Stéphane Bertin : Dôme est une plate-forme qui permet de diffuser les informations liées au maintien domicile.

Stéphane Bertin, directeur des opérations de la société Dôme
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Dôme est un logiciel de coordination de l’aide à domicile qui a pour objectif de faciliter la coordination des interventions des professionnels et le partage d’informations de tous, professionnels ou non, autour de la personne aidée à domicile. Stéphane Bertin et Pol Levêque de la société Dôme.

Pouvez-vous, vous présenter ?

Je suis Stéphane Bertin. Je suis le directeur des opérations de la société Dôme depuis 2016. Auparavant, j’ai été co-créateur de la société Apologic qui éditait des logiciels de gestion pour les structures de maintien à domicile, aide, soins, portage de repas, etc.

En 2014, la société Apologic a été rachetée par Chèque Déjeuner, qui s’appelle maintenant le Groupe Up. En 2016, le groupe a créé une nouvelle filiale, Dôme et m’a demandé de la rejoindre, pour m’occuper de la partie technique et des opérations.

Je m’appelle Pol Levêque. J’ai rejoint Dôme, au tout début de l’aventure, en 2016 et nous avons développé les supports de communication et d’aide à la vente autour de notre effigie, Madeleine Proust, qui est « notre » personne âgée et qui porte toute notre communication.

Maintenant, pouvez-vous présenter Dôme ?

Stéphane Bertin : Dôme est une plate-forme qui permet de diffuser les informations liées au maintien domicile. Aujourd’hui, un SAAD et un SSSIAD, qui travaillent sur le même territoire, ont souvent des logiciels métiers différents et des équipes d’interventions différentes.

Dôme permet alors de réconcilier les informations concernant les interventions au domicile et de pouvoir les diffuser à tous les aidants professionnels ou familiaux, via des applications Web et mobile. Ceci permet de structurer et de fluidifier la communication entre la personne aidée, les aidants, mais aussi les structures intervenantes.

Au-delà, nous avons également un rôle de passerelle. Nous savons récupérer des données auprès d’un service de maintien à domicile et de les diffuser via des partenaires, tels que les téléassisteurs, des objets connectés, des assistants vocaux, qui permettent de diffuser de l’information de manière moderne.

Autrement dit, les différents logiciels métiers, des différentes structures, sont connectés à notre plate-forme Dôme. Ainsi, nous travaillons, aujourd’hui, avec les éditeurs de logiciels, pour que, sur un territoire, quels que soient les logiciels utilisés, des informations puissent être diffusées.

Comment se déroule le déploiement de Dôme ?

Stéphane Bertin : Nous démarchons les différentes structures de services à domicile et ce sont elles qui décident de déployer Dôme.

Il peut y avoir plusieurs objectifs : par exemple, il peut y avoir un SAAD et un SSIAD qui décident de prendre Dôme pour partager des données. C’est-à-dire, qu’ils ont deux logiciels différents et ils souhaitent communiquer entre eux. Dôme leur permet d’échanger les documents, les plannings, les projets individuels des soins, etc. Ainsi, ces structures mettent en commun des informations et ensuite, partagent ces données entre différents acteurs.

L’autre objectif est, aussi, de partager l’information avec des proches. L’idée est de pouvoir retisser un lien avec la famille et ainsi communiquer au sujet de la personne âgée.

Nous avons ainsi un carnet de liaison qui permet de suivre toutes les actions, qui sont réalisées au domicile, avec un système de notifications, qui permet de prévenir les proches de la bonne réalisation d’une intervention, avec éventuellement, un commentaire de l’intervenante.

Par exemple, supposons qu’une structure change son planning, le proche peut être prévenu. C’est valable également pour un changement d’horaire. Ainsi, le proche peut prévenir son parent de façon qu’il (elle) sache qu’il y a un changement de planning et ne soit pas surpris(e).

Sur le terrain, où en est le secteur dans l’utilisation de ce type de plate-forme ?

Stéphane Bertin : Concernant la communication en direction des proches, nous sommes vraiment au balbutiement. Ce n’est pas encore dans les usages de la plupart des acteurs du maintien domicile d’avoir une communication en direction des proches.

Ce qui est très intéressant, c’est que les proches jouent le jeu. Ils reçoivent des informations et échangent également leurs informations. Auparavant, les proches appelaient, très souvent, les standards des structures pour savoir si les interventions se déroulaient correctement. Maintenant, les notifications de notre plate-forme, permettent de réduire ces appels et ainsi soulager le personnel des structures.

