La députée Audrey Dufeu Schubert s’est vue confier une mission sur la place et l’image des aînés dans notre société afin de lutter contre l’âgisme et changer ainsi le regard et la considération de notre société pour les aînés.
Les conclusions de cette mission ont été retranscrites au travers d’un rapport et de plus de 80 propositions transversales à Agnès Buzyn, Ministre des solidarités et de la santé.
1) Mieux prendre en compte la longévité dans les politiques locales
1 Déploiement des pactes locaux pour la longévité : articuler l’action des communes et des collectivités locales, pour l’exercice des compétences relatives à la mobilité, l’organisation des services publics de proximité, et l’aménagement de l’espace urbains, avec celles du département dans le cadre de l’élaboration de « schémas départementaux de l’autonomie ». Incitation à réaliser des diagnostics locaux et promouvoir les villes amies des aînés.
2 Création du label « Territoire ami des aînés » : développement par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) de ce label qui reprendrait les principaux axes de « ville, amie des aînés » et qui permettrait ainsi d’aborder la longévité au sein des écosystèmes urbains et ruraux.
3 Opération « cœur de vie » : dans le cadre du programme « cœur de ville », une opération « cœur de vie » pourra valoriser les propositions permettant un aménagement urbain pour les personnes les plus âgées.
4 Inclure un Axe longévité dans les contrats plan Etat-Région (CPER) : ni l’Etat, ni les régions n’appréhendent la longévité comme un critère de nature à infléchir es politiques structurantes contractualisées dans CPER (mobilité, recherche, transition numérique) – il est donc nécessaire d’inscrire la longévité au cœur de ces préoccupations pour avoir une politique de cohésion.
5 Labellisation d’un centre régional de la longévité par région : ces centres proposeront une approche pluridisciplinaire de l’âge dans une perspective gérontologique. Leur cahier des charges élaboré conjointement par le commissariat général à l’égalité des territoires (CGET) et la haute autorité de santé (HAS) permettra de garantir un accompagnement des collectivités et autres acteurs qui solliciteront ces centres ressources.
6 Généralisation, à terme, des diagnostics territoriaux de la longévité (DATEL) : cette généralisation permettrait à chaque territoire d’élaborer de manière transversale des politiques de longévité. Cet « empowerment » des territoires ne reposerait pas sur un panier prédéfini de services mais sur un programme sur-mesure établi sur la base d’un diagnostic global des besoins et envie des seniors sur un territoire.
7 Inscrire MONALISA auprès de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA): le maillage de MONALISA doit gagner en visibilité pour agir à grande échelle contre l’isolement social, il convient donc de l’intégrer dans une agence telle que la CNSA afin de pérenniser cette expérimentation.
8 Conditionnement d’octroi du Fonds pour le Développement de la Vie Associative par la signature de la charte d’équipe citoyenne MONALISA : l’ajout de cette condition pour obtenir des fonds du FDVA permettrait de multiplier rapidement le nombre d’acteurs associatifs locaux participants à la démarche MONALISA et ainsi multiplier les équipes citoyennes dans les territoires.
9 Créer un fonds d’impulsion pour un large déploiement de MONALISA : ce fonds, financé via les fonds d’action sociale des mutuelles et par la banque des territoires, permettrait de renforcer et d’amplifier l’action MONALISA.
10 Identifier et intégrer la question de la transition démographique dans les politiques locales des quartiers politique de la ville (QPV) : la thématique du vieillissement est un véritable « angle mort » des politiques des QPV, il est donc nécessaire que l’ensemble des acteurs dans les QPV identifient clairement cet enjeu pour pouvoir ensuite agir.
11 Déployer progressivement un adulte relais par QPV : Près de 5 000 adultes relais seront déployés dans les QPV d’ici fin 2020. L’idée est de déployer au moins un adulte relai par QPV en ouvrant leur périmètre d’action sur la détection de l’isolement social des ainés et qu’il puisse faire le lien avec les équipes locales MONALISA pour assurer un maillage fort et visible dans les territoires.
12 Former les adultes relais à la détection de l’isolement social chez les personnes âgées, en lien avec MONALISA : les missions des adultes relais intégreraient la détection des situations d’isolement social.
