pouvoir s’appuyer sur d’autres relais pour assurer une présence constante auprès de leurs parents. Les personnes interrogées déclarent souhaiter pouvoir compter avant tout sur leur famille (49%) et sur l’aide-ménagère de leurs parents (49%) pour veiller sur eux. Les professionnels de santé sont également identifiés par 40% comme des personnes de confiance, alors que les autres proches comme les voisins (17%) ou les amis (6%) représentent des relais moins sollicités.
Pour maintenir le plus longtemps possible leurs parents à domicile, les personnes interrogées se reposent aujourd’hui sur la présence fréquente de professionnels. 29% font ainsi appel de manière quotidienne à une aide-ménagère (et 47% l’envisagent) tandis que 27% comptent sur des visites régulières des professionnels de santé (et 44% l’envisagent). La présence de l’entourage familial pour se relayer auprès du parent âgé survient dans un peu plus du quart des cas (26%) et 37% envisagent de recourir à cette solution. En revanche, la présence permanente d’un employé à domicile représente une solution moins privilégiée (2% y ont recours et 13% l’envisagent), réservée aux parents présentant des pathologies plus graves et nécessitant une présence continue.
Les nouvelles technologies, qui permettent une surveillance et une assistance constante, constituent également un relais auquel les personnes interrogées ne pensent pas en priorité, mais 12% souhaiteraient pouvoir s’appuyer dessus pour faciliter le maintien à domicile de leurs parents. Ils identifient toutefois leur potentiel : 45% des enfants ayant des parents âgés pourraient envisagent d’équiper leurs logements en nouvelles technologies permettant une surveillance renforcée et 12% l’ont déjà fait.
Doter le domicile de ses parents âgés de nouvelles technologies est perçu comme ayant de nombreux avantages pour s’assurer de leur bien-être, en permettant un renforcement du lien social et l’accès à des services utiles au quotidien.
o Pour 90% des personnes ayant un parent âgé vivant à son domicile, les nouvelles technologies permettront de prévenir plus facilement les proches ou les secours en cas d’accident. Internet devrait également permettre aux personnes âgées de communiquer plus facilement avec leurs proches pour 80% et d’accéder à des services pratiques (courses en ligne, services de transports à la demande, télémédecine) pour 80%.
o De manière générale, si 77% des personnes interrogées estiment que les nouvelles technologies permettront aux personnes âgées de rester plus longtemps à domicile, elles se montrent un peu plus mesurées sur le fait que cela permettra de rompre totalement la solitude des personnes âgées (67%), les technologies ne pouvant se substituer au contact humain.
Près de la moitié des enfants de parents âgés (47%) sont prêts à s’engager financièrement pour équiper leurs parents en nouvelles technologies, comme des tablettes interactives, des objets connectés ou encore un système d’appel vidéo, qui permettent de veilleur sur eux au quotidien. En moyenne, ils déclarent pouvoir y consacrer 44€ par mois. La téléassistance, qui permet de veiller en permanence sur ses parents âgés, est envisagée par 54%, qui estiment pouvoir investir 43€ par mois pour ce service.
Ces montants sont en deçà de ce que les enfants pourraient envisager de dépenser mensuellement pour financer des services à la personne pour leurs parents (132 € en moyenne).
En conclusion, cette étude révèle quelques grands enseignements :
Les personnes ayant des parents âgés vivant à leur domicile leur apportent de l’aide régulièrement. Ils s’emploient à maintenir le lien social en prenant de leurs nouvelles et en les accompagnant dans tous les aspects pratiques de la vie. Toutefois, en raison de contraintes personnelles, il apparaît difficile d’être présent de manière constante auprès de ses parents. L’étiolement des liens sociaux et familiaux, le manque de maîtrise de certaines personnes des nouvelles technologies de communication contribuent à renforcer l’isolement des plus âgés. La majorité des personnes interrogées souhaiteraient ainsi pouvoir consacrer plus de temps à leurs parents et être plus présentes à leurs côtés.
Pour maintenir leurs parents âgés à domicile dans de bonnes conditions, les personnes interrogées souhaitent s’appuyer avant tout sur les autres membres de leur famille et sur des professionnels (aide-ménagères, personnel médical). Le recours aux nouvelles technologies est également perçu comme présentant de nombreux avantages, notamment pour resserrer les liens sociaux et pour prévenir ses proches en cas d’accident. Près de la moitié des personnes interrogées envisagent de s’en équiper à l’avenir, afin de veiller au bien-être de leurs parents.