Fifi Messad : « Oublier le care au profit du cure ? »

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IMPOSSIBLE !

Pour que vous compreniez mon point de vue et mon envie de réconcilier la technique médicale avec « le prendre soin », il faut tout d’abord définir ces 2 concepts qui proviennent non seulement d’une autre langue mais aussi d’une autre culture.

On peut définir littéralement le terme care par « prendre soin de», « faire attention à autrui ». Le care est donc une action qui appelle un état affectif.

Zaccaî-Reyners définissait le type de travail du care comme un travail « relationnel », qui ne peut être mécanisé, et « dont le produit ne peut être exhibé après coup. Sa qualité réside en partie dans sa capacité à masquer sa pénibilité ».

Quant au concept de cure, il fait référence aux soins donnés qui vont permettre une guérison ou au moins à la stabilisation d’une maladie. On y retrouve les notions de réparation, de traitement. Le « cure » est l’apanage des médecins.

A première vue, ce ne sont pas 2 concepts si éloignés. L’un fait appel à l’âme quand l’autre fait appel aux techniques médicales mais leur but reste le même : celui de permettre à autrui de se sentir dans un mieux-être.

Pourquoi ne sont-ils pas considérés de la même manière ? Pourquoi les 2 concepts ne bénéficient pas des mêmes moyens et de la même considération ?

Historiquement, la médecine a été longtemps une activité exclusivement réservée aux hommes. Le métier s’est ouvert aux femmes en France en 1868 avec l’autorisation pour ces dernières d’étudier la médecine. Mais il faudra attendre 1919 pour que Yvonne Pouzin devienne la 1ère femme praticien hospitalier. Aujourd’hui, la parité hommes-femmes est , pour ainsi dire, atteinte car 46 % des médecins sont des femmes.

En ce qui concerne le « care », ce concept est, historiquement, de nature féminine. En effet, « se soucier d’autrui » est depuis toujours une préoccupation réservée aux femmes qui avaient comme tâche la gestion du foyer en s’occupant de leur conjoint, de leurs enfants mais aussi des aînés. Au fil des années, les féministes, aux États Unis, se sont emparées de ce concept afin d’opposer leur vision « féminine » de la morale caractérisée par l’attention et le souci d’autrui à une vision « masculine » centrée sur la justice et l’autonomie et ce dans le but de répondre à la politique libérale de Ronald Reagan.

Aujourd’hui, toutes les professions telles que aide-soignant.e, auxiliaire de vie et plus généralement, tout ce qui concerne l’aide à domicile, se basent sur le concept du « care » et est en effet, très majoritairement féminines.

On se retrouve avec 2 hypothèses :

Dans un premier temps, on peut supposer que le manque de considération du « care », et donc des métiers d’aide à domicile, est lié à la féminisation de ces derniers et au fait que le monde occidental, tout comme le monde oriental, a toujours considéré qu’il était du rôle de la femme de « s’occuper d’autrui » . Donc pourquoi mettre en valeur un acte naturel ?

Dans un second temps, on peut émettre l’hypothèse suivante : si on reprend la définition de ZaccaîReyners citée plus haut, il n’est pas si simple de reconnaître la valeur du care comparativement à celle du cure puisqu’il est impossible d’en évaluer concrètement les actes. Surtout quand ces actes s’humanisent au fil des années . En effet, on peut juger l’efficacité d’un traitement mais on ne peut que supposer que la présence d’un aidant professionnel est bénéfique à une personne en situation de dépendance.

2 concepts, 2 façons de faire, 2 manières différentes d’évaluer les résultats mais qu’un seul but ! Aujourd’hui plus que jamais, on ne peut pas nier le bienfait de l’accompagnement au quotidien des personnes en situation de dépendance mais aussi les limites de la médecine.

Que ce soit le care ou le cure, chacun a ses bienfaits mais aussi ses limites.

ActiveDomicile met en avant les points forts de ce concept du « prendre soin » et pousse plus loin ses limites en offrant à toutes les personnes en perte d’autonomie et à leurs aidants, l’assurance de n’être jamais seul, l’assurance qu’à tout moment un professionnel du care peut intervenir afin de compenser ce que ces personnes ne peuvent plus faire en parfaite autonomie. ActiveDomicile innove le « care » en alliant le digital aux valeurs humaines qui anime notre équipe : bienveillance, sollicitude et empathie. Un juste mélange entre la technique ET l’humanité : le care 2.0 est né 😉 !

 


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