Le fabricant de piluliers Stiplastics, et La Valériane un éditeur de solutions numériques préventives et prédictives pour l’e-santé travaillent à la mise au point d’un pilulier intelligent pour améliorer et sécuriser l’administration des traitements anticancéreux oraux à domicile. Un marché qui progresse de 20 % par an.
Stiplastics, spécialisée dans la création, le développement et la production de solutions plastiques pour les industries pharmaceutiques et l’univers de la santé, La Valériane, éditeur montpelliérain de solutions numériques préventives et prédictives pour l’e-santé et l’Institut Sainte-Catherine, établissement hospitalier avignonnais spécialisé dans la prise en charge médicale des patients atteints de cancer, ont créé un consortium afin de développer un dispositif médical de classe II.
Celui-ci a pour objectif d’accompagner efficacement les patients bénéficiant des plus récents traitements en oncologie par voie orale.
Une évolution majeure
Si depuis longtemps les thérapies anticancéreuses sont administrées par voie intraveineuse sous contrôle permanent du corps soignant et médical, elles sont de plus en plus délivrées en comprimés ou gélules par les pharmacies de ville.
Représentant aujourd’hui 25 %, la part des traitements du cancer par voie orale pourrait atteindre 50 % en 2020. Pour l’ensemble des parties prenantes, il s’agit d’une évolution, voire d’une révolution :
– le patient bénéficie moins de l’environnement sécurisé de l’hôpital, il gère lui-même son traitement et est seul face aux effets secondaires.
– le médecin a un retour parfois tardif quant à l’administration du médicament à domicile et des difficultés rencontrées.
– les pharmaciens d’officines de ville doivent s’impliquer dans ces nouveaux traitements auxquels ils ont très peu accès actuellement et doivent être particulièrement vigilants quant à leurs risques de iatrogénie médicamenteuse.
– les autorités de santé doivent, quant à elles, pouvoir s’assurer du suivi de ces traitements autoadministrés et leur sécurisation.
Un enjeu de santé publique
Il est donc indispensable de mettre en place des systèmes capables d’assurer la maîtrise du circuit de ces médicaments en termes de sécurité et d’adhésion du patient au traitement, tout en impliquant les acteurs de la ville et de l’hôpital.
« Grâce à l’ambulatoire, la volonté des pouvoirs publics et des laboratoires et de faire passer la part de l’oncologie oral de 25 à 50 % d’ici 5 ans » indique Jérôme Empereur, Président de Stiplastics au journal Pharmaceutique. Qui ajoute « Nous avons imaginé des dispositifs intelligents et connectés adaptés aux galéniques et aux packagings de ce mode d’administration en pleine mutation. Leur conception est centrée sur les utilisateurs qui couvriront la totalité du circuit depuis les patients jusqu’à leurs médecins en passant par les pharmaciens, les personnels de santé, les biologistes et les aidants familiaux. L’idée est vraiment d’accompagner et de sécuriser le patient et de l’encourager dans son adhésion« .
L’avancée du projet
Depuis, leur accord, les deux partenaires ont conçu un dispositif connecté en trois parties constitué d’une cartouche pour les médicaments , le pilulier connecté avec l’intelligence et une application Internet sur le smartphone du patient qui permettra de faciliter l’interaction avec les professionnels de santé.
Les deux partenaires se sont rencontrés lors d’une soirée du think Age Economy en 2016.
La photo représente Capsu’Matic, le pilulier distributeur de gélules qui a servi de base pour ce projet.