Depuis les années 1970, la France a mis en œuvre des réformes successives pour permettre un départ anticipé à la retraite à taux plein. Ces ajustements visaient à répondre aux disparités d’espérance de vie liées aux carrières longues ou aux conditions de travail pénibles. Ce document de la Drees analyse l’impact de ces réformes sur les inégalités de durée de retraite. Il s’appuie sur des données inter régimes pour l’évaluation si ces dispositifs ont réellement corrigé ou amplifié ces inégalités.
Le document analyse les conséquences de trente ans de réformes en France qui ont abaissé l’âge de départ à la retraite à taux plein sur les inégalités de durée de retraite. Voici les principaux points résumés :
- Contexte historique :
- En 1945, le système de retraite prévoyait un départ à taux plein à 65 ans, avec des possibilités limitées pour un départ anticipé à 60 ans.
- Depuis les années 1970, des réformes ont introduit des dispositifs permettant un départ anticipé, ciblant les personnes ayant une carrière longue ou des métiers pénibles.
- Évolution des réformes :
- Les réformes des années 1975 à 1983 ont élargi l’accès au taux plein pour les carrières longues, en se basant sur l’hypothèse que ces travailleurs avaient une espérance de vie plus courte.
- En 2003, la réforme a introduit la possibilité de départ anticipé à partir de 56 ans pour les carrières longues, avec des conditions strictes.
- Les réformes récentes (2010, 2014, 2023) ont introduit des ajustements pour les métiers pénibles et les handicaps.
- Impact sur les inégalités :
- Les analyses montrent que l’espérance de vie des personnes ayant commencé à travailler tôt est légèrement inférieure, mais ces différences ne justifient pas toujours les dispositifs instaurés.
- Les retraités aux pensions les plus élevés bénéficient davantage des départs anticipés, amplifiant les inégalités.
- Les écarts d’espérance de vie entre les catégories de départs restent modérés (2-3 ans) comparés aux écarts d’âge de départ à la retraite.
- Conclusions :
- Les dispositifs actuels corrigent partiellement les inégalités, mais certains barèmes peuvent les amplifier.
- Il est recommandé de mieux aligner les critères de retraite sur les écarts d’espérance de vie observés pour réduire les inégalités.
Le document propose une analyse détaillée basée sur des données longitudinales et appelle à des ajustements pour améliorer l’équité du système de retraite.
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