Espérance de vie : 13 ans d’écart entre les plus aisés et les plus modestes

Personne âgée
Partager cet article

Plus on est aisé, plus l’espérance de vie est élevée. Ainsi, parmi les 5 % les plus aisés, l’espérance de vie à la naissance des hommes est de 84,4 ans, contre 71,7 ans parmi les 5 % les plus pauvres, soit 13 ans d’écart.

Chez les femmes, cet écart est plus faible : 8 ans séparent les plus aisées des plus pauvres. Aux alentours d’un niveau de vie de 1 000 euros par mois, 100 euros supplémentaires sont associés à 0,9 an d’espérance de vie en plus chez les hommes et 0,7 an chez les femmes, tandis que l’écart n’est plus que de 0,3 an et 0,2 an aux alentours d’un niveau de vie de 2 000 euros par mois.

Les femmes ont une espérance de vie plus élevée que les hommes (6 ans en moyenne). Elles vivent même en général plus longtemps que les hommes les plus aisés : celles dont le niveau de vie se situe parmi les 70 % les plus aisées ont une espérance de vie plus longue que les hommes parmi les 5 % les plus aisés.

Les personnes les plus aisées ont plus souvent un diplôme du supérieur, mais cela n’explique qu’en partie les écarts d’espérance de vie selon le niveau de vie. Avec ou sans diplôme, plus on est aisé, plus l’espérance de vie augmente.

Plus on est aisé, plus l’espérance de vie est élevée

Plus on est aisé, plus l’espérance de vie est élevée (encadré 1). Pour la période 2012-2016, le niveau de vie des personnes parmi les 5 % les plus aisées est en moyenne de 5 800 euros par mois. Parmi les personnes les plus aisées, les hommes ont une espérance de vie à la naissance de 84,4 ans (figure 1 ; encadré 2). À l’opposé, parmi les 5 % de personnes les plus modestes, dont le niveau de vie moyen est de 470 euros par mois, les hommes ont une espérance de vie de 71,7 ans. Les hommes les plus aisés vivent donc en moyenne 13 ans de plus que les plus modestes. Chez les femmes, cet écart est plus faible : l’espérance de vie à la naissance des femmes parmi les 5 % de personnes les plus aisées atteint 88,3 ans, contre 80,0 ans parmi les 5 % les plus modestes, soit 8 ans d’écart.

Figure 1 – Espérance de vie à la naissance par sexe et niveau de vie mensuel

  • Note : en abscisse, chaque point correspond à la moyenne des niveaux de vie mensuels d’un vingtile. Chaque vingtile comprend 5 % de la population.
  • Lecture : en 2012-2016, parmi les 5 % les plus aisés, dont le niveau de vie moyen est de 5 800 euros par mois, l’espérance de vie à la naissance des hommes est de 84,4 ans.
  • Champ : France hors Mayotte.
  • Source : Insee-DGFIP-Cnaf-Cnav-CCMSA, Échantillon démographique permanent.

L’espérance de vie augmente de moins en moins rapidement avec le niveau de vie

L’espérance de vie augmente avec le niveau de vie pour les hommes comme pour les femmes. Mais le gain d’espérance de vie associé à une légère augmentation de niveau de vie n’est pas le même pour les personnes les moins aisées et celles qui le sont le plus. Plus on est aisé, moins ce gain est élevé. Ainsi, aux alentours d’un niveau de vie de 1 000 euros par mois, 100 euros supplémentaires sont associés à 0,9 an en plus d’espérance de vie chez les hommes et 0,7 an chez les femmes. Autour de 2 000 euros par mois, le gain d’espérance de vie n’est plus que de 0,3 an chez les hommes et 0,2 an chez les femmes. Il atteint seulement 0,2 an et 0,1 an pour 2 500 euros par mois.

Une vie souvent plus longue pour les femmes, même à niveau de vie moins élevé

L’espérance de vie à la naissance des femmes dépasse en moyenne de 6 ans celle des hommes pour la période 2012-2016. Les femmes vivent plus longtemps que les hommes et souvent même plus longtemps que les hommes les plus aisés. À partir de 1 300 euros de niveau de vie par mois, l’espérance de vie des femmes dépasse en effet celle des hommes parmi les 5 % les plus aisés (figure 1). Ainsi, seules les femmes dont le niveau de vie se situe parmi les 30 % les plus modestes vivent en moyenne moins longtemps que les hommes appartenant aux 5 % les plus aisés.

La vie souvent plus longue des femmes s’explique notamment par certains de leurs comportements plus favorables à une bonne santé. Par exemple, d’après le Baromètre Santé 2014, seulement 5 % des femmes âgées de 18 à 75 ans consomment quotidiennement de l’alcool, contre 15 % des hommes du même âge. De plus, les femmes bénéficient d’un meilleur suivi médical, en particulier pendant la vie féconde. Par ailleurs, leur durée de travail (hebdomadaire ou tout au long de la vie) est plus faible que celle des hommes, ce qui réduit ainsi leur exposition à des risques professionnels. Enfin, selon certaines études (bibliographie), les femmes disposeraient d’avantages biologiques expliquant en partie leur espérance de vie plus longue.

Avec ou sans diplôme, plus on est aisé, plus l’espérance de vie augmente

À niveau de diplôme donné, l’espérance de vie augmente aussi avec le niveau de vie, pour les hommes comme pour les femmes. L’augmentation de l’espérance de vie avec l’aisance financière ne s’explique donc pas seulement par le niveau d’éducation. Par exemple, chez les non-diplômés, l’espérance de vie à 35 ans des hommes parmi les 25 % les plus aisés est de 46 ans, contre 39 ans pour ceux appartenant aux 25 % les plus modestes, soit 7 ans d’écart. Chez les diplômés du supérieur, l’écart est de 8 ans entre les hommes faisant partie des 25 % les plus aisés et ceux parmi les 25 % les plus modestes. Par ailleurs, les hommes les plus aisés sans diplôme vivent plus longtemps au-delà de 35 ans que les diplômés du supérieur les plus modestes (46 ans contre 42 ans).

 

 


Partager cet article

Laisser un commentaire