En 2021, la population des seniors (65 ans et plus) en France comptait 13,9 millions de personnes, soit 21 % de la population totale, contre 14 % en 1990. Cette part devrait atteindre 27 % d’ici 2050.
À travers cette étude, l’INSEE analyse l’évolution des modes de résidence des seniors, mettant en lumière les tendances en matière de vie en couple, de solitude et d’hébergement en établissement.
Vivre en couple : une tendance en hausse
L’un des principaux enseignements de l’étude est que les seniors vivent plus souvent en couple qu’il y a 30 ans. En 2021 :
- 57 % des personnes de 65 ans ou plus vivent en couple, contre 51 % en 1990.
- Cette tendance est plus marquée chez les hommes : 71 % des hommes seniors vivent en couple, contre 45 % des femmes.
- Après 85 ans, l’écart se creuse davantage : 55 % des hommes vivent toujours en couple, contre seulement 14 % des femmes.
Cette augmentation s’explique en partie par une espérance de vie en hausse, permettant à plus de couples de vieillir ensemble.
Vivre seul : une situation fréquente après 85 ans
Si la part des seniors vivant seuls n’a que légèrement évolué, elle reste une réalité importante :
- 32 % des seniors vivent seuls en 2021, contre 31 % en 1990.
- Ce phénomène concerne principalement les femmes âgées : 53 % des femmes de 85 ans ou plus vivent seules, contre 28 % des hommes.
La solitude est ainsi une caractéristique marquante du grand âge, notamment en raison du veuvage.
La vie en établissement : un choix tardif
Contrairement aux idées reçues, résider en établissement reste rare avant 85 ans :
- Seuls 5 % des seniors vivent en établissement (EHPAD ou maison de retraite).
- La part augmente avec l’âge : 12 % des 85-89 ans, 25 % des 90-94 ans et 41 % des 95 ans et plus y résident.
Les hommes sont moins nombreux que les femmes à vivre en établissement, notamment parce que le conjoint joue un rôle clé dans le maintien à domicile.
Des disparités géographiques marquées
Les modes de résidence varient fortement selon les régions :
- Vivre avec des proches est plus courant dans les DOM, en Corse et dans le Sud-Ouest.
- L’hébergement en établissement est plus fréquent dans le Nord-Ouest et le sud-est du Massif central.
- À Paris, la solitude est particulièrement marquée : 55 % des seniors de 85 ans et plus y vivent seuls.
Un recul marqué de la cohabitation intergénérationnelle
L’étude met également en évidence un net recul de la vie avec des proches (enfants, famille élargie) :
- En 1990, 12 % des seniors vivaient avec des proches autres que leur conjoint.
- En 2021, cette part est tombée à 6 %.
Cette évolution traduit à la fois une amélioration des conditions de vie des seniors, un désir d’indépendance accru et une diminution des situations de cohabitation intergénérationnelle.
Conclusion
L’étude montre que les seniors vivent plus souvent en couple, mais que la solitude progresse avec l’âge, notamment chez les femmes. La vie en établissement reste une option minoritaire avant 85 ans, bien qu’elle augmente avec le grand âge. Enfin, les disparités régionales illustrent l’influence des traditions familiales et des politiques locales sur les choix résidentiels des seniors.
Avec le vieillissement de la population et l’évolution des modes de vie, ces tendances devraient continuer à évoluer dans les prochaines décennies.