2) Renforcer l’approche domiciliaire
13 Mise en commun de l’aide personnalisé d’autonomie (APA) et de la prestation de compensation du handicap (PCH) pour un même foyer : mutualisation qui doit permettre le développement de l’habitat intermédiaire inclusif sous une autre forme que l’EHPAD ou la résidence service.
14 Exonération de la CRDS sur les assurances vie des personnes âgées GIR 1 à 4 : aide qui devrait permettre aux personnes en perte d’autonomie de pouvoir dégager des moyens pour aménager leur domicile et ainsi favoriser le soutien à domicile des personnes âgées en perte d’autonomie. Cette libération du capital pourrait également permettre de diminuer les freins financiers au moment de l’entrée en EHPAD
15 Plan de transformation de l’offre à domicile avec un financement de la caisse des dépôts et consignation : nécessité de repenser l’offre à domicile en associant l’ensemble des acteurs en mobilisant les fonds nécessaires via à la caisse des dépôts et consignation. Cette mobilisation doit permettre la transformation de l’offre au domicile.
16 Transformer l’offre en EHPAD pour les personnes âgées atteintes de troubles cognitifs : impulser le financement de la rénovation des EHPAD en le conditionnant à leur évolution en plateformes ou incubateurs de ressources pour les personnes âgées dans la cité de manière élargie et en repensant son rôle. Anticiper l’EHPAD de demain qui devra essentiellement répondre aux personnes présentant des troubles cognitifs et ne pouvant plus rester au domicile.
17 Inscrire l’habitat inclusif dans les expérimentations législatives des pactes locaux pour la longévité : le cadre législatif pourrait être adapté afin de permettre, dans le cadre des pactes locaux pour la longévité, de mettre en place de nouvelles structures d’habitats inclusifs afin de développer une offre intermédiaire entre le domicile et l’EHPAD.
18 Augmenter le nombre d’équipes mobiles en soins palliatifs vers la ville : si l’approche domiciliaire doit être renforcée, elle doit également s’accompagner d’un renforcement du nombre et du périmètre d’intervention des équipes mobiles de soins palliatifs.
19 Forfait spécifique de fin de vie pour les infirmiers libéraux : ce forfait permettrait de rémunérer la rédaction de directives anticipées en lien avec les infirmiers libéraux au domicile. Un renforcement des soins palliatifs en hospitalisation à domicile (HAD) doit également s’accompagner d’une meilleure articulation avec les infirmiers libéraux.
20 Campagne de communication sur les directives anticipées : cette campagne est nécessaire pour instaurer une réelle culture des directives anticipées chez l’ensemble des soignants mais aussi plus directement vers la population.
21 Systématiser la rédaction des directives anticipées dans le dossier médical partagé (DMP) : dans le cadre de la mise en place du DMP, signaler l’existence des directives anticipées pour, a minima, engager susciter une réflexion personnelle et, pour aller plus loin, conserver les directives anticipées en les inscrivant dans le DMP.
22 Stimuler à grandes échelles le modèle des viagers solidaires : La CNSA pourrait creuser ce modèle qui permettrait une approche domiciliaire pour les personnes âgées avec un intérêt social.
3) Changer le regard de la société sur les seniors
23 Développement des débats éthiques de terrain : mise en place d’espaces éthiques de terrain à l’échelle de la commune ou de l’intercommunalité afin de développer la pratique de l’éthique par le plus grand nombre.
24 Création d’un espace éthique national sur le vieillissement : espace dont l’objectif sera d’animer les espaces éthiques de terrain, de créer le dialogue entre eux, et de diffuser les débats éthiques nationaux.
25 Supprimer le bilan de mi- carrière : ce bilan effectué à 45 ans contribue à l’assignation des plus de 45 ans et à l’image négative des seniors en entreprise. Aussi, il est proposé de le supprimer.
26 Fin des barrières d’âge concernant les représentations au sein d’organismes : les personnes âgées sont des citoyens comme les autres. Leur représentation et participation doit être systématique.
27 Accord national sur les séniors en entreprise : proposition du rapport de D. Libault qui vise à mieux tirer parti de la séniorité dans l’entreprise et à préparer une société de la longévité.
28 Intégration de la valorisation des séniors dans la responsabilité sociétale des entreprises (RSE): les plans de risque social des entreprises devraient comprendre des plans de valorisation des compétences des seniors en entreprise et pour la retraite.
