France : des technologies pour prolonger la vie chez soi

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A Grenoble, l’habitat intelligent imaginé par le laboratoire TIMC entre dans une nouvelle phase d’expérimentation : trois modèles vont être testés par des personnes âgées à Grenoble, Evry et Toulouse. En parallèle, elles valideront un vêtement de téléassistance nomade et un déambulateur innovant.


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Par Isabelle Ambregna


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A première vue, c’est un 50 m2 sans prétentions. Et pourtant, son ambition est immense : permettre le maintien à domicile et le suivi sanitaire des personnes âgées. C’est l’équipe Afirm (Acquisition et fusion d’informations et de réseaux pour la médecine) du laboratoire TIMC (Imag/Université Joseph-Fourier) qui, dès 1999, a eu l’idée de créer une plate-forme technologique.


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Elle a imaginé et implanté, à la Faculté de médecine de Grenoble, un “habitat intelligent” grandeur réelle, l’a équipé de capteurs et de réseaux, et ce pour offrir une alternative aux personnes âgées hospitalisées susceptibles de regagner leur domicile à condition de bénéficier d’un maximum de sécurité.


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Du bon usage des capteurs


A l’exception de l’actimètre, capteur “embarqué” sur la personne pour détecter les chutes, ce projet n’a rien de futuriste. « Notre plate-forme utilise des technologies existantes », souligne Norbert Noury, responsable de l’équipe de recherche. Son tour de force : avoir réuni, dans un petit appartement, trois types de capteurs : les capteurs dits ‘physiologiques’ qui renseignent, par exemple, sur le poids de la personne ou sa pression artérielle, des capteurs d’activité (où se trouve la personne ? dans quelle posture ? à quel moment de la journée ?) et, enfin, des capteurs d’environnement qui informent sur la température, la luminosité et le taux d’humidité régnant dans l’habitat.


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Décryptés par un logiciel mis au point par TIMC, les algorithmes issus de la combinaison de ces trois capteurs apportent aux médecins des données précises sur la santé et le rythme de vie – voire le psychisme – des “patients” : « Une personne qui recherche l’obscurité, non seulement ne va pas très fort, mais augmente son risque de chute, commente Norbert Noury.


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Jusqu’à présent, les tests étaient technologiques. Nous démarrons actuellement la validation avec les patients. » Ainsi, le programme national Ailisa (Appartement intelligent pour une longévité effective) prévoit d’installer trois appartements intelligents sur le modèle de celui de Grenoble, courant 2004. A l’Hôpital gériatrique de Charles-Foix (Evry), au service de gérontologie du CHU de Toulouse et dans une maison d’accueil de personnes âgées, à Grenoble, sera expérimenté, pendant un an, ce concept de “domotique médicale”…


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Le laboratoire grenoblois validera également, à cette occasion, son gilet VTAMN, issu d’un programme national destiné à garder un œil sur les patients en ambulatoire : « Ce vêtement de téléassistance médicale nomade, muni de GSM et GPS, déclenche une alerte auprès d’un centre de télésurveillance et de soignants en cas de problème de fréquence cardiaque, de respiration ou de chute », précise Norbert Noury. Enfin, le panel testera la dernière innovation du laboratoire TIMC issue, cette fois, des travaux d’un partenaire, le Laboratoire de robotique de Paris : un déambulateur “intelligent”, muni de capteurs aidant au transfert et au déplacement d’une personne âgée.


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Repenser la vie


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Pour l’essentiel, l’équipe de Norbert Noury repense la vie à la maison des seniors. Actidom, un actimètre qui repère les mouvements et déplacements pourrait, à terme, remplacer l’actuel “médaillon”, ce détecteur de chute que portent certaines personnes âgées. « Un accident peut être anticipé si l’on sait mesurer et analyser certains paramètres. Si une personne âgée ne fait plus que 500 pas au lieu de 2 000 chaque jour, nous savons que la personne ralentit son activité et qu’il faut pousser l’investigation », explique Michel Ida, directeur général de Minatec Ideas Laboratory (CEA Grenoble) qui a rejoint France Télécom R&D (Meylan), Teamlog, le LI2G et le laboratoire TIMC sur ce projet. Coût de l’hospitalisation, souhait des personnes âgées de prolonger leur vie chez elles, catastrophe sanitaire de l’été dernier… La question du transfert industriel de tels dispositifs se pose aujourd’hui avec acuité : « Nous y réfléchissons ! confirme Norbert Noury. L’installation d’un prototype coûte plus de 7 500 euros.


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En terme de marché, la location – qui coûterait entre 45 et 60 euros par mois – semble pour nous beaucoup plus plausible. » D’autres questions se posent, toutefois : celles de la perte de la qualité de la relation médecin-patient, de l’ingérence dans l’intimité des personnes… et celle de la défaillance technique : « Il faut que la technologie se fasse oublier, souligne Norbert Noury, mais que la personne puisse toujours la maîtriser. »


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Source ;: brefonline.com


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