Bien vivre après 65 ans : Ce que pensent les Seniors

un couple de seniors

Le vieillissement est une réalité qui concerne une part croissante de la population, et la manière dont les seniors envisagent leur quotidien, leurs besoins et leurs aspirations est essentielle pour comprendre comment améliorer leur qualité de vie. L’étude menée par becoming pour Le Lab Autonomia en janvier 2025 apporte un éclairage précieux sur ces sujets en interrogeant un échantillon représentatif de 1000 Français.

Cette enquête révèle que les Français ont une vision positive et dynamique du vieillissement, bien que certaines divergences existent entre les générations sur des sujets comme la protection des personnes âgées ou l’importance des relations familiales.


L’amour, une priorité absolue pour bien vieillir

L’un des enseignements majeurs de cette étude est que les relations affectives sont essentielles au bien-être des seniors. Lorsqu’on demande aux Français quels sont les sentiments les plus importants pour bien vieillir, l’amour de la famille et des enfants arrive en tête (44 %), suivi de l’amour du partenaire (31 %).

Les seniors eux-mêmes confirment cette importance, même si pour eux, les deux formes d’amour sont aussi essentielles l’une que l’autre. Ce besoin de lien affectif montre que le bien-vieillir ne repose pas uniquement sur des aspects matériels ou physiques, mais aussi sur une richesse émotionnelle et relationnelle.

Une différence générationnelle sur la notion de protection

En revanche, un certain écart générationnel apparaît lorsqu’il s’agit d’évaluer le besoin de sécurité et de protection :

  • 53 % des moins de 30 ans considèrent que le sentiment d’être protégé est essentiel pour bien vieillir.
  • Ce chiffre tombe à 39 % chez les plus de 60 ans, suggérant que les seniors privilégient davantage l’autonomie et les liens affectifs à un sentiment de protection.

Cela souligne un différent de perception : les plus jeunes projettent sur les personnes âgées un besoin de protection qu’elles ne placent pas forcément au premier plan.


Faut-il protéger les seniors, même contre leur volonté ?

Un autre résultat frappant de cette étude concerne le rôle de la société et des proches dans la protection des personnes âgées. Lorsqu’on leur demande si les seniors doivent être protégés, même si cela va à l’encontre de leur volonté, 80 % des Français répondent oui.

Cette conviction est plus forte chez les moins de 30 ans (87 %) que chez les 60 ans et plus (74 %), ce qui indique une perception différente entre les générations sur la notion de libre arbitre des personnes âgées.

Les situations évoquées peuvent concerner la prise de décisions médicales, financières ou personnelles pour une personne âgée qui pourrait être vulnérable. Cependant, ce résultat soulève un débat éthique fondamental : jusqu’où aller pour protéger une personne sans entraver sa liberté de choix ?


Une vision optimiste du vieillissement : les seniors restent actifs et engagés

Loin des clichés sur le vieillissement, l’étude montre que les Français ont une vision dynamique et positive de la vie après 65 ans. La majorité des répondants pensent que les seniors peuvent continuer à s’épanouir dans différents domaines :

  • 97 % pensent qu’ils peuvent encore transmettre leurs connaissances et expériences.
  • 97 % estiment qu’ils peuvent avoir une vie sociale active et sortir avec des amis.
  • 93 % pensent qu’ils peuvent encore réaliser leurs rêves, comme rencontrer une célébrité ou se lancer dans une nouvelle activité.
  • 93 % croient qu’il est possible de tomber amoureux après 65 ans.
  • 91 % affirment que les seniors peuvent contribuer activement à des projets associatifs ou entrepreneuriaux.
  • 87 % considèrent que l’on peut avoir une vie sexuelle épanouie après 65 ans.

Ces résultats témoignent d’un changement de perception sur l’âge : les seniors sont de plus en plus considérés comme actifs, capables et désireux d’explorer de nouvelles opportunités, que ce soit sur le plan sentimental, social ou professionnel.


Le rôle clé des entreprises dans le bien-vieillir

L’étude met également en lumière le rôle des entreprises dans l’accompagnement des seniors. Selon 94 % des Français, les entreprises ont une responsabilité dans le bien-vieillir et peuvent agir de plusieurs manières :

  • En développant des produits et services adaptés aux besoins des personnes âgées.
  • En créant des emplois et en valorisant l’expérience des seniors sur le marché du travail.
  • En favorisant leur inclusion sociale, à travers des offres et initiatives qui leur sont spécifiquement dédiées.

Ce constat est important car il souligne que le vieillissement ne doit pas être uniquement une question de politique publique ou de responsabilité individuelle, mais un enjeu collectif impliquant aussi le secteur privé.


Conclusion : Une société en mutation face au vieillissement

L’étude becoming pour Le Lab Autonomia met en évidence une évolution des mentalités sur la place des seniors dans la société. Contrairement aux stéréotypes du passé, les Français perçoivent le vieillissement de manière optimiste et inclusive.

Trois enseignements majeurs ressortent de cette enquête :

  1. L’amour et les relations humaines sont les piliers du bien-vieillir. Que ce soit au sein de la famille, en couple ou avec des amis, le lien affectif est un facteur clé du bonheur après 65 ans.
  2. La protection des seniors est une question sensible. Si la majorité des Français pense qu’il est légitime d’intervenir pour leur bien-être, cette approche soulève des questions sur le respect de leur autonomie et de leurs choix personnels.
  3. Les entreprises ont un rôle essentiel à jouer. La société attend d’elles qu’elles contribuent activement à la qualité de vie des seniors, en proposant des produits et des services adaptés.

Cette étude invite donc à redéfinir la place des personnes âgées dans la société : non plus comme des individus fragiles à protéger, mais comme des acteurs à part entière, capables de contribuer et de s’épanouir pleinement à chaque étape de leur vie.


Sources : Étude réalisée par becoming pour Le Lab Autonomia, janvier 2025.

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