Les plus de 60 ans à Paris, en chiffres

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En 2015, Paris compte 465 000 habitants de 60 ans ou plus (ou « seniors ») : ils représentent 20,8% de la population totale de la Ville. La population est donc nettement plus jeune à Paris que sur le reste du territoire où les seniors représentent en moyenne 24,4% de la population. La proportion de personnes âgées au sein de la population est variable d’un arrondissement à l’autre. Ainsi, les 6ème, 16ème et 7ème arrondissements présentent les parts de personnes âgées de 60 ans ou plus les plus élevées du territoire parisien (respectivement 27%, 26% et 25% en 2013).

Ces mêmes arrondissements concentrent également les parts les plus importantes de personnes âgées de 75 ans ou plus, respectivement 10%, 10% et 9% alors qu’ils représentent 7% de l’ensemble de la population parisienne.

Évolutions et perspectives

Après avoir longtemps diminué, le nombre de personnes âgées de 60 ans ou plus augmente à nouveau à Paris depuis 2000.

En 2013, Paris compte 39 310 seniors de plus qu’en 2008, ce qui représente une augmentation de +9,2% sur la période.

Les personnes de 75 ans ou plus ont augmenté de +3,5% entre 2008 et 2013, ce qui représente 5 707 personnes supplémentaires dans cette tranche d’âge.

L’accroissement reste moins fort que sur le territoire français où le nombre de personnes âgées de 60 ans ou plus a augmenté de +12,5% entre 2008 et 2013 et de +9,4% pour les 75 ans ou plus.

Ces évolutions varient d’un arrondissement à l’autre : on note un vieillissement plus important dans les 19e , 20e , 3e et 4e arrondissements. Ces arrondissements sont aussi ceux qui connaissent les plus faibles proportions de seniors au sein de leur population. Les écarts entre arrondissements tendent donc à se réduire.

A Paris, le vieillissement démographique a longtemps été atténué par l’effet des migrations résidentielles : Paris attire un nombre important d’étudiants et de jeunes actifs tandis que sa population âgée tend à rejoindre la province au moment de la retraite. Néanmoins avec l’allongement de l’espérance de vie et l’arrivée des générations du babyboom dans la tranche d’âge 60-69 ans, le vieillissement s’amorce dans la capitale et devrait s’accentuer dans les prochaines années.

Les personnes de 60 ans ou plus sont plus nombreuses à quitter la capitale qu’à venir s’y installer. Au cours de l’année 2012, 12 100 seniors ont quitté Paris et 5 700 s’y sont installés. Le solde migratoire, qui correspond à la différence entre les entrées et les sorties, s’élève à donc à -6 400 personnes.

Les seniors qui quittent Paris sont 61% à s’installer en province et notamment dans les régions littorales de Nouvelle Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d’Azur. 39% restent en Ile-de-France.

Plus d’un senior sur quatre qui quitte Paris s’installe dans une structure d’accueil spécifique type EHPAD.

L’effet combiné de la stabilité du solde migratoire des seniors et de l’entrée de la capitale dans le vieillissement démographique se traduit par une augmentation du nombre de personnes de 60 ans ou plus dans les prochaines années.

De plus, les habitants de Paris ont une espérance de vie plus importante que la moyenne métropolitaine.

L’allongement de l’espérance de vie devrait se poursuivre jusqu’en 2060 et atteindre 86 ans pour les hommes et 91,1 ans pour les femmes.

À l’horizon 2040, les Parisiens de 60 ans ou plus représenteront donc 25,2% de la population (soit une augmentation de 100 000 personnes) tandis que les seniors représenteront 31% de la population totale française.

On dénombrera ainsi 80 000 personnes supplémentaires âgées de 75 ans ou plus à Paris ; ils représenteront dès lors 11,4% de la population totale de Paris tandis que cette proportion atteindra 14,7% à l’échelle nationale.

Autonomie

Atteindre plus de 60 ou 75 ans n’est pas synonyme d’une perte d’autonomie et d’une entrée automatique dans la dépendance.

Est autonome toute personne qui a la capacité de gérer ses choix de vie et de réaliser seule les actes essentiels de la vie quotidienne (se nourrir, faire sa toilette, s’habiller…). Maladies, vieillesse, handicaps ou incapacités peuvent altérer cette autonomie.

