Vieillir dans son quartier, dans son village

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Premier bilan des réflexions et des projets menés par les agences d’urbanisme sur la question du vieillissement de la population :



Longtemps, les actions et les réflexions menées en faveur des personnes âgées ont été cantonnées à la sphère du social et du médio social. C’est pourquoi, dans le cadre de son programme en faveur des personnes âgées « Vieillir dans son quartier, dans son village », la Fondation de France a tenu à associer la FNAU à ses réflexions afin de mieux cerner les attentes et les besoins des personnes âgées, surtout en milieu urbain, et plus en amont de l’action sanitaire et sociale opérationnelle.


Une dizaine d’agences (Besançon, Bordeaux, Brest, Clermont-Ferrand, Dunkerque, Longwy, Nancy, Reims, Toulouse) ont participé à cette réflexion et ont développé des projets opérationnels qui ont été cofinancés par la Fondation de France et les collectivités locales. Les agences d’urbanisme présentent aujourd’hui le fruit de cette réflexion.



1) Réunir les acteurs locaux autour de l’action gérontologique.



A partir de leurs projets opérationnels, les agences d’urbanisme ont constaté que les actions en faveur des personnes âgées menées par les acteurs locaux manquaient souvent de coordination et même de réflexion globale préalable. Les CLIC visent, d’une certaine manière à clarifier cette situation en recensant les associations et les services, mais ces structures sont encore assez jeunes et le degré d’avancement de leurs travaux est différent suivant les territoires. C’est pourquoi les agences d’urbanisme proposent à toutes les collectivités qui souhaitent mener une réflexion sur la question des besoins et des attentes des personnes âgées à l’échelle des agglomérations, d’identifier et de fédérer autour de cette étude l’éventail le plus large d’acteurs intervenant de près ou de loin en faveur des personnes âgées. Elles proposent ensuite d’amener ces acteurs très opérationnels à sortir du « curatif » pour envisager des actions d’anticipation en amont de l’action gérontologique proprement dite qui pourront être intégrées dans les documents de planification.



2) Redonner la parole aux personnes vieillissantes.



Les documents d’urbanisme comme les diagnostics des professionnels de l’action gérontologique sont réalisés après l’audition des élus, des techniciens, des associations d’usagers mais rarement des habitants et, plus particulièrement, les habitants âgés. Or, il était important de donner la parole aux personnes âgées afin de mieux connaître leurs besoins qui ne sont pas bien traduits par les aidants, les professionnels de l’action gérontologique ou même les élus. Les enquêtes qualitatives d’une quarantaine d’entretiens semblent une des meilleures solutions. Elles sont fiables, relativement légères à mettre en place et assez peu coûteuses. Elles sont surtout utiles pour avoir une première approche des besoins des personnes âgées et pour comprendre les schémas de comportement qui conditionnent les besoins qu’elles expriment. Ces enquêtes permettent aussi de sortir des sentiers traditionnels et de laisser la place à l’innovation.



3) Croiser les problématiques et les échelles du quartier au grand territoire : l’opportunité des schémas de cohérence territoriale (SCoT)



Sur différents territoires, les agences ont constaté que la problématique du vieillissement était rarement abordée de manière globale sur un territoire pertinent défini autour du bassin de vie de la population c’est-à-dire un territoire qui présente les mêmes enjeux en terme d’habitat, d’emploi et de mobilité. Plusieurs agences d’urbanisme ont donc saisi l’opportunité de l’élaboration des SCoT sur leur territoire pour s’intéresser à cette problématique car les SCoT présentent un périmètre le plus souvent calé sur ces bassins de vie. Cette échelle du grand territoire est sans doute l’échelle qui est la moins bien appréhendée par les acteurs du social et du médico social. Or, c’est à cette échelle que l’on peut voir l’articulation des actions menées par l’ensemble des acteurs locaux sur cette problématique et que l’on peut concevoir une plus grande coordination des actions, des services proposés en respectant les limites territoriales des compétences de chacun. La méthode de travail basée sur la concertation des acteurs locaux par le biais de groupes de travail thématiques ou de commissions territoriales permet à tous les acteurs de s’identifier, de mieux connaître leurs actions et d’envisager ensemble les outils pour anticiper les besoins des personnes âgées à toutes les échelles des micro territoires au grand territoire.



Pour illustrer ces réflexions, la FNAU a publié des 4 pages présentant les projets portés par les agences d’urbanisme. Vous pouvez les télécharger sur son site internet : http://www.fnau.org



Source : « Architecture, Urbanisme et Vieillissement » un colloque organisé par le Groupe MBV (Mutuelle du Bien Vieillir) et AG2R Prévoyance.


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