29 Extension du label diversité en entreprise : extension afin de permettre aux entreprises de disposer d’un tableau de bord approfondi reflétant ses pratiques managériales et des ressources humaines.
30 Promouvoir la réalisation des bilans de compétences après 55 ans : Le bilan de compétences pourrait être réalisé dans le cadre de la mobilisation du compte personnel de formation (CPF) et permettrait de préparer la transition vers la retraite.
31 Accroître le niveau de formation des plus de 55 ans et l’inscrire dans les indicateurs RSE : la formation est un enjeu majeur pour maintenir une employabilité optimale et la reconnaissance en entreprise. Il est donc nécessaire d’améliorer l’accès aux formations des seniors en entreprise et de l’évaluer au travers des indicateurs RSE.
32 Mobiliser le CPF pour préparer la retraite et favoriser l’émergence de nouveaux métiers de préparation à la retraite : encourager les séniors à mobiliser le CPF afin de préparer la retraite et la rendre moins brutale ; cela passera aussi par le développement de nouveaux métiers pour accompagner la transition vers la retraite.
33 Engager les entreprises à délivrer une attestation de compétence aux seniors : les entreprises pourraient proposer, à la demande du futur retraité, une attestation de compétence qu’il pourrait faire valoir dans le cadre d’un investissement associatif futur.
34 Tenir des bureaux de vote dans les EHPAD publics : Les élections seraient ainsi l’occasion pour la population de se rendre dans ces lieux et ainsi d’ouvrir le regard sur les EHPAD qui doivent davantage s’inscrire dans la vie de la cité. De plus, 100% des EHPAD sont aux normes d’accessibilités et remplissent donc parfaitement les critères des préfectures pour l’organisation des élections.
35 Organisation des « Grey Games » 2024 : compétition internationale réservée aux seniors et organisée sous l’égide du Comité d’organisation des Jeux Olympiques. Cette manifestation pourrait figurer dans le programme constitutif de l’héritage des JO2024.
36 Duplication des « Grey Games » dans les territoires : ces « Grey Games », ou « Jeux des légendes » pourraient être l’occasion de mobiliser les territoires dans une dynamique intergénérationnelle pour et par le sport. Cette dynamique locale pourrait être coordonnée et relayée par les fédérations olympiques en parallèle de la diffusion des « Grey Games ».
37 Remaniement des catégories de la statistique publique : redéfinir le découpage statistique par tranche d’âge pour mieux prendre en compte la réalité du vieillissement qui s’est diversifié et mettre en exergue les différents groupes de population de manière moins stigmatisante et plus représentative.
38 Transition géographique dans les objectifs du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) : inscrire par la loi la « transition démographique » au nombre des objectifs de représentation suivis par le CSA.
39 Etendre le baromètre de la diversité à l’image des personnes de plus de 60 ans : demander au CSA d’approfondir son travail dans le cadre de son baromètre sur la représentation des personnes de plus de 60 ans, par genre, et de la représentativité des situations renvoyées à l’image.
40 Elargir le périmètre du fonds « image et diversité » du Conseil national du Cinéma (CNC) : le CNC pourrait étendre le périmètre du fonds « image de la diversité » aux œuvres promouvant une vision juste des personnes âgées de plus de 60 ans. Cette extension pourrait permettre à ce fonds d’être financé par des acteurs de la promotion du bien vieillir (fonds d’action social des mutuelles ou de la caisse nationale d’assurance vieillesse [CNAV])
41 Evolution de la charte audiovisuelle de la représentation des personnes en perte d’autonomie : une charte audiovisuelle de la représentation des personnes en situation de handicap a été signée entre le CSA, les chaînes de télévision et le ministère concerné. Il serait souhaitable de l’étendre aux personnes âgées en perte d’autonomie.
42 Faire évoluer la sémantique relative à l’âge : déployer la signature d’une charte engageante pour une sémantique renouvelée des décideurs politiques et des grands acteurs sociétaux.
43 Intégration dans le contrat pluriannuel d’objectif et de moyens (CPOM) de France TV la promotion de la semaine bleue : faire de la semaine bleue un moment institutionnalisé, comme le Téléthon ou le Sidaction.