Afin de déterminer un éventuel besoin d’aide extérieure, une échelle a été créée permettant de « classer » les personnes en fonction des différents stades de perte d’autonomie6 : les Groupes Iso Ressources (ou GIR). Parmi les 6 groupes existants, les personnes classées en GIR 1 à 4 sont considérées comme étant en perte d’autonomie (le GIR 1 étant le plus « dépendant »).

Selon son degré de perte d’autonomie et de besoin d’aide extérieure (évalué par une équipe médico-sociale), une personne âgée pourra solliciter une prestation : l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), visant à financer une partie de l’aide nécessaire à domicile.

Les ressources moyennes des allocataires de l’APA s’élèvent en 2015 à 2 207€ par mois, variant sensiblement selon les arrondissements (de 1 603€ dans le 19e à 3 705€ dans le 8e ). L’APA est une allocation universelle, c’est-à-dire qu’elle s’adresse à tous quel que soit le niveau de revenus, mais le montant accordé est proportionnel aux ressources des personnes âgées qui la sollicitent.

Dans les années à venir, du fait du vieillissement de la population, les seniors parisiens seront de plus en plus nombreux à connaître des situations de dépendance.

En 2016, on dénombre 29 136 personnes en perte d’autonomie (bénéficiaires de l’APA) dans la ville de Paris : elles seront environ 32 000 d’ici 2030.

63% des bénéficiaires de l’APA résident à domicile (soit 18 262 personnes en 2016), les autres étant en établissement d’hébergement (10 874 personnes).

La proportion de bénéficiaires de l’APA à domicile rapportée à la population de plus de 75 ans est plus importante dans la partie Est de Paris, particulièrement dans le 19e , 20e , 11e ainsi que dans le 13e .

Si le nombre de personnes en perte d’autonomie augmente, il s’accroît moins rapidement que le nombre global de personnes âgées. Le taux de dépendance (proportion de personnes âgées de 75 ans ou plus dépendantes) devrait donc baisser pour atteindre 14% (contre 17% en 2014).

À domicile, près d’une personne sur quatre bénéficiant de l’APA peut être considérée comme étant fortement dépendante d’une aide extérieure dans sa vie quotidienne.

Des conditions de vie contrastées

Niveaux de revenu

Malgré un niveau de revenus des Parisiens plus élevé qu’à l’échelle nationale (avec un revenu par unité de consommation de 2 800€ soit 1 000€ de plus qu’en France), la ville de Paris compte une proportion importante de seniors en situation de précarité et de pauvreté. Les niveaux de vie sont ainsi contrastés sur le territoire9 . Ainsi, le taux de pauvreté des 60-75 ans à Paris, est-il de 15,5% contre 10% à l’échelle nationale. La situation est différente pour les personnes âgées de 75 ans et plus : le taux de pauvreté est le même, pour cette tranche d’âge, à Paris et au niveau national (9,5%).

La population âgée connaît un taux de pauvreté nettement plus important dans le quart Nord Est de Paris (pour les personnes de 60 à 74 ans, plus de 20% contre moins de 12% dans les arrondissements centraux). Il s’agit également des arrondissements les plus pauvres, quel que soit l’âge.

A l’inverse, les revenus médians les plus élevés se retrouvent dans la partie Ouest de Paris :

Toutefois, les inégalités de revenus observées pour les seniors sont similaires à celles observées pour l’ensemble de la population.

En 2013, 4,7% des personnes âgées de 60 ans et plus sont bénéficiaires du minimum vieillesse à Paris, représentant 21 473 personnes.

Certaines situations appellent une prise en charge spécifique, notamment en centre d’hébergement d’urgence. Parmi les personnes accueillies dans ces centres parisiens, 16% sont des personnes âgées de plus de 60 ans (cette proportion pouvant atteindre 25 à 40% dans certaines structures). Les situations de grande précarité et d’exclusion entraînant un risque de vieillissement prématuré, une attention particulière doit être portée à ces personnes.

Activité

En 2013 selon l’INSEE, un parisien âgé de 65 et plus sur dix continue d’exercer une activité professionnelle. Ce taux d’activité varie sensiblement d’un arrondissement à l’autre : de 5,9% dans le 20e à 15,4% dans le 8e arrondissement.

Plus de la moitié des parisiens âgés encore en activité relèvent de la catégorie des cadres et professions intellectuelles supérieures. Viennent ensuite les artisans, commerçants et chefs d’entreprise, suivis des professions intermédiaires.

