Vous participez à la plate-forme “CULTUREàVIE”, pouvez-vous nous la présenter ?
La plateforme web CULTUREàVIE est fondée sur le partage d’expériences des animateurs en gérontologie. Un animateur passe jusqu’à 50% de son temps à la préparation de ses animations (création de diaporamas, biographies, recherches de photos, musiques, recettes, prestataires…). Une fois l’animation réalisée, la préparation se retrouve au fond d’un tiroir. C’est à cet instant précis qu’intervient la plateforme CULTUREàVIE. Si l’animation a suscité l’intérêt des résidents, l’animateur propose son concept aux professionnels de CULTUREàVIE qui rédigent le détail de l’animation afin de la rendre accessible à l’ensemble des 8000 animateurs français via la plateforme sous forme de fiches, de cartes, de fichiers ou de jeux. Ainsi, chaque mois la plateforme s’enrichit d’une douzaine de nouveaux contenus allant du support d’animation (jeux, biographie, recette 3D, diaporama…) au partage d’expérience d’animateurs, directeurs, soignants (comment je fais voyager les bonnes odeurs dans les étages grâce à la création d’une cuisine ambulante, comment j’ai créé une cafeteria gérée par les résidents, comment mon établissement accueil ses résidents et leurs animaux…).
Quels sont les bénéfices pour les établissements tels que les Ephad ?
En moyenne, un Ehpad en France dispose d’un seul animateur pour l’ensemble de ses résidents (en moyenne 71). La possibilité d’accéder rapidement à des supports d’animation permet aux établissements de proposer davantage d’animations tout en étant plus souvent auprès des personnes âgées.
Pour les établissements c’est un outil pour valoriser leur structure aux yeux des familles qui se culpabilisent beaucoup de laisser leurs aînés et d’autant plus quand elles ont l’impression qu’ils s’ennuient. Le fait de profiter des projets des autres établissements permet de faire bouger la structure, l’inciter à mettre en place des projets qu’elle n’aurait pas oser ou su faire et ainsi petit à petit dynamiser la vie sociale de l’établissement.
Quels sont les avantages pour les animateurs ?
Outre le gain de temps évidemment que l’on a évoqué avec l’accès à des supports que les animateurs n’ont plus qu’à adapter et à enrichir, les animateurs se sentent moins seuls. L’isolement est source « d’usure » pour certains d’entre eux. S’approprier de nouvelles idées et mettre en place de nouvelles animations leur permet d’animer dans de meilleures conditions avec des projets et des ateliers plus valorisant pour eux et pour les personnes âgées.
De l’autre côté de la plateforme, il y a les animateurs contributeurs. Sur chaque partage, l’animateur contributeur a sa photo ainsi que le nom de son établissement, sa ville et son département. Une reconnaissance d’un savoir-faire et d’un métier à part entière dont cette profession a grand besoin. Non l’animateur n’est pas un « amuseur », c’est un professionnel, diplômé qui œuvre pour le bien-être des aînés à travers des activités adaptées et personnalisées.
Au-delà des animateurs, il y a les personnes âgées. Aujourd’hui les établissements travaillent de plus en plus sur le projet de vie personnalisé. En multipliant les thèmes et les supports sur la plateforme qui compte déjà plus de 400 contenus, il est d’autant plus simple de proposer à chaque personne une activités en lien avec ses centres d’intérêts.
Quel est le business modèle ?
La question des conditions d’accès a fait l’objet d’un long débat interne à l’association du Groupement national des Animateurs en Gérontologie (G.A.G.) pour trouver un modèle économique pérenne. Elle a finalement choisi de passer par l’adhésion des départements pour trois raisons:
– D’une part la volonté de fournir rapidement et gratuitement un accès à tous les EHPAD d’un département.
– Deuxièmement l’impossibilité technique actuelle pour l’association de démarcher des milliers d’EHPAD.
– Et enfin la volonté des premiers Conseils Départementaux contactés d’être associés à CULTUREàVIE, car c’est un projet ; qui se situe au cœur de leur mission, qui touche tous les acteurs du 4e âge du département (personnes âgées, animateurs en gérontologie, directeurs d’EHPAD, familles..) et qui s’inscrit sur l’idée d’une «ambition culturelle pour tous».
Depuis la création de la plateforme en novembre 2014, déjà 18 départements ont choisi d’adhérer. Les futures adhésions permettront l’embauche de nouvelles personnes afin de développer CULTUREàVIE notamment en créant un espace « réseau » afin que les animateurs d’un même secteur puissent échanger des informations, des documents, des bonnes adresses…
Après deux années de sollicitations, poussé par des animateurs demandeurs, le GAG a décidé d’ouvrir les abonnements individuels aux établissements dont le département a catégoriquement décliné l’adhésion. Pour toute information : www.culture-a-vie.com ou 03 85 78 79 16.
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