Canada: conséquences économique du veuvage chez les femmes âgées

« Plus précisément, le revenu rajusté régresse de façon continue durant le veuvage chez les femmes âgées. Étant de 25.800 dollars canadiens (19.930 euros) un an avant le veuvage, le revenu rajusté a connu une diminution de plus de 15% cinq ans après la perte du conjoint » indique cette nouvelle étude.

Chez les veufs, le scénario a été bien différent. En effet, le revenu rajusté médian s’est fixé à 27.800 dollars canadiens (19.450 euros), un an avant le veuvage chez les hommes âgés ayant perdu leur conjointe, alors qu’après cinq ans de veuvage, il était de 29.400 dollars (20.570 euros), soit 5,8% de plus qu’un an avant le veuvage.

Globalement, la moitié (51%) des veufs ont subi une perte de leur revenu rajusté après cinq ans de veuvage. Par contre, les veuves qui ont connu une diminution de leur revenu représentaient 72% des femmes ayant perdu leur conjoint.

Non seulement les veuves ont-elles vu leur revenu rajusté diminuer, mais un plus grand nombre d’entre elles l’ont vu tomber au-dessous du seuil de faible revenu durant le veuvage. Cinq ans après être devenues veuves, 8,7% des femmes vivaient en situation de faible revenu, comparativement à 5,1% des hommes.

Une diminution des pensions et des gains d’emploi a particulièrement contribué à la baisse du revenu rajusté des veuves, alors que chez les veufs, ce sont les diminutions des gains d’emploi qui ont le plus contribué à la baisse du revenu.

L’étude a aussi permis de vérifier si l’incidence économique du veuvage diffère selon que le revenu initial était élevé ou faible. Pour y arriver, l’ensemble des veufs et des veuves ont été classés selon leur revenu familial rajusté, et ils ont été divisés en quatre groupes égaux appelés quartiles.

Chez les veuves, la baisse de revenu est généralisée et substantielle pour les quatre quartiles. Cinq ans après le décès du conjoint, les veuves les plus riches (celles du quatrième quartile) ont vu leur revenu diminuer de 8,6%, alors que chez celles étant les plus pauvres, le revenu a chuté de 9,8%.

Par ailleurs, chez les veufs, l’incidence du veuvage sur le revenu selon le quartile a été différente de celle chez les veuves. Les veufs les plus pauvres ont enregistré une légère baisse de leur revenu rajusté cinq ans après le décès de leur conjointe par rapport à l’année précédant le veuvage, alors que celui de tous les autres a augmenté.
Le facteur ayant le plus touché le revenu des veuves sont les diminutions des revenus de pensions. Ces diminutions ont été à l’origine de 28,6% de la baisse du revenu rajusté chez ces femmes. À l’opposé, chez les veufs, les pensions n’ont joué qu’un rôle mineur, ne représentant que 1,1% de la baisse.

Les diminutions des gains d’emploi ont été le principal facteur à l’origine de la baisse de revenu rajusté chez les veufs, alors qu’ils étaient le deuxième facteur de la baisse de revenu chez les veuves.

Chez certaines personnes âgées, le conjoint décédé ou la conjointe décédée était toujours actif sur le marché du travail lorsque le décès est survenu. Dans ce cas, les gains d’emploi ont contribué pour une part importante du revenu familial.




* Organisme central de la statistique au pays



Note :
Dans le présent article, le revenu est mesuré selon le revenu familial total avant impôts en dollars constants de 2003, et a été rajusté pour tenir compte de la taille et de la composition de la famille.
L’ajustement repose sur l’hypothèse qu’une diminution de la taille de la famille, toute autre chose étant égale par ailleurs, entraîne une redistribution du revenu familial. Ainsi, la perte d’un conjoint ou d’une conjointe peut mener à une augmentation du revenu rajusté, même si le revenu réel n’a pas changé.





Source : Statistique Canada, http://www.senioractu.com

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