Enfin, 54% des personnes âgées de 65 ans et plus habitant Paris sont a minima titulaires du baccalauréat (général, technologique ou professionnel).

Logement

Concernant le parc immobilier, en 2013, 53% des parisiens dont la personne de référence a 60 ans ou plus sont propriétaires, soit une proportion bien moindre qu’en Ile-deFrance (64%) mais supérieure à la proportion de ménages parisiens propriétaires de leur logement tout âge confondu (33%). Cette plus faible proportion de propriétaires à Paris s’explique par une accessibilité financière à l’immobilier limitée et s’observe pour l’ensemble des classes d’âge de la population.

Les ménages âgés sont 44% à être locataires de leur logement, dont 21% d’un logement social, soit une proportion importante en comparaison de la France métropolitaine (17%).

En 2013, 28 600 ménages âgés sont mal logés, soit 8% de l’ensemble des ménages âgés. Le mal logement se définit par un logement inconfortable (sans sanitaire ou pièce dédiée à la toilette) et/ou en situation de sur-occupation (plus d’une personne par pièce).

Le nombre de personnes âgées de 60 ans ou plus parmi les demandeurs de logements sociaux à Paris augmente : en 2007 ils représentaient 12% de l’ensemble des demandeurs parisiens alors qu’en 2015 ils en représentent 14%.

Isolement

À l’échelle de Paris, en 2013, 190 000 personnes âgées de 60 ans ou plus vivent seules à domicile, soit 41% des seniors. Parmi elles, 84 000 personnes ont plus de 75 ans, ce qui représente près d’une personne âgée de 75 ans ou plus sur deux.

Cette tendance à vivre seul s’accentue avec l’avancée en âge. En moyenne, 58% des personnes âgées de 80 ans ou plus vivent seules sur le territoire parisien. Ces personnes sont concentrées sur un axe Nord-Est/Sud-Ouest. Les parts les plus élevées (supérieures à 60%) de la population des ménages âgés de 80 ans ou plus vivant seule sont le 2e , le 5e et le 11e. Les arrondissements les plus vieillissants (6 e , 16e et 7e ) présentent, avec le 8e arrondissement, les parts les plus faibles de personnes de 80 ans ou plus vivant seules.

Mobilité

La marche est le premier mode de déplacement à Paris : elle représente 55% des déplacements journaliers. Or en 2009, 21% des victimes d’accidents sont des piétons (deuxième catégorie d’usagers, bien après les utilisateurs de deux-roux motorisées). Au sein de ces piétons, 25% sont des personnes âgées (soit un poids supérieur à la part de cette population dans la population totale).

Les personnes âgées sont plus touchées par des accidents graves : les individus de 60 ans et plus constituent les deux tiers des piétons tués. Les fragilités potentielles liées à la marche à pied des seniors invitent à penser l’adaptation et l’accessibilité de la ville à ces publics.

En synthèse

Le vieillissement de la population s’amorce à Paris et devrait se traduire par l’augmentation progressive du nombre de seniors au cours des prochaines années. Néanmoins, ce vieillissement restera sans doute limité par rapport à d’autres territoires en lien avec le jeu des migrations spécifiques à Paris.

À l’image de la population dans son ensemble, Paris connaît une grande diversité de situations des personnes dites « âgées », amenées à connaître des évolutions importantes dans les années à venir. La carte ci-après propose une synthèse des différentes données sur les seniors parisiens pour dégager plusieurs profils-types:

Sur la rive gauche et dans l’ouest parisien, les personnes âgées sont nombreuses. Les besoins de prise en charge de la dépendance pourraient être particulièrement importants dans ces quartiers car ce sont ceux qui concentrent les seniors les plus âgés de la capitale. Toutefois, les personnes de 60 ans ou plus y vivent moins souvent seules à domicile et ont des conditions de vie plus favorables que dans l’ensemble de Paris. Ils sont plus souvent des cadres ou d’anciens cadres, propriétaires de leur logement.

Dans les arrondissements centraux de la rive droite et du nord de Paris, la population est plus jeune que dans le reste de la capitale, et la mixité sociale chez les personnes de 60 ans ou plus est assez importante (beaucoup de cadres ou d’anciens cadres mais également beaucoup d’anciens ouvriers ou employés).

Article écrit avec les informations du schéma seniors 2017-2021 de Paris.

 


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