Les pays doivent renforcer leurs régimes de retraite (OCDE)

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Une réforme urgente des régimes de retraite s’impose afin de veiller à ce que les travailleurs temporaires ou à temps partiel, toujours plus nombreux, puissent cotiser suffisamment tout au long de leur vie active pour percevoir un revenu convenable une fois à la retraite, selon un nouveau rapport publié par l’OCDE.

L’édition 2019 du Panorama des pensions montre que l’emploi atypique, comme le travail non-salarié, temporaire ou à temps partiel, représente aujourd’hui plus d’un tiers de l’emploi total dans les pays de l’OCDE. Les femmes sont trois fois plus nombreuses que les hommes à travailler à temps partiel, tandis que le travail indépendant est particulièrement répandu chez les travailleurs plus âgés.

« Les pouvoirs publics doivent mettre en place rapidement des régimes de retraite mieux harmonisés, qui profitent à tous », déclare le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría. « Il est primordial que les pays de l’OCDE réforment leurs politiques en matière de retraite afin d’atténuer les inégalités de couverture, de cotisations et de droits constatées entre les travailleurs traditionnels et les travailleurs atypiques ».

Souvent, les travailleurs atypiques sont moins bien rémunérés, cotisent moins aux régimes liés à la rémunération, et n’ont pas la possibilité de cotiser aux régimes professionnels. Même dans l’hypothèse de carrières complètes, la pension de retraite des travailleurs indépendants au titre des régimes obligatoires correspond à rémunération équivalente à 80 % environ de celle des travailleurs salariés en moyenne dans la zone OCDE.

L’accent doit être mis sur l’établissement de régimes de retraite plus homogènes qui ne laissent personne de côté, plutôt que sur une réorientation radicale de leur conception et de leur financement. Ainsi, l’accès aux plans de retraite individuels doit être le même pour tous, quel que soit le statut d’emploi, et il faut faciliter les modalités de transfert des droits à pension en cas de changement d’emploi.

Nombre de personnes de plus de 65 ans pour 100 personnes en âge de travailler, 2020 et 2060.
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Le Panorama des pensions met également en évidence les risques accrus que les pays ne soient pas en mesure de mener à bien les réformes adoptées dernièrement, alors même que le vieillissement démographique s’accélère à l’échelle de l’OCDE.

Au cours des 40 dernières années, le nombre de personnes âgées de plus de 65 ans pour 100 personnes d’âge actif (20-64 ans) est passé de 20 à 31, et il aura presque doublé en 2060, à 58. Selon les projections, le vieillissement démographique sera particulièrement rapide en Corée, en Espagne, en Grèce, en Pologne, au Portugal, en République slovaque et en Slovénie, tandis que le Japon et l’Italie resteront parmi les pays dotés de la population la plus âgée.

Depuis deux ans, la plupart des réformes des retraites visent à assouplir les critères d’âge, augmenter les pensions, élargir la couverture des régimes. Certaines mesures prises dernièrement sont en outre revenues sur des réformes antérieures, avec à la clé des pressions accrues à long terme qui menacent la viabilité financière de nombreux régimes de retraite.

Mais en revenant sur des réformes engagées pour répondre à des besoins à long terme, les pouvoirs publics pourraient nuire à la résilience des régimes de retraite face à de futurs chocs économiques et compromettre leur aptitude à faire face au vieillissement démographique, selon le rapport.

Autres enseignement clés du rapport :

Les personnes de plus de 65 ans perçoivent moins de 70 % du revenu disponible moyen à l’échelle nationale en Corée et en Estonie, contre un peu plus de 100 % en Israël, en France et au Luxembourg. En moyenne dans la zone OCDE, les plus de 65 ans touchent 87 % du revenu de la population totale.

En moyenne dans les pays de l’OCDE, le taux de pauvreté relative des plus de 65 ans est légèrement supérieur à celui de la population dans son ensemble (13.5 % contre 11.8 %). Le taux de pauvreté des personnes âgées est inférieur à 4 % au Danemark, en France, en Islande et aux Pays-Bas, mais il dépasse 20 % en Australie, en Corée, en Estonie, aux États-Unis, en Lettonie, en Lituanie et au Mexique.

En 2018, l’âge normal de la retraite pour les hommes s’élevait à 51 ans en Turquie, contre 67 ans pour les hommes comme pour les femmes en Islande, en Italie et en Norvège. Compte tenu de la législation en vigueur, l’âge normal de la retraite à l’avenir sera compris entre 62 ans en Grèce, au Luxembourg, en Slovénie et en Turquie et 71 ans ou plus au Danemark, en Estonie, en Italie et aux Pays-Bas.

La proportion de la vie adulte passée à la retraite continue d’augmenter dans la grande majorité des pays de l’OCDE. En moyenne, la cohorte de population qui entre actuellement sur le marché du travail devrait passer 33.6 % de sa vie adulte à la retraite, contre 32.0 % pour la cohorte qui part aujourd’hui à la retraite.

 


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