44 Sanctuariser et promouvoir la semaine bleue à une autre date : faire de la semaine bleue un temps fort de l’année axé sur le vivre ensemble et la citoyenneté. La semaine bleue se superpose aujourd’hui avec octobre rose et d’autres manifestations. Il serait judicieux de la sanctuariser à un moment plus opportun pour gagner en visibilité.
4) Renforcer les liens intergénérationnels
45 Généraliser le passeport citoyen dans le primaire en lien avec les établissements de PA : encourager la construction, localement, de cette initiative qui permet de construire un véritable projet intergénérationnel via une collaboration entre les acteurs. De plus, il s’inscrit dans un parcours local de citoyenneté intéressant.
46 20% de jeunes du service national universel (SNU) auprès des personnes âgées : objectif que 20% des jeunes du SNU s’engagent pour les deux mois d’actions sur le terrain auprès des personnes âgées.
47 Création d’un silver BAFA : ce BAFA, entièrement financé pour les jeunes grâce aux moyens de l’action sociale des caisses de retraite, de la CNAV en lien avec les CAF ainsi que du FSE (fonds social européen) permettrait aux jeunes d’exercer auprès des CCAS, CIAS ou les associations pour aller vers les personnes âgées. Cette courte formation pourrait stimuler l’orientation vers les formations d’aide à domicile tout en capitalisant éventuellement les acquis dans un module commun.
48 réation d’une charte de logement intergénérationnel personne âgée/étudiant : cette charte, élaborée par les ministères de l’Enseignement supérieur et du logement permettrait la mise à disposition d’un contrat type de location/sous-location d’une chambre étudiant dans la résidence principale de la personne âgée.
49 Exonération fiscal du revenu locatif ou sous-locatif de la personne âgée dans le cadre de la charte de logement intergénérationnel : le revenu locatif lié à un contrat « charte logement
intergénérationnel » serait non imposable, si le loyer est inférieur ou égal à 50% du montant de l’aide personnalisé au logement (APL) de l’étudiant.
50 Généralisation de la formation des professeurs sur les compétences psycho-sociales : généraliser l’expérimentation des Pays de la Loire pour la formation en compétences psycho-sociales des professeurs des écoles par un portage fort du ministère de l’Education nationale et de la jeunesse.
51 Introduire un cinquième savoir fondamental : s’accepter soi-même : l’affirmation de soi et s’accepter soi-même à chaque étape de la vie telle que l’on est, participe à la lutte contre les discriminations en permettant de les dénoncer et de les refuser.
52 Inscrire la transition démographique dans les programmes scolaires : Aborder cette thématique dès l’école primaire et jusqu’au lycée à travers plusieurs enseignements pour que les jeunes puissent prendre conscience du continuum de la vie et amorcer, dès le plus jeune âge, une conscience des déterminants de la longévité.
5) Reconnaître la place des aînés dans la société
53 Instaurer des nouveaux droits positifs pour les personnes âgées en perspective avec l’ONU : le Défenseur des droits pourrait approfondir la question de la constitution de droits positifs à définir en faveur des personnes âgées et, en parallèle, la France devrait entreprendre une démarche en ce sens dans le cadre de l’ONU.
54 Rénovation de la grille AGGIR : les outils standardisés de type « AGGIR » doivent intégrer la reconnaissance et la considération individuelle – prise en compte des différentes dimensions du projet de vie des personnes.
55 Déploiement d’un dispositif de « tiers-pairs »: sur le modèle de l’organisation JALMALV, et en lien avec MONALISA, des bénévoles pourraient être déployés et saisis par les personnes âgées qui le souhaitent. L’objectif est de garantir un dialogue équilibré avec les interlocuteurs institutionnels ou familiaux de la personne âgée.
56 Accompagnement des membres des conseils de vie sociale (CVS) : compenser par une aide humaine les limitations fonctionnelles ou cognitives des membres des CVS.
57 Conférence de consensus sur le risque : organiser cette conférence sous l’égide de la HAS sur l’acceptabilité du risque à domicile et en institution.
58 Plan de repérage et de lutte contre les discriminations liées à l’âge en matière d’accès aux biens et services : mise en place d’un plan d’action par la DGCCRF pour faciliter l’accès aux biens et services des personnes avançant en âge et un rapport biennal par l’Institut national de la consommation sur ce thème, remis au Parlement.