Les proches ont ainsi accès, via une tablette, ordinateur ou smartphone, aux plannings des interventions. Ils peuvent, ainsi, consulter les informations concernant leurs parents. Ils peuvent, également, laisser des messages. Ainsi, tout un système de communication, se met en place.

Pol Levêque : Notre service aide les structures de maintien à domicile à se mettre en avant et montrer aux familles qu’elles utilisent des outils modernes. Elles peuvent également assurer qu’elles ont des salariés bienveillants, qui diffusent des informations aux familles.

Autrement dit, la structure de maintien domicile montre qu’elle est vraiment à l’écoute et au service des besoins de la personne aidée, mais aussi des familles.

Ces structures peuvent montrer et démontrer qu’elles ont une démarche et un service de qualité, en utilisant notre plate-forme

Lorsque vous rencontrez les acteurs des services à domicile, comment réagissent-il ? Se montrent-ils intéressés ?

Stéphane Bertin : Ils se montrent intéressés.

Simplement, cela modifie leur manière de communiquer. Alors, nous avons développé tout un ensemble d’outils de communication, qui permettent aux structures d’ajuster leur communication.

Ce qui veut dire, que les structures ne travaillent plus uniquement en lien direct et unique, avec la personne aidée, mais partagent leurs informations, avec les autres structures et les proches.

Dôme, n’est pas simplement un espace qui échange des informations, mais aussi un dispositif complet qui permet aux structures d’échanger des informations avec des acteurs extérieurs.

Par exemple, sur le bassin d’Arcachon, nous avons le cas d’une structure d’un réseau de SAP qui travaille avec un SSIAD. Ces structures échangent des informations, concernant leurs clients et leurs patients, de manière automatique, dès l’inscription des personnes dans chaque système d’informations.

Comment réagit le personnel les structures vis-à-vis de votre système ?

Stéphane Bertin : Nous avons fait en sorte que notre plate-forme puisse être utilisée depuis des smartphones. Elle permet aux salariés de garder leur outil actuel de télégestion mobile et d’accéder aux données partagées, depuis leur terminal et application habituels.

Il n’y a ainsi, aucune charge supplémentaire de travail.

De plus, nous notons que les intervenant(e)s à domicile, deviennent des acteurs. Par exemple, nous avons développé une grille de repérage de la fragilité. En effet, comme les intervenant(e)s sont quotidiennement au domicile, nous avons mis en place, avec la Carsat de Rhône-Alpes, un système de grille de repérage, qui permet de signaler des signaux faibles du type : le plateau repas n’est pas terminé, le réfrigérateur est vide, les volets sont fermés, les médicaments sont éparpillés, etc. Ces outils permettent, à l’intervenant(e), d’être plus actif(ve) dans la prise en charge de la personne aidée.

Ainsi, si les intervenant(e)s détectent un problème, ils (elles) activent le questionnaire et l’information remonte pour action, directement et immédiatement, à la structure. Celle-ci peut, ensuite, prendre contact avec la famille, l’assistante sociale, le service de portage de repas, …

Comment vous faites-vous connaître des acteurs des services à la personne ?

Pol Levêque : Nous participons à différents événements, comme les salons professionnels. Nous utilisons également les réseaux sociaux, notre site Internet et nous bénéficions également des forces de vente des éditeurs partenaires, qui sont missionnées pour diffuser votre solution.

Ensuite, le bouche-à-oreille, entre les différents acteurs du domicile, fonctionne bien.

Prenons un exemple. Pour un téléassisteur : comment votre solution s’intègre-t-elle dans votre service ?

L’idée est de permettre de donner au téléassisteur plus d’informations, telles que le fait que la personne âgée bénéficie d’une aide à domicile, l’accès planning d’interventions, etc.

Par exemple, si le téléassisteur sait qu’une intervenante est prévue au domicile d’une personne âgée, dans une heure, après un appel sur sa plate-forme, il ne lui sera pas forcément nécessaire d’envoyer une personne pour une action mineure. C’est également le cas, lorsqu’un capteur est défectueux : le téléassisteur peut savoir qu’il y a une intervention prévue d’une auxiliaire de vie et qui pourrait valider le bon fonctionnement du capteur.

C’est aussi la possibilité pour le téléassisteur qui propose des solutions par actimétrie, de savoir que son client est absent pour une hospitalisation et qu’il n’est pas nécessaire d’envoyer une personne domicile, pour non-détection de présence par les capteurs. Autrement dit, le téléassisteur réduit ses déplacements au domicile de ses clients.

Pour finir, pouvez-vous nous donner quelques chiffres concernant votre application ?

Nous avons actuellement 35 000 personnes aidées sur notre plate-forme, avec environ 150 structures connectées.

 

 


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