Le document publié en 2024 par l’Ined dresse un portrait des écarts d’espérance de vie en France entre différentes catégories sociales et niveaux de diplôme, en s’appuyant sur les conditions de mortalité observées entre 2020 et 2022. Voici les points clés :
Écarts selon la catégorie sociale
- Hommes : Les cadres de 35 ans vivent en moyenne 5,3 ans de plus que les ouvriers. Ce différentiel s’explique par des conditions de travail, des comportements de santé, et un accès aux soins plus favorables pour les cadres.
- Femmes : L’écart est moins prononcé, les femmes cadres vivant 3,4 ans de plus que les ouvrières.
- Particularité : Les ouvrières ont une espérance de vie légèrement supérieure à celle des hommes cadres, malgré leurs conditions de travail plus difficiles.
Écarts selon le niveau d’études
- Hommes : Un diplômé du supérieur vit en moyenne 8 ans de plus qu’un non-diplômé. L’espérance de vie augmente progressivement avec le niveau de diplôme.
- Femmes : Les diplômées du supérieur vivent 5,4 ans de plus que les non-diplômées. Cependant, parmi les diplômées, les différences sont moins marquées selon le niveau d’études.
Évolution des écarts depuis les années 1990
- Réduction chez les hommes : L’écart d’espérance de vie entre cadres et ouvriers est passé de 7,0 ans à 5,3 ans, en raison notamment de la diminution des risques de mortalité chez les ouvriers (par exemple, baisse des décès dus au cancer du poumon).
- Stabilité chez les femmes : L’écart s’est légèrement accru, passant de 2,6 à 3,4 ans. Cela reflète une progression plus lente de l’espérance de vie chez les ouvrières.
Risques de mortalité
- Les ouvriers ont deux fois plus de risque que les cadres de mourir entre 35 et 65 ans (15 % contre 6 % pour les hommes).
- Entre 65 et 75 ans, ces risques sont 1,7 fois plus élevés pour les ouvriers.
Facteurs explicatifs
- Les cadres bénéficient de meilleures conditions de travail, adoptent des comportements de santé moins risqués, et accèdent plus facilement aux soins.
- Les ouvriers, en revanche, sont davantage exposés aux risques professionnels et à des comportements de santé à risque, ce qui augmente leur mortalité.
Effets du contexte récent (2020-2022)
- La période a été marquée par une surmortalité due à la Covid-19 et d’autres événements inhabituels (épisodes de grippe, fortes chaleurs). Cela a légèrement réduit l’espérance de vie générale (0,3 an pour les femmes et 0,4 an pour les hommes).