59 Généraliser le principe de double signature : remplacement du délai de rétractation par un principe de double signature à un intervalle temporel à définir. Cette mesure serait de nature à sécuriser non seulement les personnes âgées, mais également l’ensemble des consommateurs.
60 Réactiver le projet de directive européenne de 2008 : renforcement du corpus européen en matière de discrimination en permettant l’adoption de la directive de 2008 relative à la mise en œuvre du principe d’égalité de traitement sans distinction de religion ou de conviction, de handicap, d’âge ou d’orientation sexuelle.
61 Créer une « réserve de compétences seniors » auprès des communes : la personne retraitée pourrait être « accréditée » auprès de la commune sur la base de son attestation de compétence et elle se mettrait ainsi à disposition pour la réalisation de missions bénévoles.
62 Créer une plateforme web de rapprochement de l’offre bénévole à la demande d’engagement : ces plateformes pourraient figurer parmi les actions du pacte local de longévité. Il s’agirait d’une plateforme web où les plus de 55 ans pourraient répondre à des besoins locaux sur des missions de bénévolat – « Meetic associatif ».
63 Certificat de reconnaissance républicaine de l’engagement : la délivrance de ce certificat par les autorités en fonction de l’ancienneté, la régularité, la qualification et missions exercées symboliserait la reconnaissance et les remerciements de la République pour ses citoyens, chevilles ouvrières de la cohésion sociale.
64 Construire de nouveaux indicateurs de bien-être : inclure, dansles nouveaux indicateurs de richesse et de développement durable, créés en 2015, un item lié au bien-être dans l’avancée en âge, dont le suivi serait assuré par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES).
65 Panier de service pour les personnes âgées dans France Service : il serait intéressant que France Service prenne en compte et valorise des informations à destination des personnes âgées : mobilité sur le dernier kilomètre, appui numérique, aide aux formalités administratives, etc. Les maisons des aînés et des aidants pourraient prendre appui sur les services ainsi développés.
66 Instaurer des « discriminations positives » de représentations des personnes âgées : dans certains secteurs, elles pourraient être instaurées lorsque la présence de personnes âgées est nécessaire pour aborder des thématiques qui les concernent directement (OPHLM, conseils d’administration des hôpitaux, etc.)
67. Lutter contre les inégalités qui résident et demeurent dans la perception et la reconnaissance sociale de la sexualité des seniors selon qu’ils soient des hommes ou des femmes : développer la recherche clinique sur les dysfonctions sexuelles liées à l’âge chez les femmes et ouvrir au remboursement par l’assurance maladie de traitements validés scientifiquement pour les femmes, au même titre certains traitements pour les hommes.
68 Améliorer la formation des médecins sur l’accompagnement des femmes au moment et après la ménopause : la formation des gynécologues et médecins généralistes devrait être renforcée afin de permettre l’accomplissement du droit à la santé sexuelle des personnes âgées, et notamment des femmes.
69 Renforcer la place des municipalités dans l’organisation des obsèques des citoyens pour accroître la reconnaissance républicaine pour tous les citoyens au moment de leur décès : les rituels du baptême et du mariage se sont réinventés dans une société laïque, mais la République ne délivre qu’un certificat de décès, aussi, il serait intéressant de repenser le rôle des municipalités dans l’organisation d’obsèques laïques
70 Créer progressivement des maisons des obsèques civiles dans les villes ou des maisons des adieux : pour éviter que des rassemblements ne se déroulent au cimetière communal dans des conditions climatiques parfois inconfortables, il pourrait être développé et systématisé progressivement des maisons des obsèques civiles.
71 Prévoir une mission parlementaire sur l’anticipation de l’offre funéraire en France en prévision de la transition démographique : Une mission parlementaire spécifique sur le sujet ou intégré dans une mission commune sur les soins palliatifs est nécessaire afin d’anticiper l’augmentation inévitable du nombre de décès et pour assurer aux Français une offre funéraire éthique et transparente modernisée.
72 Intégrer un axe « isolement social » dans la Conférence des financeurs : l’isolement social est un fléau chez les personnes âgées, il convient d’en faire un axe pouvant être financé dans chaque département afin de développer, localement, les solutions adaptées.
