Le coût du vieillissement de la population du Canada atteindra les milliards de dollars

Les conséquences du vieillissement de la population du Canada sont si sérieuses que les gouvernements, les entreprises et les consommateurs se doivent d’agir immédiatement pour assurer la viabilité de notre avenir économique, selon un rapport publié par l’Association des comptables généraux accrédités du Canada (CGA Canada).

Ce rapport, intitulé Savoir vieillir : Implications sociales et économiques du vieillissement de la population, est la compilation la plus complète qui soit de données actuelles et de recommandations sur le vieillissement de la population du Canada émanant de démographes des secteurs public et privé et du secteur des organismes sans but lucratif. Les principales constatations sont présentées sous les quatre rubriques suivantes :

– les pressions exercées sur le système de santé;

– les préoccupations touchant la main-d’oeuvre disponible;

– les relations intergénérationnelles;

– les programmes publics et privés de sécurité du revenu.

« En notre qualité de comptables exerçant des fonctions de direction d’entreprise dans un cadre multidisciplinaire, nous estimons qu’il est essentiel de procéder à une planification économique en cette matière », précise Rock Lefebvre, vice-président, Recherche et normalisation, de CGA Canada. « Nous devons nous intéresser sans tarder aux implications financières du vieillissement de la population, pendant que notre économie nous permet encore de prendre les mesures qui s’imposent. »

Selon le rapport, le total des dépenses de santé du Canada, rajusté pour tenir compte de l’inflation, qui était de 80,7 milliards $ en 2000, s’élèvera à 147 milliards $ en 2020. CGA Canada estime qu’il sera plus facile de gérer les pressions à venir sur le système de santé si l’on adopte les plans et les

mesures appropriés dès maintenant, pendant que la conjoncture économique est favorable et que le gouvernement fédéral dispose d’excédents budgétaires.

Elimination de la retraite obligatoire

Le marché du travail canadien subira lui aussi le contrecoup du vieillissement de la population. L’âge médian du principal groupe d’âges actifs (20 à 64 ans) était de 41,3 ans en 2001 et devrait atteindre 43,7 ans d’ici 2011. Pour assurer la productivité de la société, le rapport propose que le Canada élimine la retraite obligatoire et décourage les mesures favorisant la retraite anticipée.

Selon CGA-Canada, il est essentiel que les Canadiens comprennent les avantages de la planification financière personnelle de même que les avantages et les limites des programmes gouvernementaux d’aide au revenu. Les Canadiens doivent prendre leur propre planification financière en main pour compléter les mesures prévues par les programmes gouvernementaux.

Baisse de la valeur nette du patrimoine des Canadiens de moins de 54 ans

CGA-Canada recommande en outre de pousser la recherche sur la transmission de la richesse entre les générations puisque l’on ne dispose que de peu d’information, à l’heure actuelle, sur l’importance des héritages que toucheront les générations à venir. Les dernières données sur la répartition de la richesse entre les groupes d’âges révèlent que la valeur nette du patrimoine des Canadiens qui approchent de la retraite a considérablement augmenté alors que celle des moins de 54 ans a diminué.

« CGA-Canada s’est engagée à contribuer de façon significative au débat actuel sur le vieillissement », souligne M. Lefebvre. « Ce rapport pourrait être le point de départ qui permettra aux Canadiens de se pencher sur leurs futurs besoins financiers et de planifier en conséquence. »

Nécessité d’agir sans tarder

CGA-Canada estime que si l’on prend rapidement des mesures positives, il sera possible d’améliorer sensiblement les perspectives d’avenir de la population vieillissante. Elle recommande notamment les mesures suivantes :

– l’établissement d’un « compte des soins de santé des personnes âgées »;

– l’élimination de la retraite obligatoire et des encouragements à la retraite;

– la modification de la Loi de l’impôt sur le revenu de manière à favoriser la retraite progressive;

– le rapprochement des augmentations prévues en matière de dépenses publiques, des transmissions de patrimoine et des recettes accrues tirées des régimes de retraite;

– l’incitation à la planification financière personnelle en vue de la retraite;

– l’adoption de politiques assurant à tous les Canadiens un niveau de vie minimum;

– la transmission d’informations sur les avantages et les limites des programmes gouvernementaux d’aide au revenu;

– la nécessité d’engager un débat national sur les décisions éthiques entourant la mort (la prestation des soins palliatifs dans la collectivité et les testaments biologiques pouvant permettre de réaliser des économies);

– un investissement dans les travailleurs plus âgés pour assurer la viabilité et la compétence de la main-d’oeuvre.

« Afin que le Canada conserve sa vigueur économique et sociale malgré le vieillissement de la population, il faudra faire preuve de leadership pour modifier les attitudes, les politiques et les pratiques à tous les échelons », conclut M. Lefebvre. « J’aime à penser que le vieillissement de la population du Canada constitue pour nous une belle possibilité plutôt qu’un problème. »

 

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