6) Les grandes transitions
73 Créer un label « Longiscore » : label intégratif conçu en amont et en aval de la conception des produits pour une utilisation pratique et durable avec l’avancée en âge. Ce label répond aux besoins de la transition démographique en assurant la prise en compte des particularités du vieillissement dans la phase de développement du produit et à la transition environnementale en assurant une utilité durable
tout au long de la vie.
74 Intégrer la prise en compte des besoins des consommateurs dans les labels HS2 et « Testé et approuvé par les seniors » : ces deux labels montrent l’intérêt porté à la transition démographique. Cependant il serait intéressant qu’ils évoluent afin d’intégrer dès la conception les besoins des personnes concernées avec l’avis d’équipes gériatriques
75 Flotte véhicules électriques pour les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) et services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD) : ces professionnelles doivent faire face à la difficulté du financement de leurs déplacements, pourtant inhérent à leur métier. L’équipement de ces professionnels de véhicules électriques ferait converger les trois transitions et placerait ces professionnelles comme portes drapeaux de la transition environnementale autant que la transition démographique.
76 Plan stratégique de déploiement des flottes et bornes électriques : le déploiement d’une flotte de véhicules électriques pour les SIAD et SAAD nécessite de penser le déploiement des bornes électriques dans l’ensemble des territoires et donc un plan stratégique pour permettre sa réalisation en associant le ministère des transports et la caisse des dépôts et consignations.
77 Développement rapide de véhicules semi-autonome : ce développement rapide permettrait aux personnes âgées de garder leur autonomie de mobilité dans les zones rurales et permettrait une accélération de la mise en œuvre des expérimentations en aidant les constructeurs par un premier modèle économique. Les personnes âgées doivent être considérées comme des utilisateurs privilégiés de ce type de véhicule.
78 Expérimentation véhicule autonome : le développement de véhicules semi-autonome aiderait, pour la suite, à créer les conditions favorables à une expérimentation des véhicules autonomes.
79 Créer des écoles universelles du numérique : la transition numérique ne sera réussie qu’à condition qu’elle n’exclue pas toute une partie de la population. Il est urgent de mettre en place des écoles universelles du numérique mélangeant jeunes et séniors. L’illettrisme numérique est une réalité handicapante, ainsi, les pactes locaux pour la longévité pourraient prévoir des écoles du numérique pour tous dans la perspective d’un échange non stigmatisant entre les générations, doublé d’une progression individuelle.
80 Créer un institut des transitions : création d’un institut qui assurerait une veille sur les modifications démographiques majeures, qui se constituerait d’un centre d’analyses et travaillerait en lien avec le Conseil national de la transition écologique, le Conseil national du développement durable, la CNAV, le HCFEA, le CEREMA, etc. Il pourrait être intégré et adossé à la CNSA.
81 Coordination de la recherche sur la transition démographique : L’institut des transitions impulserait un programme pluridisciplinaire de recherche sur la transition démographique.
82 Intégration de la transition démographique dans le grand plan d’investissement : la recherche sur la transition démographique pourrait bénéficier de crédits de financement du programme d’investissement pour l’avenir afin de soutenir le développement de la recherche en gérontologie.
83 Conférence nationale de la longévité tous les trois ans : pour stimuler et organiser le débat public relatif à la longévité, il est proposé de créer un rendez-vous triennal relatif à la longévité, dans la continuité de la dynamique instaurée par le rapport Libault. Des débats locaux précèderaient la tenue de la conférence nationale.
84 Secrétariat d’Etat aux transitions : placé auprès du Premier ministre, l’enjeu serait de concilier les diverses transitions et, en matière de longévité, d’impulser une vision avec l’objectif de promouvoir un nouveau « style de vie », plus solidaire, moins normatif et plus lucide.
85 Délégation parlementaire aux transitions : cette délégation promouvrait une approche intégrée dans la longévité en assurant une veille sur l’ensemble des textes législatifs afin de proposer des améliorations ou de s’assurer de la prise en compte de la transition démographique dans les différents textes de loi.
86 Transition démographique : Grande cause nationale de la seconde partie du quinquennat : un « big bang » est nécessaire pour abandonner les tabous et stéréotypes présents dans notre société. Aussi, pour transformer la peur de vieillir en « chance de vieillir » la longévité doit être boostée par une puissante volonté politique qui pourrait être portée grâce à l’octroi d’un label grande cause nationale.